L’ARCE est un dispositif qui aide (de moins en moins) les chômeurs qui veulent créer une activité indépendante….
Les chômeurs bénéficiaires de l’aide aux créateurs ou repreneurs d’entreprise (ACCRE) bénéficient entre autres d’une aide financière directe (ARCE) correspondant au versement en capital d’une partie du reliquat de leurs droits à l’assurance-chômage. Jusqu’à maintenant, la proportion du reliquat de leurs droits s’élevait à 50%. Désormais, et en théorie jusqu’au 31 décembre 2012, cette aide est abaissée à 45 %.
Le versement de ce capital en deux temps, pour moitié au démarrage de l’activité et pour moitié six mois après, est maintenu. Ce sont environ 110 000 demandeurs d’emplois par an qui demandent à bénéficier de ce dispositif et le montant moyen du capital qu’ils perçoivent est d’environ 6 000 euros.
Baisser de 5% le montant de ce dispositif ne va probablement pas changer la face du monde. C’est simplement à la fois dommage et révélateur. C’est révélateur d’une mentalité, d’une idéologie qui veut qu’il ne faut surtout pas aider celui qui se « met à son compte ». Tout, en France procède de cette haine de l’indépendant. Le régime fiscal qui veut que l’indépendant soit forcément un tricheur et qu’on lui applique donc des règles de plus en plus drastiques qui, du coup, deviennent ingérables et provoquent… leur non-respect. Le régime administratif et législatif qui devient tellement compliqué, abscons et contradictoire que l’indépendant est contraint soit de s’entourer de « conseils » qui lui bouffent sa marge, soit de jeter l’éponge avant (ou après) qu’une tuile ne lui tombe sur la tête. Et voici maintenant que notre pays est gouverné par un personnel politique qui voue une haine particulière à l’encontre de celui qui « se met à son compte ». C’est logique, il est vécu, dans l’imaginaire socialiste comme un traître à sa classe, comme quelqu’un qui veut sortir du troupeau, de la masse. Il est révélateur qu’une des premières déclarations, le 5 juin 2012, de la ministre du Commerce et de l’Artisanat, Sylvia Pinel, fut à l’encontre des auto-entrepreneurs, majoritairement d’anciens chômeurs qui se mis à leur compte pour ne pas rester passifs dans les listes d’attente d’un « Pôle Emploi » manquant d’efficacité.
Cette mesure de réduction de l’ARCE est dommage car, plutôt que de réduire cette aide, c’est l’accroître qui eut été une bonne décision. Puisque de toute manière, vu les perspective d’embauche, il y a de fortes chances pour que notre chômeur utilise une part plus importante que 50% de ses droits acquis, pourquoi ne pas lui en offrir plus s’il décide de créer une activité indépendante ? Surtout qu’un indépendant crée des richesses, investit, et peut même, un jour (si le méchant loup ne l’a pas croqué) embaucher à son tour… Mais voilà, pour enclencher le cercle vertueux, il faut avoir conscience qu’il puisse y avoir une vertu !
En tous cas, c’est ainsi, l’ARCE est baissée, officiellement de manière temporaire (c’est la mode pour faire avaler les mauvaises nouvelles, le « temporaire ») à 45% du montant du reliquat des droits ouverts à l’assurance chômage et l’arrêté en a été publié mardi dernier au Journal officiel. Rappelons à ceux qui créent des activités sous forme de personnes morales et qui se font aider par leur entourage ou par des amis, que quelques dispositions fiscales existent (encore…) pour les aider.
> Cet article est publié en collaboration avec MaVieMonArgent.info.
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