par Vanessa Bastos
Le 16 avril au soir, la direction d’Air France a appelé les salariés du groupe à cesser la grève après avoir présenté à l’intersyndicale un projet d’accord « final ».
A la veille du 8ème jour de grève pour les salaires, la direction d’Air France a proposé un projet d’accord final prévoyant une hausse immédiate de 2 % et une augmentation de 5 % sur trois ans, encore loin des revendications syndicales. Cet accord a été émis à l’issue d’une nouvelle journée de négociations et est soumis à signature jusqu’au 20 avril à 12h.
Un projet d’accord final soumis à signature jusqu’au 20 avril
La compagnie aérienne Air France a récemment précisé que le projet d’accord final qui a été présenté lundi à l’intersyndicale est soumis à signature jusqu’au 20 avril à 12H. Celui-ci assure des hausses générales de salaires sur les années 2018, 2019, 2020 et 2020 dans le cadre d’un « pacte de croissance pour l’avenir », souligne la direction du groupe. La signature de cet accord entraînerait une hausse de salaires moyenne de 12,5 % sur la période, en comptant une augmentation générale de 7 % pour toutes les catégories de personnel et des augmentations individuelles.
Ce « pacte de croissance pour l’avenir » est toutefois soumis à conditions. Effectivement, les hausses de salaires prévues seront adaptées « dans le cas où le résultat d’exploitation d’Air France serait inférieur à 200 millions d’euros » et une clause de revoyure appliquée « en cas d’inflation plus élevée ou de résultat négatif », précise la compagnie aérienne. De son côté, l’intersyndicale a confirmé son appel à la grève pour les journées des 18, 19, 23 et 24 avril. Cette dernière a critiqué la volonté de la direction de concentrer l’essentiel de son effort sur la période 2019-2021 alors que les syndicats réclament un rattrapage pour les efforts fournis ces dernières années.
Le coût des grèves estimé à 220 millions d’euros
Dans un communiqué, la compagnie aérienne indique que le coût estimé des grèves incluant les journées de grèves programmées les 17 et 18 avril s’élève à 220 millions d’euros. « Les grèves en cours ont de lourdes conséquences pour l’entreprise, ses clients et salariés », a déclaré Air France. Le groupe ajoute que la poursuite du conflit et le refus de cette nouvelle proposition favorable pour les salariés d’Air France seraient financièrement préjudiciables pour l’entreprise et ses salariés et pourraient mettre en péril l’avenir de la compagnie. La grève en cours a déjà impacté le cours de l’action Air France. En effet, le titre de la compagnie a perdu 36,5 % depuis le 1er janvier 2018.
Des mouvements sociaux qui commencent à peser sur les entreprises
Il y a près de deux semaines commençaient la grève de la SNCF ainsi que celle des pilotes d’Air France. Les journées de grève s’enchaînent avec des vols retardés ou annulés et des perturbations sur les lignes ferroviaires. Ces mouvements impactent durement les entreprises dont les livraisons accumulent plusieurs journées de retard. Certaines perdent même la trace de leurs marchandises expédiées. Si les clients Français se montrent pour l’instant patients, ce n’est plus le cas des clients étrangers. Les conséquences de ces multiples manifestations seront aussi visibles sur les marchés financiers et au niveau des cours du Forex.
Par ailleurs, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a déclaré sur Europe 1 que « les mouvements sociaux ont un impact sur la croissance ». Ce dernier reste limité et ne peut être mesuré à l’heure actuelle. Toutefois, on peut déjà voir certains secteurs d’activité et notamment l’hôtellerie, les transports et le tourisme impactés par ces grèves. La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) avait tiré elle aussi tiré « le signal d’alarme » la semaine dernière en mettant en garde contre le fait que l’ensemble de l’économie française pourrait être impactée. Bruno Le Maire dit vouloir garder « le cap » de la politique économique engagée avec la mise en place progressive de son projet de loi sur la croissance des entreprises, la loi PACTE, un texte qui sera finalement présenté en juillet.