Je tiens à vous faire part de mon extrême sollicitude dans l’épreuve que vous traversez actuellement. J’ai en effet appris que la Mairie de Paris avait décidé l’installation d’un camp d’illégaux au Bois de Boulogne dans le secteur du boulevard Suchet.
Je suis tout autant scandalisé que vous ! Nicher cette nouvelle jungle entre des ambassades, des appartements luxueux et des porches Cayenne, c’est d’un mauvais goût. Puis ça risque de détruire tout un écosystème. Non, disons-le clairement, cette décision traduit tout le ressentiment de la majorité socialiste du Conseil de Paris à l’égard d’un 16e arrondissement si tranquille…
En tout cas, je suis sûr que les déjeuners dominicaux doivent être animés et que les grands papas doivent cogner du poing sur la table ! « Il est temps de virer la gauche. En tout cas à la prochaine élection, je muscle mon vote. Je choisis Nicolas ! »
Vraiment je comprends, ça ne rigole plus. L’ouverture des frontières et le vivre ensemble, on n’est pas contre, mais pas dans le 16e. Il ne faut pas charrier hein ! Bon évidemment, j’ai tout de suite imaginé que le FN avait dû faire un bond dans l’arrondissement aux dernières élections. En même temps c’est compréhensible vu ce qu’on vous impose. Je suis allé voir le score du 2e tour et quelle ne fut pas ma surprise. Wallerand fait 5,22% des voix. Merde alors, il n’y aurait pas un truc qui cloche ?
Instinctivement, j’ai pensé que vous râliez mais sans avoir vraiment le courage d’agir. Un peu à l’image du gros Claude, vous savez votre député-maire qui adore les sorties tonitruantes à l’Assemblée pour mieux se renfoncer ensuite dans son fauteuil rembourré de la Mairie.
“L’amour est plus fort que tout. On va tous se faire des bisous dans le 16e !”
Puis j’ai compris. J’ai compris que ce résultat était à la hauteur de votre grandeur d’âme. J’ai compris que si vous, mes amis les bourgeois du 16e, deviez paraître durs en serrant fort d’une main votre portefeuille, vous étiez capables de tendre l’autre à la veuve et à l’orphelin. Je me suis dit que tous ces clichés véhiculés contre le 16e étaient vains. J’ai imaginé la vieille de 70 ans toute siliconée, promenant son caniche nain, en train de tendre un billet de 50 euros à un pauvre noir. J’ai deviné le bourgeois ventripotent, cigare au bec, ouvrant son garage ou mieux, le parc de sa résidence, à ces étrangers sans logis. J’ai discerné le chalouf vêtu en Abercrombie en train d’acheter un rail de coke pour faire vivre tous ces pauvres hères. J’ai compris que les dégradations, les odeurs d’excréments, les vols, les agressions, tout cela c’était du fantasme ressassé par les néo-extrémistes fascisants de l’extrême droite. L’amour est plus fort que tout. On va tous se faire des bisous dans le 16e !
En plus, c’est vrai qu’en y réfléchissant bien, chers amis bourgeois du 16e, vous qui y êtes si friands d’exotisme, c’est une sacrée aubaine d’avoir ce camp sous vos fenêtres. Plus besoin de partir en Asie ou en Afrique pour visiter des peuplades lointaines. Elles seront justes devant chez vous. Franchement, c’est toujours les mêmes qui gagnent du pouvoir d’achat ! Jean-Luc le rouge avait raison…
Bon, même si on se met dans le pire des cas, celui où vos nouveaux voisins seraient indélicats, dîtes-vous que c’est un bon moyen de tester l’alarme anti-intrusions de votre résidence ou de se faire plaisir en écrasant le champignon de votre Ferrari en cas d’agression… Allez, recevez l’expression de mes salutations dorées.
> Henri Dubreuil prend sa plume pour s’adresser à des personnalités qui font l’actualité, en toute amitié…
39 Comments
Comments are closed.