Une charte européenne des langues régionales et minoritaires, une menace pour la France

Nous y voilà donc !

À l’heure où le pays semble s’effondrer sous les coups d’une insécurité croissante, d’une économie asphyxiée, d’un endettement abyssal et d’une immigration insoutenable, les socialistes et leurs alliés écolos-marxistes s’emploient avec méthode à détricoter l’édifice France. Pendant que le toit prend l’eau, ceux qui devraient le réparer semblent s’employer à détruire méthodiquement les murs maîtres de l’édifice.

Loi Taubira, entrée de la Turquie dans l’Union européenne, euro-fédéralisme, banalisation de l’IVG, et, désormais, langues régionales et minoritaires et droit de vote aux étrangers… Ce ne sont pas là que “des faux débats” que l’on invente pour masquer les “vrais problèmes”. Ce ne sont pas exclusivement des “choix peu couteux” destinées à faire oublier les “politiques nécessaires que l’on ne peut mettre en œuvre faute de budget”. Non, ce sont d’abord des valeurs que l’on brade.

Imagine-t-on Bonaparte dictant le Code civil en corse, Clémenceau appelant à l’effort de guerre en vendéen ou encore De Gaulle lançant l’appel du 18 juin en ch’timi ?

Sécessionnistes poussiéreux hérités des vieilles féodalités, rejoints dans leurs efforts par les soixante-huitards, pour qui « la Nation, c’est la guerre », sans oublier ceux qui rêvent d’une gouvernance continentale, simple étape vers le mondialisme triomphant… Tous adversaires de l’idée Nation, tous regroupés pour l’occasion dans ce qu’il convient bien d’appeler le « parti de l’étranger »… Ce parti qui se relève chaque fois que la Nation se trouve en crise.

Car si les langues et dialectes régionaux se trouvent « en danger », il serait bien illusoire de prétendre les sauver en les mettant en rivalité avec le français, en cherchant à trouver dans une quelconque charte la solution politique et juridique à un problème culturel. Chacun peut constater que dans notre société utilitariste et consumériste, la jeunesse, les études et les familles accordent plus d’importance aux langues garantissant une plus large ouverture aux marchés à l’international, au monde de l’emploi… Le Français est touché par ce phénomène et ce n’est pas dans la multiplication des parlers officiels que se construira une réponse au défi ainsi lancé.

C’est au contraire en confortant la complémentarité qui peut exister entre la langue de la République et les parlers locaux, c’est en insistant sur l’importance de l’usage de ces langues, l’importance de leur conservation, de la préservation des traditions et de l’âme qui y est liée que celle-ci trouveront toute leur place. C’est par la transmission, l’héritage, l’usage et l’enseignement que se préserveront demain les langues régionales, non par la confrontation aboutissant sur du perdant-perdant. L’usage du Français comme seule langue officielle est un principe fondamental de l’unité nationale française. La remette en cause serait affaiblir l’édifice national sans pour autant répondre aux attentes locales. Accepter la Charte des langues régionales et minoritaires reviendrait à mettre sur un pied d’égalité deux langues différentes, consacrées à deux usages distincts, comme s’il existait une compétition à mort entre elles alors que notre identité procède et s’enrichit de leur cohabitation.

L’autre danger que l’on voit poindre à travers ce texte est l’amalgame – volontaire – qui est fait entre langues régionales et langues minoritaires. On jette dans la même marmite le basque, le breton, le corse, l’occitan et… l’arabe ou l’ayizo-gbe. On prétendrait à mélanger des dialectes locaux hérités d’une tradition ancrée sur notre territoire et la langue des nouveaux arrivants dont on accepterait ainsi le refus d’intégration à la communauté nationale. L’idée n’est pas nouvelle. Combien de municipalités financent déjà des cours d’arabe au titre de la politique de la ville ? Plutôt que l’intégration, certains font aujourd’hui le choix de la désintégration nationale, encourageant le repli communautaire le plus contraire à notre conception de la République, le plus antinomique avec l’idée même de communauté nationale au sens français du terme.

“Où sera la puissance, où sera le pouvoir et donc l’autorité légitime si demain le français se trouvait menacé sur son territoire même ?”

En 1992, la gauche au pouvoir – déjà elle – avait souhaité faire adopter la charte des langues régionales et minoritaires. Elle s’était alors vu rappeler, non à l’ordre, mais plutôt aux réalités, par le Conseil constitutionnel. La Constitution de 1958 précise en effet que « la langue de la République est le français ». Plus intéressant encore que la formule, c’est par sa place dans la Constitution que s’affirme l’importance de l’unité linguistique nationale : placé au premier alinéa de l’article 2, la langue française est en effet identifiée par le constituant comme le premier des attributs de la souveraineté nationale.

Le combat pour la langue française se confond avec le combat pour la France. Bien avant 1789 et l’Abbé Grégoire, avant même l’ordonnance de Villers-Cotterêts, le travail politique d’unification et d’indépendance des Rois de France a tendu vers l’affirmation d’une “langue pour la France”.

L’idée France se conçoit et s’exprime en français car “les limites de ma langue sont les limites de mon monde” écrivait Désiré Nisard.

Car n’est-ce pas cela, la disparition de la voix de la France, que recherchent avec tant d’insistance les promoteurs de cette charte ?

Il y aura trois cents ans le 6 mars, le Traité de Rastatt offrait au crépuscule du règne de Louis XIV l’une des plus belle victoires de la France. Celle-ci n’était pas tant militaire – même si un Bourbon montait sur le trône d’Espagne ; mais politique.

Pour la première fois, un traité international était rédigé en Français. Devenu langue de la diplomatie, celle-ci s’imposait alors comme la traduction la plus éclatante de la puissance et du prestige de notre Nation à travers le monde. Ce temps allait durer jusqu’en 1919.

C’est en effet à l’occasion du Traité de Versailles que le français perdit son statut de langue de la diplomatie internationale au profit de l’anglais. C’est aussi lors du Traité de Versailles que les États-Unis s’affirmèrent, face à une Europe saignée à blanc, comme la première puissance mondiale… Le témoin venait de passer. Le lien entre langue et puissance, jamais démenti au cours de l’histoire, demeurait intact.

Où sera la puissance, où sera le pouvoir et donc l’autorité légitime si demain le français se trouvait menacé sur son territoire même ?

> Gaël Nofri préside le think tank Le Temps de la France.

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49 Comments

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  • lombard , 20 février 2014 @ 14 h 38 min

    bonjour
    ne vous inquiétez pas cela va bientôt arriver !!vos enfants pour s’intégrer dans ce qui restera de la France devront apprendre l’arabe !!déjà fortement conseillé dans certaines banlieues ou les blancs n’ont plus leur place…….

    lombard eric

  • lombard , 20 février 2014 @ 14 h 43 min

    bonjour
    l’art de détruire la nation ….les américains s’y emploient depuis qu ils ont crées l’Europe.
    le seul visionnaire l’appelait “le machin”…

    lombard eric

  • lombard , 20 février 2014 @ 14 h 52 min

    bonjour
    votre vision est proche pour moi de la réalité, je vais plus loin encore !je suis persuadé que la seconde guerre mondiale a été organisée par la grande finance internationale qui voulait se remettre de 29 ,que le peuple américain était de la chair à canon .que l’Amérique a crée l’Europe a la demande de la grande finance et que maintenant pour la grande finance déstabiliser économiquement le vieux continent est aussi meilleurs marché que la guerre direct !flanbi n’a pas été élu par le peuple !!il a été présenté comme une alternative manipulable a souhait par la finance……
    lombard eric.

  • Anaxagore , 20 février 2014 @ 17 h 50 min

    Il n’y a aucune raison que l’arabe soit enseigné en France, pas plus que dans le reste de l’Europe.

    Mais se rend-on compte que l’anglais, langue européenne, s’introduit en douceur et sans faire de bruit dans le français sans que les autochtones y prennent garde. Mieux, si j’ose dire, ils y contribuent en pensant que les expressions anglophones donnent plus de poids à leur discours. Quelques exemples ?

    Croiser les doigts (se tenir les pouces)
    Le ranking
    Sale pour soldes (particulièrement usité en Suisse francophone)
    Air bag
    Aux jeux olympiques : run, raider, snowboard, etc.

    et de nombreux autres que vous vous plairez à signaler.

    Aussi bien avant de s’offusquer parce que le “français risque de foutre le camp” et l’Etat français avec lui, essayons de ne pas trop le maltraiter dans notre langue quotidienne !

    A côté des mots anglais, il existe de nombreux usages abusifs qui seraient intelligents de relever chaque fois que cela est possible.

    La confusion entre point et pourcent participe de ce snobisme journalistique. Je ne m’étendrai pas non plus sur le verbe supporter dans le sens d’encourager. Je ne supporte plus ceux qui supportent leur équipe favorite !

    On ne soigne pas sa langue en condamnant les autres idiomes.

  • PG , 21 février 2014 @ 8 h 03 min

    Cette tribune est déconnectée du réel français : on a supprimé par la force et la violence les langues et parlers régionaux en un siècle et demi, au travers de ”l’école de la République”. Résultat, la culture populaire est soumise à l’immigration, la langue française n’est plus irriguée dans son évolution par des racines de souche, et les Français ont le plus grand mal à parler des langues étrangères.
    En Europe, regardons : la plupart des pays européens ont des langues ou parlers régionaux reconnus et officialisés, ou pratiqués largement, dans la vie quotidienne mais aussi publique, par les élites elles-mêmes. Italie, Allemagne, Espagne, Angleterre, Belgique, Suisse, voir l’Irlande avec deux langues.
    Où est le mal ?
    Si on supprime les racines ancestrales, et surtout les cultures locales qui vont avec, ce que ne dit pas ce jeune homme qui vit hors sol, dans son milieu parisien, ce seront celles d’autres peuples qui les remplaceront. C’est en bonne voie.
    Il est désolant de voir des gens de droite être aussi obsédés par l’universalité jacobine………

  • JACKY4546 , 21 février 2014 @ 16 h 00 min

    Je suis bien d’accord avec vous, et je puis vous assurer que j’écris partout où je peux pour demander que l’on en finisse avec les “tsunami”, “home staging”, “coworking” “car jacking”…et aussi cette mode snobe qui consiste à l’emploi “du verbe” “aller venir faire” : on va venir coller les stickers sur les meubles et si l’on déménage on pourra venir les récupérer …etc…etc.

  • Mistral , 22 février 2014 @ 18 h 50 min

    Cet Etat que l’on nomme “République Française” ne veut surtout pas reconnaitre l’illégitimité de sa présence en particulier en Occitanie, en Corse et en Bretagne. Je ne parle même pas du cas polémique de l’Alsace, surtout en cette année 2014, centième anniversaire de la Grande Guerre.

    Alors, évidemment, reconnaître que l’occitan, le breton sont de véritables langues, et donc se poser la question de savoir si elles ne pourraient pas avoir un statut comparable au français, c’est ouvrir la boite de pandore, car c’est en fin de compte le début d’une reconnaissance tacite d’un peuple Occitan et d’un peuple Breton etc.

    Alors, oui, c’est une menace pour la France telle qu’on la connait aujourd’hui. Mais c’est pourtant quelque-chose de légitime, le droit des peuples à disposer d’eux mêmes, et en premier lieu, le droit des peuples à parler leurs langues naturelles respectives ; Après-tout, certains se sont bien battus entre 1940 et 1945 pour que la France sorte du giron Allemand, non ? s’ils ne l’avaient pas fait, peut-être serions-nous “en Germanie”, et nous aurions tous l’allemand comme langue officielle aujourd’hui, pas vrai ? et bien que les Occitans ou les Bretons se battent pour la reconnaissance de leur identité (et l’identité, ça commence par la langue), c’est tout aussi légitime.

    Après, chaque cas est différent. Il y a les cas de figures de contestations de frontières, le cas le plus visible étant bien évidemment celui de l’Alsace : en fait si on regarde bien, il s’agit d’une contestation très ancienne de tracé de frontière entre l’Allemagne et la France ; dans le même ordre d’idée, la région de Dunkerque, revendiquée par les Flamands (donc, dans l’absolu, une région qui pourrait être revendiquée par les Pays-Bas, au même titre que la Flandre Belge… Mais contrairement à l’Allemagne, cela n’a jamais débouché sur un conflit armé). Ensuite, il y a les Nations sans Etats mais de peuples “périphériques”, dont l’aire de répartition déborde un peu de ce côté-ci de la frontière, mais qui sont principalement sous l’administration d’un Etat voisin. Ceux-là sont les Catalans, les Basques (principalement sous administration Espagnole) et les Corses (la Sardaigne est quand à elle sous administration Italienne).

    Enfin, les deux cas les plus délicats : Occitanie et Bretagne.

    La Bretagne est depuis longtemps dans son intégralité sous administration Française. Les Bretons ont conscience de leur spécificité ethnique et linguistique. Il n’y a que deux issues au problème : soit l’assimilation, en clair, la disparition de l’identité Bretonne sous l’identité Française (et l’éradication définitive de la langue bretonne), soit l’indépendance.

    L’Occitanie est une colonie Française depuis tellement longtemps que la spécificité Occitane est elle-même contestée. A cela, il faut ajouter deux handicaps majeurs aux Occitans : le fait qu’il n’y ait jamais eu d’Etat Occitan complètement unifié (et en fin de compte, l’unification de l’Occitanie, on ne la doit qu’en étant fédérée à la France), et ensuite, le fait que l’occitan soit une langue latine, donc une langue sœur du français : du coup, il a été facile pour les assimilationnistes Français de justifier l’éradication de la langue occitane en faisant croire, en se basant sur une parenté évidente, que l’occitan n’était rien d’autre qu’une forme dégénérée du français, donc un ensemble de patois sans intérêt.

    Ce qui fait que, contrairement aux Bretons qui ont conscience de leur spécificité ethnique et linguistique, ce n’est pas le cas pour l’immense majorité des Occitans qui croient en toute bonne foi être d’authentiques Français, mais locuteurs d’une forme dialectale locale dite “d’oc” de vieux-français ! donc, autant la question de l’indépendance de la Bretagne peut encore se poser (tant qu’il y aura des locuteurs Bretons), autant celle de l’Occitanie parait surréaliste puisque les Occitans eux-mêmes se croient Français !

    Maintenant, plus que toute autre langue, il était primordial pour les assimilationnistes français de ne surtout pas accorder le moindre crédit à l’hypothétique existence d’une “langue d’oc” authentique dans la moitié Sud de la France. Donc, le mot “occitan” n’a jamais été employé dans la sémantique des élites passées, ils ont toujours employé le terme de “patois”, pour bien faire comprendre aux citoyens qu’il ne s’agit pas d’une langue authentique, mais simplement de formes locales dégénérées de la noble langue française “académique”. partant de là, la standardisation de la langue Française et l’éradication de l’occitan était légitimée. Voilà l’histoire.

    Le problème, c’est que, contrairement à ce que l’abbé Grégoire et ses successeurs ont laissé entendre… l’occitan, ce n’est pas du français ! Avec tout ce que cela suppose : on a éradiqué l’occitan parce-que on pensait que c’était une bonne chose d’harmoniser la langue française pour une question évidente pragmatique de communication.

    Seulement, voilà, si à l’époque on avait supposé que l’occitan soit une langue distincte du français, et que, au nom de la démocratie, les locuteurs occitans puissent avoir le droit de s’exprimer dans leur langue au même titre que les locuteurs francophones (un peu sur le modèle Belge ou Suisse, avec plusieurs langues nationales), il y avait un risque énorme, que l’abbé Grégoire ne voulait pas prendre : celui que l’occitan ne prenne le dessus sur le français sur tous le territoire ! car il ne faut pas perdre de vue qu’au XVIIIème siècle, dans le Royaume de France, il est avéré qu’il y avait beaucoup plus de locuteurs d’un dialecte d’oc que de locuteurs d’un dialecte d’oïl ! à supposer que l’on co-officialise l’occitan au XVIIIème siècle, sur le long terme, avec une population majoritairement francophone, le législateur prenait le risque que l’occitan devienne la langue véhiculaire d’usage en France entière ! de cela, pas question. D’où, d’une part, la négation même de l’existence de l’occitan en tant que langue véritable (“ce ne sont que des patois”), et d’autre part, le travail d’harmonisation de la francophonie sur la base d’une langue commune conventionnelle : le français académique.

    Alors, oui, reconnaitre l’occitan en tant que langue est dangereux pour la France : car c’est déjà le début de la reconnaissance de l’existence d’un peuple Occitan ! Or, cela fait plus de 8 siècles maintenant que la France “cache” ce fait pourtant indéniable. Le sujet est tabou, et l’on comprend pourquoi, “il ne faut pas que l’on découvre le cadavre planqué dans le placard !”

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