Lettre ouverte des 67 «salopards» au Gouvernement

Exclusif. Incarcérés pour rien…
Nous étions soixante‐sept. Des jeunes aux casiers intacts, des jeunes dont la politesse dispute l’honnêteté, des jeunes qui ne vont dans les commissariats que pour recourir à la protection des forces de l’ordre contre les malfaiteurs. Nous étions la France enfermée parce qu’elle veut exprimer calmement son opposition à la loi Taubira. Détention de tentes, baisers de fiancés révoltés par la répression policière, réveil citoyen ? Nous cherchons encore l’intitulé factuel qui motiva ce qu’il convient d’appeler une rafle. Dix‐sept heures, dix-sept longues heures à attendre dans un commissariat étriqué, dix‐sept heures dans la puanteur, la chaleur, l’exaspération. Incarcérés pour rien.

Justice à la carte !
Comment décrire ce que nous avons subi ? Des larmes de jeunes filles épuisées, la tension, l’attente. Comment concevoir que soixante‐sept étudiants soient raflés en France ? Comment concevoir que les Femen soient libérées à l’œil quand leur violence répond à notre pacifisme ? Comment concevoir que la Police charge tandis qu’un sénateur est parmi nous ? Comment concevoir cette violence de l’État contre des jeunes qui s’engagent pour leur pays ?

Police Politique
Nous accusons Manuel Valls de détourner les forces de l’ordre de leur vocation première qui est la sécurité des citoyens, et d’utiliser ainsi le ministère de l’Intérieur à des fins purement idéologiques. Les soixante‐sept « salopards » tout à fait pacifiques furent placés en garde à vue dans le seul but de réprimer l’élan général contre le projet de Loi Taubira. Cette réaction excessive souligne l’hystérie gouvernementale au sujet d’une réforme qui, de son propre aveu, représente un véritable « changement de civilisation ».

Violence.
Nous accusons enfin Manuel Valls de mettre en danger la sécurité de notre pays en concentrant des policiers et des gendarmes mobiles face à des manifestants sympathiques. Nous dénonçons les excès dont nous avons été les victimes; les jeunes filles molestées et les garçons brutalisés. De nombreux fonctionnaires des forces de l’ordre sont scandalisés par ces méthodes, qui les dégoûtent de leur vocation et éveillent leur liberté de conscience. Un vent de contestation se lève, et il risque de se changer en tempête.

Nous sommes le Peuple !
Vous êtes des idéologues, des penseurs d’un nouveau monde néolibéral qui ne se réalisera pas parce qu’il n’existe que dans votre esprit, dans votre vision égoïste de la civilisation, dans votre mépris du monde réel, enfermés que vous êtes dans vos dangereuses utopies. Vous essayez le passage en force des idées de Liberté et d’Égalité, au mépris de la liberté et de l’égalité réelle. Vous nous vantez le nouveau surhomme : « égalitarisé », « libéralisé », « androgyné », mais que pensez‐vous de l’homme qui veut rester lui‐même, unique et libre ? À votre impopularité grandissante, vous ne répondez que par votre ton dominateur et vous ne doutez de rien.

La vérité guidant le Peuple
C’est la vérité qui doit guider le peuple en politique, c’est‐à‐dire la conformité de la pensée avec le réel, avec le pays réel, le quotidien des français. Cette vérité que tous les manifestants portent avec paix et détermination. Nous respectons l’opinion des partisans du projet de loi, mais force est de constater que ses thuriféraires ont préféré l’affrontement au dialogue, la répression plutôt que la convivialité. Tout serait tellement plus simple pour François Hollande s’il acceptait la transparence et le référendum plutôt que les manigances et l’autisme.

Panique partout, Justice nulle part
L’égalité réelle c’est la justice, la considération de chacun à la mesure de son besoin. Que faites‐vous pour ceux qui ont le plus besoin de l’État ? Que faîtes‐vous pour le bien du peuple ? A la soif de liberté et de justice vous répondez par les menaces, les gardes‐à‐vue, les coups de matraques et les gazages. Ne savez-vous pas que la France a toujours refusé d’être réduite à un clan ou à un parti ? Qu’êtes‐vous sinon des chefs de clan qui divisent la France au lieu de la rassembler? Clan de la « France d’en haut » plongée dans les « affaires » mais aussi clan au service de lobbies minoritaires qui imposent leurs intérêts à la majorité de moins en moins silencieuse.

Nous sommes Légion
Nous les jeunes, nous avons conscience de l’issue fatale de votre politique. Nous avons conscience de l’extrême gravité de la situation de notre pays, et c’est pourquoi nous nous battons. La seule certitude que nous avons c’est qu’il n’y a qu’un seul moyen pour rassembler un peuple en politique ; la conformité de la pensée avec le réel. Nous nous battons contre cette absurde révolution anthropologique, qui achève de détruire tous les repères d’une société enracinée dans le réel, les repères indispensables à la construction d’un avenir stable et paisible pour tous. Nous nous insurgeons dans toutes les villes de France, nous désobéissons avec joie, sans haine et sans peur, parce que c’est le premier des devoirs face à un gouvernement qui bafoue les droits du peuple et conduit notre pays à la ruine à grand renfort d’illusions.

Nous ne lâcherons rien !
Nous ne revendiquons aucune attache politique, aucune idéologie : nous recherchons la vérité, et pour certains nous avons voté pour vous. Nous combattrons tant qu’il le faudra. Vous ne materez jamais la jeunesse de France, celle qui espère encore en la justice et le bien commun, celle qui est prête à ne rien abandonner et à tout donner pour ses valeurs. Vous pouvez user de l’intimidation, de la force et des abus de pouvoir, vous n’aurez pas notre liberté de penser ! Déterminés, on ne lâchera jamais et on ne vous lâchera pas !

Collectif des 67 « Salopards », contact Presse : Charlotte, [email protected]

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148 Comments

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  • Eric Martin , 19 avril 2013 @ 18 h 47 min

    Je suis d’accord. Je l’ai signalé aux rédacteurs.

  • JSG , 19 avril 2013 @ 19 h 11 min

    Deux poids deux mesures
    Parce qu’ils est mal vu de ne pas être de l avis de cette majMINORITÉ qui préfère laisser des poufiaces rentrer à poil dans la cathédrale N.D. de Paris, symbole de la culture de Notre Pays que d avoir des familles dans la rue, mécontente que l on se moque d elles.
    Parce que ce gouvernement donne limpression d être prêt à n importe quoi pour se maintenir.
    Un seul slogan :
    DÉGAGEZ LE PLUS RAPIDEMENT POSSIBLE AVANT DE VOUS LAISSER ALLER À COMMETTRE L IRRÉPARABLE !
    MERCI D AVANCE

  • chatpitre69rg , 19 avril 2013 @ 19 h 11 min

    nous voulons un referendum moyen démocratique que le président veut nous refuser, pourquoi? il craint d’être désavoué.

  • Jean Delaforest , 19 avril 2013 @ 19 h 33 min

    Non critique raisonnable et justifiée du libéralisme.

    Je vous l’ai dit et répété, vous ne pouvez pas admettre le libéralisme économique sans admettre logiquement ses soeurs jumelles : libéralisme politique, libéralisme moral, libéralisme social, libéralisme philosophique.

    Vous avez un véritable travail critique à accomplir, un devoir de vérité intellectuelle à réaliser. En vous appuyant par exemple de la sûreté de doctrine de ces “salopards” qui font reposer leur réflexion, non sur des erreurs philosophiques dont la France crève à petit feu depuis plus de deux cents ans (la liberté libérale), mais sur le seul fondement valable, le réel. Or le libéralisme ne prend pas en compte le réel puisque c est une idéologie, d ailleurs maintes fois condamnée par le magistère catholique.

    Que vous soyez favorable aux libertés économiques concrètes est louable. Mais se revendiquer libéral est autre chose, et grave. Vous recycler un courant de pensée dépassé et surtout mortifère. C est précisément au nom du libéralisme que les partisans de la destruction du mariage et de la famille ont élaboré leur sophisme, dans la suite logique du “progrès” (divorce, contraception, avortement, pacs, “mariage” gay ou lesbien, adoption, pma, gpa… et demain le Meilleur des Mondes). Jean-Pierre Chevènement ne s y est pas trompé quand il a fustigé sur la chaîne du Sénat la “déferlante libéral de l hyper-individualisme” dans ce projet inique et totalitaire. D ailleurs, vous êtes bien en peine de trouver quel que principe que ce soit, dans la doctrine libérale, qui s opposerait à la loi Taubira. et pour cause. Ce n est pas dans le libéralisme que l on trouve des arguments probants contre ce projet, c est dans la nature même des choses et des êtres, dans la loi naturelle, dimensions que les libéraux historiques n ont eu de cesse de nier ou de tourner en dérision.

    Et si vous répondez, répondez sur le fond SVP, pas en me racontant qu être libéral c est vouloir moins d Etat, ce qui est faux puisque les libéraux ont utilisé l Etat pour imposer le libéralisme (l exemple paradoxal de Margaret Thatcher en est l illustration la plus parfaite) en vue de le détruire pour le remplacer par la dictature mondiale du marché et du profit.

  • Jean Delaforest , 19 avril 2013 @ 19 h 38 min

    On espère que les grands média relaieront cet appel des 67 “salopards”… à moins que nous vivions dans une dictature où la presse écrite et télévisuelle ne soit aux ordres du régime…

  • charlotte , 19 avril 2013 @ 19 h 46 min

    Là-dessus, nous n’avons aucun doute, nous connaissons la réponse.

  • on tadou koz , 19 avril 2013 @ 19 h 51 min

    En tous cas : LE PRINCIPE DE RÉALITÉ c’est : des milliers de jeunes ! parce que justement ce sont les catholiques qui font encore des enfants ! Na ! voilà où ils sont les fruits !
    Et ce n’est pas fini ! à voir les poussettes !

    Comme on disait au Québec : c’est la revanche des berceaux ! Continuons !

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