Tribune libre d’Aurore Domenech*
Voilà, maintenant quelques semaines que la moindre proposition faite par l’écurie de la Droite forte déclenche, une avalanche de petites phrases tapageuses et peu élogieuses venant d’un vaisseau que l’on croyait ami… Jusqu’où iront certains tenants de la Droite populaire dans la provocation verbale ?
Les condamnations les plus virulentes ont découlé de la proposition faite de voir France Télévisions établir une parité entre des journalistes trop souvent étiquetés à gauche et des journalistes de droite insuffisamment représentés. Trop fantasque et utopique, se gaussait-on depuis le Café François Coppée. Mais, n’a-t-on pas fustigé à en perdre haleine, la violence, parfois inouïe des médias envers Nicolas Sarkozy ? Allons-nous rester sur notre séant, ou promouvoir l’idée audacieuse de la Droite forte ?
Lorsque l’on se dit populaire, c’est-à-dire littéralement, lorsque l’on fait parti du peuple, le devoir de s’emparer des remarques formulées par les Français au lendemain du 6 mai, à savoir la dénonciation de l’omniprésence d’une gauche militante dans la quasi-intégralité des médias de notre pays, est un impératif. Face à l’accaparement du champ médiatique par une caste unicolore acquise à la gauche, Guillaume Peltier et Geoffroy Didier martèlent que la transparence et le rééquilibrage dans le traitement de l’information peuvent être effectifs par l’incitation active à l’embauche de journalistes estampillés à droite sur France Télévisions. La Droite populaire fulmine. Consternant.
Parmi les propositions qui ont soulevé l’émoi du Tout-Paris, nous retrouvons, la suppression des allocations sociales à vie pour tout fraudeur récidiviste. Cette mesure, certes en rupture avec la tiédeur des idées mondaines de certains de nos représentants politiques, a le mérite d’être radicale. Une fraude, la collectivité peut être indulgente. Une récidive et c’est la suppression du droit à bénéficier d’un avantage, fruit de la générosité de notre système social. Et n’en doutons point, c’est de cette intransigeance dont notre pays a farouchement besoin. Une République généreuse et ferme. Comment pourrions-nous accepter que les 20 milliards de fraudes sociales dont est victime l’État chaque année, puissent continuer d’être commises tandis que nous croulons sous le poids abyssales de notre déficit et de notre dette nationale ? Que toute la droite s’entende sur cette courageuse proposition !
Mais là encore, la Droite populaire n’est pas enthousiaste. Une agressivité à contre-emploi qui, à coup de pavés dans la marre, parasite le bon sens des propositions faites par la Droite forte. Propositions de la Droite populaire, qui plus est, toujours emmurées dans le silence, deux ans après la création du mouvement. Une motion aphone quant à son programme mais volubile pour brocarder ses co-équipiers. La Droite populaire se déchaîne et monte au créneau dès que possible en accusant Geoffroy Didier d’être un crypto-socialiste, tandis que le club de la Diagonale n’était qu’un moyen d’alpaguer les déçus du socialisme, les orphelins d’une gauche archaïque, laxiste, prête à torpiller les intérêts de son pays pour racoler les voix d’une communauté bien ciblée…
Que la vieille garde de l’UMP, ne creuse pas la tombe du seul parti pouvant aujourd’hui se targuer de résister à la déferlante socialiste. N’en déplaise aux installés (ad vitam aeternam ?) de ce parti, la jeunesse de l’UMP a du talent et des idées. Jeter l’opprobre sur la jeune garde n’est pas de bonne augure pour l’unité du parti. Et sa décomposition serait le meilleur allié de ses détracteurs.
Préservons la droite républicaine, préservons l’unité.
*Aurore Domenech est la Présidente du Cercle des Célestins (ex-Cercle René Rémond)
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