L’heure est au clocher de l’église…

Le Recteur de la Grande Mosquée de Paris, plein de componction, a présenté la transformation d’églises en mosquées comme une possibilité somme toute assez logique. Son argumentation, qui relève d’un tour de passe-passe, développée sur un ton doucereux, devrait inquiéter au lieu de rassurer. Lorsqu’on travestit à ce point la réalité dans un débat, on ne peut qu’éveiller des doutes dans les esprits animés des meilleures volontés. Certes, l’islam s’est plu à évoquer les religions du Livre puisque Chrétiens, Juifs et Musulmans ont en commun l’Ancien Testament, et que Jésus et Marie sont cités avec déférence dans le Coran. Mais sous cette apparence oecuménique se cache une réalité toute différente. Monsieur Boubakeur nous dit que c’est le même dieu. Or, dans le Coran,  Le Dieu trinitaire des Chrétiens est clairement visé comme une conception « associationniste » qui est le péché le plus grave, celui d’associer d’autres divinités à Dieu, une forme déguisée du polythéisme. Il y a, par ailleurs, peu de rapports entre le message évangélique du Christ, celui de l’Amour, et l’exigence de soumission formulée par le Dieu vindicatif qui transmit ses volontés à Mahomet. A part l’idée d’un Dieu créateur unique, les théologies n’ont guère de point commun. Certains Musulmans n’ont pas manqué se souligner cette opposition en tentant d’interdire aux Chrétiens d’employer le mot d’Allah pour désigner « leur » Dieu. Ce fut l’origine de manifestations antichrétiennes en Malaisie, au début des années 2000.

Le Président du Conseil Français du Culte Musulman nous dit encore que les rites sont voisins et fraternels. Or, il n’y a rien en commun en ce domaine. D’abord, l’une des innovations essentielles du christianisme se situe dans l’approche des rites que résume Saint Paul :  » la vraie circoncision est celle du coeur, selon l’esprit et non selon la lettre. » Le rite vient après la disposition de l’esprit. La religion est d’abord une conversion intérieure. La précision du Coran sur les obligations rituelles s’oppose radicalement aux Evangiles qui indiquent un chemin à suivre, non des règles à observer. L’Eucharistie qui est le centre de la liturgie catholique est aux antipodes de la prière en commun des Musulmans. De même, la commémoration du sacrifice d’Ibrahim lors de l’Aid, c’est-à-dire un sacrifice animal, ne correspond pas à la sensibilité chrétienne. Ces différences sont profondes : d’un côté un Dieu qui s’offre en rémission des péchés, de l’autre, un Dieu qui exige que l’on tue un animal, car dans sa grande bonté, il a fait la grâce de renoncer au meurtre d’un fils. De plus, les textes de l’islam manquent singulièrement de fraternité à l’égard des Chrétiens. Ainsi, la Sourate 9 : « tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez les, assiégez les, et guettez les dans toute embuscade ». Les salafistes qui sévissent actuellement ne font que prendre ce message à la lettre.

Car, on peut bien sûr, en se voilant la face, penser que toute religion habitue ses fidèles à aimer l’ordre et le respect, à commencer par celui des parents. Mais, la religion musulmane présente une particularité historique à laquelle la situation actuelle ne fait pas exception. Elle s’est répandue par la conquête, et a soumis les mécréants conquis à la dhimmitude, une position sociale de second rang. Dans la plupart des pays majoritairement musulmans, il existe au moins une « préférence religieuse » au profit des Musulmans. Cela peut aller jusqu’à la peine de mort pour l’apostasie ou le blasphème. La liberté de culte peut être totalement exclue, comme en Arabie saoudite où les travailleurs immigrés chrétiens n’ont droit à aucune église. Cette absence de réciprocité est préoccupante. La thèse d’un islam « national » défendue par M. Boubakeur, comme par le gouvernement, est peu compatible avec le financement des mosquées par des pays qui professent une religion aussi intolérante. Or le Président du CFCM évoque cette possibilité.

La présence d’un grand nombre de Musulmans sur le territoire français a bouleversé notre laïcité mêlée de christianisme, tous deux apaisés. Paradoxalement, on parle davantage de cette religion minoritaire et de ses fêtes ou de ses rites que de nos traditions catholiques. Le réveillon païen qui ne suit pas une Messe de minuit n’a pas l’éclat religieux du Ramadan musulman. Lorsqu’on s’inquiète à juste titre de la menace qui pèse sur notre identité quand on évoque la transformation d’églises en mosquées, on devrait aussi s’interroger sur le renoncement à cette identité qui vient de notre ignorance et de notre mollesse. La France couverte d’églises, de cathédrales, de couvents et d’abbayes, parcourue en tous sens par des pèlerinages et des processions, a laissé la place aux foules de consommateurs qui se pressent dans les hypers, si possible le dimanche. La visibilité d’une minorité religieuse importée a réveillé le laïcisme au point de mettre en question les symboles chrétiens qui font partie de notre paysage culturel. Au-delà de de l’opposition entre deux religions  qui n’offrent pas la même vision de l’humanité, et notamment de la femme, c’est une confrontation entre deux civilisations qui se déroule. Il faut être à la hauteur de celle à laquelle nous appartenons et dont nous n’avons pas à rougir. A Tourcoing, il y a quelques années, l’évêché voulait vendre une église. Le classement d’une bourloire voisine a sauvé l’édifice et le quartier s’est mobilisé pour garder « son » église. C’est ce type de sursaut qu’il faut susciter.

Que les Musulmans puissent pratiquer leur culte dans des conditions convenables est souhaitable. Que la plupart souhaitent mener une vie tranquille et compatible avec notre mode de vie est probable. Que certains trouvent dans leur religion des règles qui les aident à bien vivre en société est sans doute vrai. Mais, il est impératif de remettre les pendules à l’heure, celle du clocher de l’église, qui rappelle que notre vieille civilisation est romaine et chrétienne, et qu’elle n’est pas un espace à conquérir, ni par la provocation, ni par des revendications intempestives et encore moins par le terrorisme.

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82 Comments

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  • France , 18 juin 2015 @ 11 h 02 min

    Selon une technique politique éprouvée: un pas en avant; deux pas en arrière, et hop le grand saut! Je ne serais pas étonnée que le soi-disant recul de M. Boubaker ne soit que stratégique! Provisoirement!…

  • marie france , 18 juin 2015 @ 11 h 26 min

    Le mahomet a fait son “mesclun” un peu de l’Ancien Testament ,un peu du Nouveau ,et hop ,voilà soi disant le coran incréé et ces abrutis y croient ,mais qu’ils restent ou aillent dans les pays ‘saints”et qu’ils nous fichent la paix ,le coran a été inventé de toutes piéces par ce guerrier qui au départ était bon et sa deuxième partie de vie ou il a été ni plus ni moins un assassin,unj violeur,un égorgeur et un gros pédophile

  • montecristo , 18 juin 2015 @ 15 h 42 min

    MANUEL ATREIDE

    Ce que Christian Vanneste aurait pu dire également c’est que Boubekeur sait bien ce qu’il propose en demandant d’occuper les églises !
    Il sait parfaitement qu’il fait d’une pierre plusieurs coups qui vont dans le droit fil de la politique d’occupation du terrain par l’Islam.

    D’abord il signifie que les chrétiens “pratiquants” sont de moins en moins nombreux.
    Ensuite que les musulmans ne cessent jamais de réclamer leurs droits de s’implanter partout où ils peuvent et surtout chez les chrétiens …
    Et certainement bien d’autres choses encore qu’il ne vous dira pas.

    Mais il faut savoir que tous les djihad partent toujours des mosquées.

    Ceci dit … à partir de combien de millions de musulmans installés en France pourrez vous considérer que nous sommes envahis et … discriminés ???

    Souhaitez vous qu’un jour TOUTES les églises de France soient des mosquées ???

    A mon avis, quoi que vous en disiez, vous n’avez pas la moindre petite idée de la discrimination façon islamique !

  • nauticat , 18 juin 2015 @ 16 h 50 min

    bonjour Manuel Astréide , comme vous le dites d’une part : fanatisme frénétique . D’autre part : le recteur de la mosquée de Paris à rétro pédalé . Ni l’un , ni l’autre de ces faits n’auraient pu se produire s’il n’y avait pas présence pléthorique de musulmans sur un territoire où ils n’ont d’évidence pas leurs place .

  • Chaval , 18 juin 2015 @ 16 h 54 min

    @Manuel Atreide, allez donc vivre chez les musulmans, chez eux dans leurs pays, où alors convertissez vous et rejoignez la cohorte envahissante de ceux qui vous égorgeront comme un porc un jour prochain. Vous n’êtes pas chrétien, vous n’êtes qu’un crétin qui baisse son froc et qui pense que l’Islam est une “chance” pour la France.

  • montecristo , 18 juin 2015 @ 16 h 57 min

    S’ils n’étaient pas si nombreux il n’y aurait pas de raison qu’ils demandent à remplacer certaines fêtes chrétiennes par des fêtes musulmanes … vous ne croyez pas ?

    Mais jusqu’où ira leur sens du respect de leurs hôtes ?

    Il faut absolument relire “La Lice et sa compagne” de La Fontaine … !

  • jsg , 18 juin 2015 @ 17 h 59 min

    de parents réfugiés espagnols ?

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