“La campagne n’a pas permis d’approfondir les programmes et de découvrir les qualités des hommes qu’en creux”

Économie, Prospective et République

Rencontre avec Nicolas de Lorgeril*, porte-parole du think tank Économie, Prospective et République.

Pouvez-vous nous présenter votre think tank ?

Économie, Prospective et République est un think tank qui place l’homme au cœur de ses réflexions pour un avenir plus durable. Constitué en fonds de dotation, il conduit des recherches sur les fondements anthropologiques, philosophiques, sociologiques et économiques des crises actuelles et mène une veille stratégique, pour en tirer des leçons concrètes et apporter des solutions pragmatiques. 

Créé en juillet 2009 comme lieu de réflexion et de proposition libre, il réunit des dirigeants publics et privés et des chercheurs plus académiques..

Il a préparé discrètement la période électorale dans une approche non partisane et dans le respect des grands principes qui le guident,  par des réflexions concrètes synthétisées dans un Manifeste adressé aux différents candidats pour proposer les moyens de renforcer le bien commun de la Nation. 

Ce Manifeste propose un cadre anthropologique et articule des axes concrets pour mieux gérer de façon plus efficace l’action publique, restaurer l’autorité de l’État sur ses missions principales et travailler au retour de l’initiative et de l’investissement pour renforcer l’emploi et améliorer le commerce extérieur.

Dans cette période pré-électorale mouvementée où toutes les options sur l’avenir sont possibles, il a décidé d’héberger l’initiative de communication de responsables de la société civile.

Vous avez diffusé quelques vidéos de personnalités s’interrogeant à la veille des élections présidentielles, la constitutionnalisée Anne-Marie Le Pourhiet, le général Dary, le président de Michelin, Jean-François Senart, et le jeune philosophe François-Xavier Bellamy. Pourquoi ces vidéos et pourquoi ces sujet spécifiques ?

Ces vidéos permettent à des personnalités crédibles dans leurs domaines et non partisanes de traiter 4 sujets principaux qui vont du politique aux nécessaires réformes du cadre économique et social.

Il faut vite restaurer la confiance. C’est la cohérence et l’équilibre juste des mesures de redressement du pays qui convainquent et la méthode ferme mais participative pour piloter ces réformes qui les rendent acceptables et efficaces. Trois axes sont essentiels :

· Il faut libérer l’initiative dans tous les domaines associatifs, culturels mais aussi bien sûr économiques, pour recréer de la richesse et de l’activité et rendre notre Pays plus attractif. L’emploi est le 1er acquis social

· Il faut restaurer l’autorité de l’Etat qui doit s’exprimer fermement dans les politiques fondamentales de sécurité, mais aussi d’éducation, d’intégration et de lutte contre le communautarisme. Il doit aussi piloter une réorientation de l’Union européenne plus solidaire mais plus subsidiaire et plus protectrice.

· Il faut recentrer l’Etat sur ses missions essentielles et mettre en œuvre une réforme fondamentale de l’action publique et de la solidarité pour gérer mieux, de façon plus économe et plus responsabilisante. Ceci permettra de réorienter les moyens économisés sur les urgences et le désendettement.

Pensez-vous que la campagne a permis aux Français de réfléchir correctement à l’avenir de notre pays, et aux candidats de montrer leur vision de l’avenir ?

La campagne n’a pas permis d’approfondir les programmes et de découvrir les qualités des hommes qu’en creux. Mais après une période décourageante où l’on pouvait craindre que les seules ‘affaires’ occulteraient toute campagne, on a pu découvrir progressivement les programmes plus ou moins concrets et surtout cohérents mais aussi les hommes par leur manière de réagir à cette très longue campagne.

Trois qualités semblent essentielles au futur Président :

· Une expérience diversifiée des grands rouages de l’État, des Collectivités, de l’Union européenne et de l’économie 

· La ténacité et la maîtrise de soi pour lutter contre tous les intérêts particuliers et lobbys et pour piloter le difficile redressement du pays, en faisant émerger de nouveaux dirigeants publics et européens. 

Saint Thomas d’Aquin nous rappelle : “Préférer à quelque saint homme, une personne qui est moindre en sainteté de vie mais qui est plus propre au maniement et au gouvernement du bien commun”.

· Un souci réel de l’homme et de sa dignité. La place centrale donnée à l’homme doit conduire à réorienter les efforts de solidarité vers les plus fragiles et à agir pour que nos règles communes respectent au mieux la dignité de l’homme sur les grands sujets sociétaux (fin de vie, GPA, PMA…). Mais il faut aussi renforcer la Nation et lutter contre les risques de communautarisme et contre la fragilité culturelle. Dans ce cadre, l’Etat doit reconnaître la place des religions dans le débat public, pour autant qu’elles s’engagent à respecter les lois et la culture nationale, à renforcer la paix civile et à condamner toute forme de violence. Si certains affirment que les religions entraînent la guerre pour les exclure du débat public, il faut au contraire les inciter à s’impliquer et à s’engager publiquement à renforcer l’unité nationale et la paix civile.

*Nicolas de Lorgeril a 56 ans, est marié et a 4 enfants (c’est un ancien élève de l’ESSEC et de l’ENA). Il est Directeur Général de ETI FINANCE après avoir été dirigeant de PME, mais aussi d’entreprises publiques et de banques. Il est aussi viticulteur en Languedoc, conseiller municipal et animateur de think tanks : EPR et Fonder Demain. 

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1 Comment

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  • jejomau , 18 avril 2017 @ 23 h 58 min

    A qui est la France ? Marine le Pen y répond le mieux :

    http://www.bvoltaire.fr/francais-veulent-se-sentir-a-nouveau-proprietaires-de-france/

    “Vous sortez de votre meeting à Perpignan et l’un des slogans le plus scandé par vos militants est « On est chez nous ! »

    Oui, j’ai d’ailleurs précisé aux journalistes présents et qui avaient l’air émus par ce slogan que ce n’était pas un cri de haine mais un cri d’amour. « On est chez nous » signifie « On aime la France » et qu’on veut que la France reste la France. Dire qu’on est chez soi, ce n’est pas rejeter l’autre mais inciter chacun à respecter le peuple français. Vous noterez, d’ailleurs, que les militants ne scandent pas uniquement cette phrase lorsque l’on parle d’immigration ou de fondamentalisme islamique mais aussi quand on parle de priorité nationale ou quand on parle du système de défense de protection sociale des plus faibles. Ils ne veulent pas se plier aux exigences de l’Union européenne qui veut les déraciner, qui veut faire s’effondrer des siècles de lente construction non seulement de notre pays mais de nos liens et de l’organisation de notre société.”

    Vous avez dit, durant votre meeting, « Je suis intensément française ». C’est cette culture française qui vous transporte ou est-ce que c’est bien plus vaste que ça ?

    “Je suis intensément française parce que j’espère avoir toutes les qualités et tous les défauts des Français. Je pense que je suis aussi contradictoire que peuvent l’être les Français. Les Français ne sont pas du tout racistes mais ça ne les empêche pas de ne pas vouloir qu’on ouvre grand leurs frontières, n’importe comment, et ils souhaitent que l’on respecte leur culture. Les Français ne sont pas obligatoirement tous croyants mais ils constatent que les racines chrétiennes de la France appartiennent à leur culture et ils veulent qu’on respecte quand même la laïcité. C’est toute une somme de contradictions, la France : ce peuple « toujours léger, quelquefois cruel », selon le mot de Voltaire… Je suis moi-même toutes ces contradictions et, en même temps, cette joie de vivre que les Français sont en train — j’en ai le sentiment — de perdre un peu, alors que nous sommes un peuple joyeux. Il faut que nous retrouvions cette joie et, pour la retrouver, il faut changer une politique qui désespère les Français et ne leur fait plus croire en l’avenir. On ne cesse de leur expliquer qu’ils sont une petite nation faible. Il faut leur rappeler qu’ils sont une grande nation, portée par un grand peuple !”

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