Mais qui êtes-vous, Madame, pour changer ma civilisation ? Appartient-il au garde des sceaux de supprimer juridiquement la filiation biologique ? Appartient-il au législateur de me dire qui sont mes parents ? N’abusez pas de votre pouvoir, Madame, vous risqueriez de faire de nous des marchandises, rétablissant un esclavage dont je me ferai éternellement l’ennemi. Vous savez bien que ce projet ne rend service qu’à vous. Vous occupez ainsi les français en utilisant une communauté homosexuelle peu encline à se marier et encore moins à « avoir des enfants ». Vous vous honoreriez donc de le retirer dès maintenant, car il n’y a que l’orgueil qui puisse nous retienne à la raison.
Les français sont-ils prêts à reconnaitre comme juste la théorie du genre et à l’appliquer à leur modèle de société ? Je sais, parce que vous êtes là à tenter de nous convaincre du contraire, qu’une parole intérieure tente d’hurler en vous que ce que vous faîtes est grave, car c’est contre l’homme, au-delà de ses choix ou penchants religieux, sexuels et culturels. Quelqu’un en vous-même vous rappelle, au fond, que c’est contre l’homme tout simplement.
Comment pouvez-vous ignorer, Madame, tant de personnes compétentes qui vous disent, en substance, que ce projet de loi est le cheval de Troie d’un esclavagisme moderne, où le désir devient la mesure de toute chose. Cela ne marche pas, Madame, cela donne une société sans but, sans espoir et sans vie, nous le voyons tous les jours. Mais vous ne les lisez plus les sages, vous n’écoutez plus les immortels et les philosophes, et leur mise au pilori médiatique vous rend service. Espérez-vous, franchement, rendre le monde meilleur en supprimant le mariage et en acceptant la GPA et la PMA ?
Si vous faites passer ce projet de loi, Madame, vous aurez des comptes à rendre devant les personnes que vous aurez délibérément, en tant que garde des sceaux, privés de leur relation avec leur père ou leur mère, ou les deux. Si je me lève ici, ce n’est pas contre vous Madame, mais pour eux. Et aussi parce qu’en faisant cela, vous n’engagez pas seulement votre personne, mais vous engagez la France et nous tous qui la faisons, naissance après naissance, mort après mort et vie après vie, passant d’une famille ou l’on né à une famille que l’on fonde. Enfin, j’irai dimanche prochain sur les Champs-Elysées, car la liberté d’expression est à ce prix dans votre civilisation, et parce que mon cœur n’a pas fini de battre pour mon pays.”
Axel Nørgaard Rokvam à Mme Taubira en Sorbonne, le 18 mars 2013.
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