Voici le 7e compte-rendu de la réunion initiale pour la nouvelle île de France.
Les mots « culture » et « civilisation » ont des centaines de définitions. N’y entrons pas ici, mais proposons deux entrées :
– La culture d’un groupe serait l’équivalent de la personnalité d’un individu : l’organisation dynamique de ses pensées, de ses actions, de ses sentiments.
– La civilisation serait le stade à partir duquel cette culture, s’intègre dans une cité (quelle qu’en soit la forme), où diverses cultures cohabitent.
Par exemple, dans la civilisation japonaise, la culture de la cérémonie traditionnelle du thé, et celle de la pêche.
Reste à intégrer le mot « nation » qui lui aussi connaît énormément de définitions. Il est plus intéressant de comprendre que ce mot se rapproche du monde des sentiments (le sentiment national), qu’il est long à se former (écoutez discuter les historiens sur la date de l’apparition du sentiment national français, souvent porté par Bouvines en 1214).
Cette part de sentiment incluse dans le mot « nation » porte en elle deux risques :
Celui de ne pas être comprise d’un individu à l’autre, avec toutes les méprises qui s’ensuivent, surtout avec cette terrible tendance franco-française aux conflits internes,
Celui de déviance vers sa forme extrême (la passion) qui elle-même connaît ses extrêmes d’amour et de haine.
– À ce stade posons quelques questions importantes pour les prétendants au statut d’îliens :
– Quelle est ma culture d’appartenance ?
– Si je suis du Nord (du Sud), serais-je capable de vivre en bonne intelligence dans une culture du Sud (du Nord) ?
– Si j’ai toujours vécu dans une culture ouvrière, comment me sentirais-je dans une culture « bobo » ? Et réciproquement ?
– Les tendances de la civilisation française actuelle me satisfont-ils ?
– Quels traits culturels ou civilisationnels voudrais-je éliminer, ou développer, dans une structure où tout serait à construire ?
Comme nous avions évoqué la cité (quelle que soit son organisation) il faut rajouter à notre schéma précédent une structure d’autorité, triangulaire.
Ainsi s’explique le schéma de tête d’article
Précision immédiate, ce triangle ne porte aucune référence ni aucun appel à quelconque fraternité qui pourrait croire s’y reconnaître.
Cette forme traduit un fait fondamental : quelles que soient les structures décisionnelles, et même si l’ensemble d’un peuple y participe (référendum ou autre) c’est toujours un N°1, visible ou caché, qui oriente le questionnement et donne l’ordre final.
Que ce N°1 soit porté par un petit groupe d’associés, par une base obligatoirement moins bien renseignée, qu’il s’appelle président, secrétaire général, premier fabricant de saucisses, ou autre, qu’il s’appuie sur ses biceps, sur une troupe armée, sur un groupe de pression, sur une manipulation mentale, ou sur la persuasion la plus honnête, la plus généreuse, la plus compréhensible qui soit, il est, il reste, il agit comme le N°1, et tous les cas de figures existent pour expliquer ses décisions : précéder hardiment le groupe ou le suivre comme un mouton, rassembler ou désunir, etc., toute référence à des événements actuels n’étant due qu’à la mauvaise foi du lecteur, bien entendu.
Tout électeur qui ne comprend pas cela participe d’emblée au grand concours des cocus en puissance.
Nous avons donc posé le mot « État » à divers étages de ce triangle. Et nous remarquons que la base du dit triangle tangente le cercle du peuple.
En outre, nous affirmons que la structure triangulaire en question, ne devrait avoir que deux fonctions fondamentales,
regroupées en une seule phrase :
Sécuriser les biens matériels et immatériels de la civilisation.
Et maintenant, quelques questions valables autant comme bilan de notre civilisation que comme stimulus de futurs îliens :
– Le N°1 est-il excellent ? Plutôt bon ? Plutôt mauvais ? Exécrable ?
– Quels qualificatifs accoler aux précédents N°1 ?
– Y a-t-il une chance raisonnable pour que cela change ?
– La base du triangle « N°1-État » a-t-elle un poids supportable, ou écrase-t-elle le cercle du peuple ?
– Notre civilisation est-elle vraiment sécurisée dans ses biens matériels ? Dans ses biens immatériels ?
– Au train où vont les choses, quelles sont ses chances de survie ? Surtout en cas de choc avec une autre civilisation ?
– Toutes les limites-frontières de nos dessins ne sont-elles déjà plus qu’en pointillé ? Ou pire encore.
– Et alors… ?
Cette septième livraison clôt le chapitre « De l’homme à l’État ». Le deuxième chapitre s’ouvrira bientôt.
Pour bien comprendre le projet, lire :
> La France ailleurs et toujours : la possibilité d’une île, par Éric Martin
> Sécession, An I, par Pierre-François Ghisoni
> La France, Louis de Bonald et l’émigration : la vraie patrie, par Philippe de Lacvivier
> La possibilité d’une île : la question monétaire, par Jonathan Schramm
> Nouvelle île de France : la problématique monétaire, par LMD
> Compte-rendu de la réunion du 26 avril : partie 1 / partie 2 / partie 3 / partie 4 / partie 5 / partie 6 par Pierre-François Ghisoni
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