Dans une interview accordée à Nice Matin ce lundi 16 mars, Nicolas Sarkozy a exprimé le souhait d’une refonte globale du RSI. Il a par ailleurs affirmé, en parlant du RSI, “que c’est un régime construit en dépit du bon sens, qui ne fonctionne pas et qui asphyxie les commerçants, les artisans et les indépendants”. Personne ne saurait être en désaccord avec ce constat de bon sens.
Cependant, il convient de rappeler à Nicolas Sarkozy que cette réforme a été mise en œuvre sous son quinquennat et que le gouvernement Fillon porte en l’espèce, une large responsabilité dans l’échec de la mise en œuvre du RSI.
En outre, La Cour des comptes dans son rapport de 2012, impute partiellement la responsabilité de l’échec de la réforme à l’absence de détermination des ministres aux responsabilités. Incapable de trancher clairement entre l’ACOSS, en charge des URSSAF, et les caisses d’indépendants regroupées derrière le RSI, le gouvernement a cédé aux luttes de pouvoirs intestines entre des organismes défendant chacun leurs prébendes. En l’absence de gouvernance solide, la mise en œuvre de la réforme a été chaotique et a complexifié encore plus la vie administrative des indépendants, alors que sa raison d’être était de la simplifier.
Plus grave, bien que de nombreuses alertes sur les graves dysfonctionnements de la réforme ont été lancées, le gouvernement a tout de même maintenu la date de mise en production informatique le 1er janvier 2008. C’est à cette date que les bugs informatiques ont entraîné la perte de données des affiliés.
C’est seulement en 2015 que Nicolas Sarkozy mesure (électoralement ?) les conséquences désastreuses d’une réforme bâclée et mal préparée sous son quinquennat. En effet, à la suite d’appels à cotisations erronés exigeant des sommes délirantes, de nombreux commerces et petites entreprises ont déposé le bilan. Des affiliés n’ont pas été remboursés de leurs soins pendant plusieurs mois ou années et des retraités n’ont pas vu le moindre Euro de leur pension de retraite versé. La liste des déboires auxquels les indépendants ont été confrontés n’est bien sûr pas exhaustive.
Ainsi replacées dans ce contexte, les déclarations de Nicolas Sarkozy témoignent de l’hypocrisie d’un homme qui n’a même pas pris la peine de présenter ses excuses pour les erreurs commises par son gouvernement et dont les indépendants payent aujourd’hui les pots cassés. Alors oui, une remise à plat du RSI est indispensable, mais elle devra être menée par des hommes et des femmes politiques courageux et intègres et non par des politiciens du passé qui ont tant promis et ont tellement déçu.
> Antoine Mellies et Yves de Bellanger animent le cercle Audace Jeunes actifs patriotes.
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