En Bourgogne-Franche-Comté, la fronde monte contre Sophie Montel, présidente du groupe FN-Les Patriotes. La groupie de Florian Philippot veut faire le ménage dans ses élus, pour en écarter les plus proches de Marion Maréchal-Le Pen. Mais l’opposition à ses diktats s’organise…
Lors de la galette des rois organisée à Digoin par la fédération de Saône-et-Loire du Front national, dimanche dernier, Sophie Montel a fait comme si de rien n’était. « Je suis à la tête d’un groupe qui fonctionne bien », a affirmé la présidente du groupe FN-Les Patriotes au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, décernant même un satisfecit particulier au chargé de mission de la fédération de Saône-et-Loire, le jeune Lilian Noirot (photo), qui est aussi l’un de ses élus régionaux : « Cette fédération ne cesse de nous étonner par son dynamisme. Bravo à Lilian et à ses militants. »
Pour étonner, la fédération étonne. En septembre dernier, Ouanessa Boudra, qui avait été candidate en 6e position sur la liste FN aux élections régionales, et Brian Barbier, qui l’avait également été, ont claqué la porte du parti et rejoint le Siel présidé par Karim Ouchikh. Ouanessa Boudra en est maintenant la déléguée départementale. Les effectifs de la fédération de Saône-et-Loire du FN sont en chute libre. La baisse du nombre d’adhérents, sensible sur toute la France, est ici de l’ordre de 40 % par rapport à 2015. Et des candidats aux élections départementale et régionales se plaignent de ne pas avoir été remboursés de leurs frais, l’un d’eux ayant même été jusqu’à assumer un contentieux avec Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen. Mais le plus grave est ailleurs. A la région.
Sympathie proscrite pour Marion Maréchal
Au conseil régional, le groupe que préside Sophie Montel est en effet à deux doigts de l’implosion. Ce n’est même qu’une question de jours pour que deux élues en soient chassées, enclenchant un processus qui devrait conduire, selon nos informations, à la constitution d’un groupe dissident. Selon nos pointages, cinq élus seraient déjà prêts à franchir le pas et il pourrait compter jusqu’à une dizaine de membres – sur les vingt-quatre élus FN actuels – une fois les échéances électorales passées.
La presse locale – « le Bien public » et « le Journal de Saône-et-Loire » – se sont déjà partiellement fait l’écho des tensions, sans toutefois prendre la pleine mesure de la fronde qui menace la principale alliée de Florian Philippot au sein du Front national, avec lequel, comme à un jeu de chaises musicales, elle se répartit les assistants de groupe, dirigeant elle aussi son groupe avec morgue et mépris, tout en veillant à ce que les partisans de Marion Maréchal-Le Pen soient cantonnés à un rôle de figurant dans un film muet.
La conseillère régionale Valérie Guillarme-Redl en a fait l’expérience. Au printemps dernier, elle avait simplement cliqué sur le bouton « J’aime » d’une publication anodine de Marion Maréchal-Le Pen sur sa page Facebook. Lilian Noirot s’est chargé de la recadrer : « Je te rappelle que nous sommes pour Marine ! Tu n’as pas à cliquer sur J’aime pour Marion ! » L’élue avait également commenté et transféré un appel à manifester lancé par les identitaires. Re-engueulade : « Nous ne sommes pas des identitaires ! »
On n’a pas connaissance, en revanche, que la présence dans l’hémicycle d’Alexandre Benoît, l’assistant de Sophie Montel finalement éloigné du Parlement européen après avoir fait un doigt au député FN Bernard Monnot, ait suscité un tel courroux… C’était pourtant ce jour de mi-décembre où la tension a dégénéré en crise. Lire la suite dans Minute !
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