Les mois d’été approchant, la mobilisation massive contre la loi Taubira semble persister, bien que cela se fasse plutôt sur les lieux de vacances – dans une ambiance moyennement révolutionnaire comme le dirait Alain de Benoist – que sur le goudron de nos villes. C’est également le temps des commentateurs qui peuvent disserter de longues heures sur les réussites et les échecs de cette mobilisation, sur ce qu’il aurait fallu faire, ou ne pas faire, à quel moment et sous quelle bannière. Félicitons-nous de cette mobilisation qui survit au “temps médiatique”, si superficiel et éphémère.
Les joyeuses agitations de drapeaux roses et bleus sur les plages ou les principaux cols français ne doivent pourtant pas nous faire oublier que nos villes s’enfoncent chaque jour un peu plus dans la barbarie. Et qu’au delà de cette très belle mobilisation pour la défense du mariage et donc de la famille, il se trouve un problème préoccupant, très inquiétant même. Celui d’un ensauvagement de la France, sous l’effet des conquêtes de territoire auxquelles se prêtent des masses chaque jour plus importantes de Français de papier, peu ou pas intégrés, et qui “féodalisent” progressivement des pans entiers de nos villes et de plus en plus, de nos villages.
Aldo Sterone, blogueur d’origine algérienne, très lucide, nous avertissait déjà en avril 2012 :
« Pour les Français le train de l’Histoire est arrivé à son terminus. C’est fini. Il faut ramasser ses bagages et se préparer à descendre. Quand la Seine Saint-Denis a commencé à pourrir, les Français de souche ont quitté la Seine Saint-Denis transformée depuis en coupe-gorge. De la même manière, ils quittent Lille, Marseille, Roubaix, les quartiers nord de Paris… Progressivement, viendra le jour où changer de ville ne résoudra pas le problème. Il faudra alors s’écraser ou bien quitter le pays. »
Jérémie est mort un vendredi du mois d’août, dans une rue de Marseille, la carotide tranchée par un “déséquilibré”. Comme lui, des milliers de Français et de Françaises, trop seuls ou trop pâles, continueront de subir ce que nos élites complices nomment “un sentiment d’insécurité”. Dans les transports en commun, en rentrant du cinéma, à la piscine municipale, en prenant le train des vacances … C’est la boule au ventre que nos enfants, nos fils et nos filles, apprennent désormais à vivre.
“Habiter Saint Germain-en-Laye n’a rien de honteux, partir en vacances à Arcachon n’est pas scandaleux. Ce qu’il l’est en revanche, c’est refuser de voir les problèmes rencontrés par ceux qui ne vivent pas dans ces lieux préservés.”
Habiter Saint Germain-en-Laye n’a rien de honteux, partir en vacances à Arcachon n’est pas scandaleux. Ce qu’il l’est en revanche, c’est refuser de voir les problèmes rencontrés par ceux qui ne vivent pas dans ces lieux préservés. De nier leur angoisse, leur cauchemar quasi quotidien. Le Grand Remplacement est souvent évoqué du bout des lèvres par les centaines de milliers de manifestants anti-Loi Taubira. Une pudeur malsaine couvre ce douloureux sujet.
Pourtant parmi ces manifestants, nombreux sont ceux qui vivent au quotidien l’ensauvagement de notre pays. Qui sont confrontés au double choc de leur appauvrissement progressif et de la destruction de l’environnement qui leur était jusqu’alors familier (quartier, commerces, population).
Qui n’a pas déjà eu peur pour une fille, une sœur, une amie qui allait rentrer un peu tard d’une soirée entre amis ?
Que ceux qui ne comprennent pas, ou feignent de ne pas comprendre – comme le suggéraient pourtant fortement Dominique Venner ou Renaud Camus – qu’un printemps français ne peut se lever pour la défense de la famille sans se dresser en rempart contre la disparition programmée de notre peuple, soient abandonnés aux jours sombres.
Il est grand temps que cette vague de “populisme chrétien” – comme l’a résumée plus ou moins adroitement Patrick Buisson – devienne réellement populiste et incarne la minorité agissante qui diffuse dans la population le réveil de notre identité, contre les assauts répétés de ceux qui ne désirent qu’une seule chose : la mort de ce que nous sommes.
Notre devenir, la possibilité même de pouvoir concevoir un futur, dépendent du courage de quelques uns, de la détermination sans réserve de ceux qui veulent pouvoir regarder, demain, leurs enfants dans les yeux.
Lire aussi :
> Face au grand remplacement, le retour au pays, par Damien Rieu
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