Crimée : la démocratie a parlé, l’Occident aboyé

Eric Martin
17 mars 2014
Latest Update: 28 août 2018 10 h 58 min
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Sans surprise dans une région autonome qui compte 60% de Russes et 95% de russophones, qui a donné 80 sièges sur 100 au Parti des régions, une formation pro-Russes, aux élections parlementaires de 2010, 96,77% des suffrages exprimés lors du référendum sur l’autodétermination ce dimanche l’ont été en faveur d’un rattachement à la Russie. Le Parlement criméen a annoncé qu’il allait formaliser lundi cette demande.

Toujours sans surprise, les États-Unis ont dénoncé un référendum « contraire à la Constitution ukrainienne », organisé selon eux « sous des menaces de violences » de la part de la Russie. Au téléphone avec Vladimir Poutine, « le président Obama a souligné que le ‘référendum’ en Crimée, qui violait la Constitution ukrainienne et survenait sous la contrainte de l’intervention militaire russe, ne serait jamais reconnu par les États-Unis et la communauté internationale », a indiqué la Maison Blanche.

“La dynamique de partition bel et bien lancée ce dimanche, l’Ukraine pourrait bientôt écrire “Obama m’a tuer”, qui sait… 75 ans après l’opération Barbarossa, Frère Soros, ne vois-tu rien venir ?”

Vladimir Poutine a répondu au Président américain (et pas du reste du monde, enfin pas officiellement tout du moins) que le référendum était « pleinement conforme au droit international ». En effet, celui-ci n’interdit pas (encore) les référendums, pas plus qu’il ne permet l’élimination de milliers de personnes au moyen de drones sans la moindre forme de procès… Car, en matière de respect du droit international, Obama ne casse pas la Barack !

Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, a quant à lui a dénoncé un vote « illégal ». Il faut dire qu’en matière d’irrespect des résultats de referenda, la France en connaît un rayon. « La France appelle la Fédération de Russie à prendre immédiatement des mesures qui permettent d’éviter une escalade inutile et dangereuse en Ukraine », a continué le caniche, pardon, le roquet d’Obama. Dieu merci, plus grand monde n’écoute l’oligarchie qui prétend parler au nom de la France et des Français…

Tout avait pourtant bien commencé, du côté des barbouzes occidentaux avec (au moins) le soutien et l’instrumentalisation des révolutionnaires ukrainiens contre la soi-disant tutelle russe et un Président élu démocratiquement : la Crimée était presque parfait.

La dynamique de partition bel et bien lancée ce dimanche, l’Ukraine pourrait bientôt écrire “Obama m’a tuer”, qui sait… 75 ans après l’opération Barbarossa, Frère Soros, ne vois-tu rien venir ?

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Pinard , 17 mars 2014 @ 8 h 52 min
La souveraineté du peuple est un pilier de la démocratie. Seule la voie référendaire permet de donner la parole à tous les citoyens et de trancher les décisions politiques qui divisent la société. Toutefois, les conditions dans lesquelles s’est déroulé ce scrutin ne sont pas acceptables. Le vote a été précipité alors que la région traverse de graves tensions politiques. L’élection du premier ministre pro-russe par le Parlement de Crimée a été réalisé sous la contrainte d’hommes armées. Il n’est qu’un pantin de Poutin. Son parti est entièrement financé par Moscou. D’ailleurs, celui-ci a récolté moins de 10 % des suffrages aux dernières élections. Les organisations politiques n’ont pas eu le temps de s’organiser et de mener campagne. Les rues sont aux mains de milices armées appuyées par les forces russes. La Russie a exercé des pressions politiques sur le vote. Si l’issu lui était défavorable, elle s’est donné le droit d’envahir et d’occuper militairement le pays. Ingérence qui ne respecte pas le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, contrairement à ce qu’elle veut faire croire. Bien entendu, les mêmes critiques pourraient être formulées à l’encontre du camp occidental. Je ne comprends pas ceux qui condamnent la déclaration d’auto-indépendance du Kosovo et qui soutiennent aujourd’hui la partition de l’Ukraine, car ce sont les mêmes méthodes qui sont à l’oeuvre. L’anti-américanisme ne doit pas nous amener à une russolâtrie aveugle.
Catoneo , 17 mars 2014 @ 8 h 56 min
La Crimée tend le bâton merdeux à Vladimir Poutine qui, aux dernières nouvelles, va s’en saisir à deux mains, sous vos applaudissements.
Le suffrage universel est une escroquerie consentie, plus efficace que les entrailles de poulet de l’Antiquité qui parvenaient au même but, en ce qu’aujourd’hui il mouille avant de les noyer les sujets d’application d’une démagogie essentielle.

Les Criméens attendent 50% de hausse de leurs salaires dès cet été pour ceux qui ont du travail et la réouverture de mines épuisées pour ceux qui n’en ont pas.
Reste à négocier la fourniture d’eau potable et de courant avec l’Ukraine. Bon courage.
ostrogone , 17 mars 2014 @ 9 h 16 min
de quoi se mêle-t-il Obama? et Hollande qui “tance” Poutine, quel ridicule!
colmar , 17 mars 2014 @ 9 h 21 min
Rappel historique:
1/7/1962 référendum concernant l’avenir de Algérie réservé aux habitants d’Algérie:
Pour 99,72% Contre 0,28%
Naturellement, les vaillants combattants du Fln n’ont exercé aucune pression sur les partisans du oui au maintien au sein de la FRANCE.
synok , 17 mars 2014 @ 9 h 23 min
Oui c’est vrai la Crimée n a pas d eau…
Mais Vlad Vlad a mis tout le monde en rangs
L’occident et sa démocracie ,les ukrainiens et leur liberté , les russes et leurs fantasmes …le timing n’est pas le bon et la méthode sans doute non plus … Maintenant il faut aller plus loin ailleurs …la Turquie et l Arménie …les Kouriles … Déjà des voix s ‘élèvent … Ah au fait … Et notre Mont Blanc? Le plus sommet d,Europe ? Vraiment ? Et l’Ararat ? Et l’Elbrouz?
Christin , 17 mars 2014 @ 9 h 25 min
Je suis d’accord. Un résultat de référendum à 95% ça ressemble fort à un vote truqué. Et l’histoire rappelle fortement celle des Sudètes au temps d’Hitler. Il n’y a pas un bon et un méchant et les deux sont impérialistes, certes, mais j’aimerais mieux vivre chez Obama que chez Poutine.
Je suis étonnée de lire ici un tel soutien à l’héritier de l’URSS et de la Guerre froide, même s’il soutient en apparence et par calcul l’Église orthodoxe. Ce drame de l’Ukraine est grave et triste, j’y vois une impasse dans tous les sens.
colargol , 17 mars 2014 @ 9 h 33 min
Enfin, maintenant on va arriver à la vraie question: la récupération de la Crimée était elle un objectif final à atteindre pour le gouvernement russe qui va s’arrêter là, ou alors seulement la première étape ?