Depuis un certain temps, Laurent Fabius donne d’évidents signes de fatigue intellectuelle. Il avait notamment déclaré que les terroristes d’Al-Nosra en Syrie faisaient du « bon boulot » contre Bachar Al-Assad. L’obsession anti-Assad de l’exécutif français est maintenant clairement apparue pour ce qu’elle est : une faute stratégique majeure qui confine à la trahison des intérêts réels de notre pays. Mais notre ministre des Affaires étrangères vient de s’embrouiller de manière significative dans ses explications sur les bombardements « massifs » (?) de Raqqa par l’aviation française, qui n’ont, paraît-il, curieusement fait aucune victime. C’est ainsi qu’il a parlé de prendre les devants au nom de la légitime défense. Voilà une conception très innovante de la chronologie. Une défense, légitime ou non, suppose une attaque, et ne peut pas consister à « prendre les devants » sauf en cas d’opération de prévention, comme les Israéliens l’avaient fait en 1967. Manifestement l’intervention de 10 avions sur le fief islamiste a suivi et non précédé la sinistre soirée du 13 Novembre. Il s’agit donc d’un superbe lapsus qui révèle l’inconscient troublé de notre exécutif.
Notre Président et son gouvernement n’ont rien vu venir, n’ont pas pris les mesures qui s’imposaient après les événements de Janvier et ont, au contraire, poursuivi une politique absurde au Moyen-Orient en continuant à concentrer leurs discours contre le régime syrien tandis qu’ils livraient à l’Etat islamique une guerre homéopathique. Il est fort probable que l’Etat français ait livré des armes aux rebelles syriens sans avoir la certitude que ces équipements n’aient abouti dans les mains des terroristes les plus dangereux, étant donné le chaos qui règne en Syrie. Nos gouvernants ont fait preuve, en France même, d’une désinvolture qui doit définitivement les priver de tout crédit. Depuis longtemps, le trafic des armes, et des armes de guerre en particulier, s’est développé sur notre territoire et celui des pays voisins. Vendredi soir, les premiers policiers arrivés au Bataclan se sont retrouvés en position d’infériorité quant à l’armement. Sans qu’il y ait de rapport direct, les règlements de compte à Marseille et les actions terroristes utilisent des armes qui ne devraient en aucun cas se trouver en possession de particuliers dans un Etat de droit digne de ce nom. Depuis longtemps, des imams, pour la plupart venus de l’étranger diffusent des messages totalement inacceptables parce qu’ils portent atteinte à la sécurité de notre pays et à la liberté de ses citoyens. Or, nombre de politiciens irresponsables favorisent par leur aveuglement l’existence de mosquées souvent associées à des « écoles » coraniques qui par les prêches ou les « cours » développent ou encouragent des attitudes hostiles à notre civilisation et à notre pays. Depuis longtemps, on tolère que la liberté de déplacement et l’ouverture des frontières permettent la circulation des terroristes pour se former à l’étranger ou pour entrer sur le sol français. Depuis longtemps, on surcharge les policiers et les gendarmes de missions contradictoires qui les mettent dans l’impossibilité de se concentrer sur les véritables priorités. Depuis longtemps, on ne met pas en prison ceux qui devraient y être et on laisse aux détenus des libertés qui contredisent le but de leur détention.
A la fin du « Pont de la Rivière Kwaï », le colonel Nicholson prend conscience de sa trahison. Il croyait obéir à des valeurs et il construisait bel et bien un pont pour l’ennemi. Le trouble actuel du pouvoir en France est d’une nature semblable. Au nom de prétendues valeurs de la République qui l’ont amené à s’ingérer dans les affaires syriennes et à surévaluer le droit des étrangers en France, le pouvoir socialiste a trahi les intérêts objectifs de notre pays. Son réveil tardif, comme les mesures proposées maintenant par l’opposition, n’exonèrent ni les uns ni les autres de n’avoir ni compris ni anticipé le déroulement des faits. Il faut s’entendre avec la Russie de Vladimir Poutine. Il faut écraser les terroristes en Syrie. Il faut sans doute en synergie avec l’Egypte d’Al-Sissi rétablir l’ordre en Libye. Il faut à nouveau contrôler nos frontières, limiter l’immigration, réprimer le djihadisme des mosquées et expulser les imams fanatiques. Il faut mettre en résidence surveillée les suspects et déchoir de leur nationalité les activistes…Il faut… Il faut… mais c’est bien tard, et la contrition tardive de la classe dirigeante n’est pas de nature à susciter la confiance ! L’union sacrée de la nation, oui, mais pas derrière n’importe qui !
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