Tribune libre de Bruno J.
C’est au nom de l’égalité que la loi permettant le “mariage” gay a été votée à l’Assemblée nationale il y a quelques jours. Il est à craindre qu’au nom de cette même égalité, elle soit également votée au sénat d’ici quelques temps. Mais ne nous attardons pas là, la suite est tellement plus intéressante !
Christiane Taubira, que certains journalistes complaisants (en un mot s’il vous plaît. En deux, seul le premier serait justifié) ont qualifié d’excellente oratrice, reconnue y compris au sein de l’opposition (qui s’oppose à quoi, on ne sait plus trop d’ailleurs), s’est déjà positionnée en faveur de la procréation médicalement assistée.
La procréation médicalement assistée, autre nom politiquement correct des bébés éprouvette, c’est bien évidemment le progrès, ça va dans le sens de l’histoire, etc… Mais ce qui est formidable, c’est que cela va permettre l’égalité des couples devant la procréation.
Le problème, c’est qu’au nom de l’égalité, il ne sera alors plus normal que les parents hétérosexuels ne puisse bénéficier de la PMA qu’en cas d’empêchement physiologique de concevoir un bébé, alors que les lesbiennes pourront en bénéficier sans avoir d’empêchement physiologique, juste un empêchement psychologique de le concevoir avec un homme. Du « mariage pour tous » au nom de l’égalité, nous voilà déjà aux « bébés éprouvettes pour tous » au nom de l’égalité. Nous aurons une loi pour ça !
Je ne m’étendrais pas, de peur de me faire accuser de discrimination, sur le commerce des bébés grâce à la gestation pour autrui, puisqu’il découle « naturellement » de l’égalité entre paires de gays et paires de lesbiennes. En revanche, il ne faut pas oublier d’exiger la gestation pour autrui pour tous les couples, puisqu’il faut les traiter tous à égalité. Si Madame ne veut pas perdre son ventre plat, plus de problème, il lui suffira de louer celui d’une autre femme.
Ouf, nous y sommes enfin, nous avons réussi à faire légaliser la « PMA et GPA pour tous », le tout financé par la sécurité sociale, ça va de soi, que certaines mauvaises langues pourraient avoir le culot aussi insensé qu’homophobe d’appeler « le commerce généralisé des bébés éprouvette avec l’argent du contribuable ». Quelle mauvaise foi.
Quoi, vous pensez que ça s’arrête là ? Mais il faut résoudre d’autres problèmes !
– certains bébés vont ressembler à leurs parents 1&2 (ou acheteurs 1&2, on ne sait plus bien) alors que pas les autres !
– certains bébés auront des tares génétiques alors que leurs parents 1&2 n’en auront pas et pire, certains en auront et d’autres aucune !
Il s’agit là d’une injustice flagrante, et au nom de l’égalité des enfants (il serait temps de s’en souvenir), imposons la sélection du code génétique afin de satisfaire à ces deux exigences. Sinon, on sera obligé de recourir à plusieurs avortements avant d’obtenir le même résultat et, bien que parfaitement banal (mais si, puisqu’on vous le dit), cette intervention peut éventuellement causer des dommages à la porteuse (presque pas) mais surtout une productivité amoindrie alors que la technique nous permet de l’améliorer. Le ministre du Redressement productif appréciera l’effort !
L’homme parfait sélectionné selon certains critères génétiques et coupé de toute filiation, certains en ont rêvé mais jusque là sans succès. Mais pour vous demain, le Parti socialiste y pense déjà !
Bienvenue à Gattaca ?
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