Hollande illégitime, objectivement et subjectivement

Tribune libre de Pierre-François Ghisoni*

Cet article offre des armes intellectuelles à qui voudra bien le lire. Les notions complexes sont épurées pour être utilisables par chacun, même sans aucune préparation philosophique. Que les spécialistes en la matière ne s’en offusquent pas.

HOLLANDE

Nous parlons d’un homme dont la fonction était « président de tous les Français ». Pour toute question négociable, même durement, nous devrions  écrire : « le président Hollande ». Nous marquons ici la séparation qu’il a lui-même exprimée et qu’il défend vers ce « changement de civilisation » armé de ses forces policières, gazant les plus faibles des citoyens, infiltrant les manifestations pacifiques de pseudo-civils provocateurs.

L’ex-président Hollande n’a pas été élu pour « un changement de civilisation », ni lui ni aucun des membres de son régime.

L’ex-président Hollande n’a pas été élu pour s’accrocher à son siège à coups de matraques, de gaz, de provocations contre les citoyens les plus attachés à leur civilisation, sauf à accepter ouvertement le rôle du tyran, auquel cas, la situation est claire.

ILLÉGITIME

Ne pas confondre la loi (norme momentanément admise par un corps social), et la légitimité qui dépasse le cadre restreint de la norme-loi.  La légitimité est cet accord informel envers un responsable, fondé sur une alliance d’esprit nourrie d’espoirs, et de biens communs, tant physiques que spirituels.

Soufflons un peu et reprenons.

Il est très facile de pondre une loi. (Exemple : il est interdit d’écrire cet article).

Il est moins facile de la rendre cohérente avec le reste du système législatif. (Il est possible d’exprimer son opinion).

Il est plus difficile de la rendre légitime. (Les écrits qui ne me plaisent pas sont interdits).

Il est impossible de le faire sans l’accord profond des citoyens auxquels elle s’adresse. (Il est obligatoire de voter contre cet article parce qu’il tend à vous fournir une arme intellectuelle).

Il est complètement illégitime de s’enferrer en cette voie. (Seront gazés, matraqués et emprisonnés les contrevenants qui auront lu cet article).

La légitimité n’a donc pas de cadre légal et ne peut en avoir. Aucune loi ne peut donc nous interdire de qualifier Hollande (ou quiconque) d’illégitime.

L’illégitimité est par nature la rupture de la confiance sans laquelle il n’y aurait pas eu de vie sur terre. Car enfin, sans confiance envers l’autre, comment échanger des biens, accepter la nourriture d’un inconnu, aller chez le coiffeur (la seule personne à manier un rasoir ou des ciseaux autour de votre cou), se marier, accepter de s’endormir sous la garde de l’autre, faire face à l’adversité, construire l’avenir, et mille détails qui sont autant de pierres taillées nécessaires à la cathédrale de nos espoirs humains ?

Aujourd’hui, confieriez-vous vos biens, votre sécurité et votre avenir à Hollande ?

En conséquence, l’illégitimité est la marche vers la mort programmée d’un corps social. Le premier devoir d’un responsable illégitime est de reconquérir cette légitimité (en profondeur et non en surface) ou de céder la place à un représentant légitime.

Ne discutons pas ici de savoir dans quel chemin Hollande peut s’engager. Nous verrons, si nous ne voyons pas déjà.

OBJECTIVEMENT

Dégageons d’abord le sens et faisons un sort à à la confusion régulièrement entretenue qui accorderait à « l’objectif » la valeur de preuve irréfutable et de bonne conscience, et au « subjectif » le rôle d’imagination folle du logis, d’opinion improuvable.

Conformément au sens premier et à l’image associée, est objectif ce qui est posé devant nous tous, qui se voit par tous, qui peut devenir un but (à atteindre, à éviter, à détruire).

Autrement dit, la loi Taubira est objective  à double raison :

  • parce que nul ne doit l’ignorer (adage souvent mal compris, mais utilisé ici),
  • mais aussi, parce que, censée n’intéresser qu’une minorité de minorité elle veut casser une structure sociale, culturelle, civilisationnelle dans son ensemble.

Quant au subjectif, trop souvent méprisé, c’est tout simplement le sujet qui agit, qui pense, qui regarde, qui décide, qui s’engage. C’est dans le subjectif que se joue la plus triviale des décisions (je veux des bonbons) ou le plus grave des drames de conscience. (Mettre sa peau au bout de ses idées).

Le monde décisionnel en nous-mêmes est d’une complexité inouïe. N’allons pas plus loin, mais remarquons qu’il met en branle l’ensemble des fondamentaux de l’individu, pour la satisfaction de ses besoins, des plus élémentaires aux plus élevés. Il se dégage donc de la notion valorisée et si difficile de la preuve (qui ramène à de l’objectif déshumanisé).

Ce monde décisionnel se traduit souvent par une difficulté à définir les raisons de nos décisions, surtout si c’est l’individu dans son ensemble qui est en jeu, et non un quelconque avantage négociable ou superflu. C’est une raison importante qui rend le débat difficile et les arguments apparemment mal audibles, mal défendables, même s’ils sont argumentés sur des faits objectifs (que l’autre jugera différemment).

Mais c’est justement cela qu’il faut oser dire : « Tout en moi, tout dans notre civilisation se révolte ». Il faut oser ce choc de conscience, ce choc de civilisation, avec la bonne foi outragée du défenseur agressé. N’oublions jamais cela !

N’oublions pas non plus que la loi, dans le pire des cas – celui qui menait autrefois à la peine de mort – prévoyait pour les jurés de voter « en leur âme et conscience », c’est-à-dire sans preuves objectives, mais dans la pleine puissance de la subjectivité élevée au niveau supérieur de la   conscience humaine.

Ce discours vous a paru inhabituel, difficile, dérangeant ? Je l’admettrais volontiers.

J’en tirerai trois conclusions immédiates et une pratique :

  • Nous ne sommes pas sans arguments
  • Nous avons notre conscience pour nous
  • Nous avons le devoir de le faire savoir.

Et pour cela, je suis allé devant le maire de ma commune lui déclarer, sous le portrait officiel, que j’étais en résistance irréductible contre l’illégitimité de cet homme.

Il reste un peu plus de 36 000 choses à faire dans les communes de France. C’est facile.

*Pierre-François Ghisoni (blog) est écrivain et éditeur.

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19 Comments

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  • 0 / 10
  • Thorj Rube , 18 avril 2013 @ 16 h 42 min

    Les socialistes sont capables de tout et son contraire pour parvenir à leur fin de manière dictatoriale. Jusqu’à dire qu’une manifestation pacifique est interdite, parce qu’elle les dérange ! Nous sommes en 1788 juste avant la chute du Roi et de ses privilèges. Continuons et organisons les états généraux de la future destitution …

  • Tarantik , 18 avril 2013 @ 17 h 39 min

    Journaliste atterrés mais pour une grande partie complices !
    C’est-à-dire reniant l’objet même de leur profession qui est l’information.

  • jacqueline , 18 avril 2013 @ 17 h 50 min

    le premier François fut Saint François d’Assise dont il est dit que Dieu lui a donné au Ciel le trone vide de lucifer aussi je vous conseille d’étudier son caractère et son pèlerinage sur terre

  • Cril17 , 18 avril 2013 @ 19 h 14 min

    Vous avez dit ” ETATS GENERAUX POUR LA FRANCE ” ?

    CHICHE !

  • Mizette , 19 avril 2013 @ 8 h 08 min

    Merci pour cet article.
    Nous sommes, je pense, une majorité de français à penser ainsi.
    Le pédalo est mené par un dictateur, pas quelqu’un qui cherche à rassembler les français, mais bien linverse.
    Il faudra bien, prochainement, répondre de la même façon à cet imposteur.

  • flechebleue , 19 avril 2013 @ 10 h 10 min

    Puisque vous parlez de François ….. C’est François Hollande qui rencontre le pape, et chacun se présente . Le pape : François le pape des pauvres.
    Hollande: François Hollande votre premier fournisseur.

    Comment peut-on parler de légitimité d’un tel menteur ? Au lieu de légiférer sur la transparence du patrimoine qui est un véritable enfumage il aurait été plus judicieux de légiférer sur la parjure ah oui mais là il aurait été pris la main dans le pot de confiture avec sa sois disant déclaration de patrimoine . Et que dire du chômage, de l’immigration, de l’insécurité, des réformes non entreprises , de l’industrialisation, des économies …

  • Tirebouchon , 19 avril 2013 @ 10 h 39 min

    Grâce a ce genre de supposition idiote vous prouvez en tout cas que votre cerveau est suffisamment endoctriné pour que notre système ne change pas.

    Vous subissez l application de la théorie de Pavlov…..

    Entre nous quest-ce que vous en avez à foutre du distingo de l état et la nation puisque que l état c est le système qui dirige et la nation le peuple dirigé….

    Il ny a rien à confondre et le FN ne confond rien. Mais libre à vous de vous faire rouler dans la farine….Si vous ne tenter rien rien ne changera.

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