Qu’on se le dise, l’objet de cette tribune n’est pas de dédouaner les islamistes qui ont assassiné 17 français. Tout au contraire, ce propos consiste à combattre cette chienlit sur tous les fronts. Pour ce faire, nous avons le devoir, après l’émotion et avant l’action, de nous poser les bonnes questions. Le 7 janvier 2015, La France a basculé dans l’horreur de la barbarie islamiste. Comment cela a-t-il pu arriver ? Voilà la sempiternelle question sur toutes les lèvres. Sur toutes les lèvres ? Non, seulement chez ceux qui sont comptables de la situation. Ces véritables pompiers pyromanes. Cette France coupable : les élites inféodées à l’inteligencia soixante-huitarde, bienpensante et “antiraciste”.
“Dieu se rit de ceux qui déplorent des effets dont ils continuent de chérir les causes” disait Bossuet.
Nous ne saurions mieux dire. À la différence que nous ne rions plus. Nous pleurons et nous enrageons face à ce véritable bal des hypocrites.
Qui sont-ils ?
Les hypocrites sont ceux qui ont fait un procès en islamophobie à Charlie Hebdo lors des caricatures de Mahomet et qui, aujourd’hui se revendiquent “Charlie”.
Ils sont ceux qui jettent systématiquement l’anathème sur ceux qui ont la lucidité et le courage de dénoncer le réel, comme Éric Zemmour pour ne citer que le plus emblématique.
Ces mêmes personnes ont défilé, crayon à la main, pour défendre la liberté d’expression. De qui se moque-t-on ?
Ils sont ceux qui ont scandé ” CRS-SS ” et qui aujourd’hui, apeurés par la bête immonde qu’ils ont nourrie, applaudissent les forces de l’ordre.
Ils sont ceux qui nient les racines chrétiennes de la France au nom de la laïcité mais qui cèdent, en son nom, aux revendications communautaristes.
Les hypocrites enfin, sont les politiques de tous bords qui, obsédés par leur carrière, se soumettent à la doxa pour s’assurer la bienveillance du système.
En somme, ils sont la génération politique, médiatique et intellectuelle issue de Mai 68 qui s’est vautrée dans ce que l’on appelle la pensée unique. Cette génération qui a transformé la devise nationale “Liberté-Égalité-Fraternité” en “Laxisme-Angélisme-Individualisme”.
“Il est interdit d’interdire”
Laxisme qui a sacrifié l’autorité de l’État sur l’autel de la culture de l’excuse. Comment accepter qu’Amedy Coulibaly, l’auteur de l’attentat du magasin casher, ait été condamné à 5 ans de prison en 2013 et relâché en 2014 ? Et le pire, c’est que ca continue. Le 9 janvier, la semaine des attentats, Madame Taubira a réaffirmé aux procureurs la nécessité de traiter sur un même plan les récidivistes et les non-récidivistes en matière de réductions supplémentaires de peine. Coupable !
“Faites l’amour pas la guerre”
Angélisme qui a voué un véritable culte au multiculturalisme jusqu’à renier notre propre culture et Histoire tout en refusant de voir la faillite du système d’intégration.
Cet angélisme qui a préféré l’intégration à l’assimilation, c’est à dire qui a remplacé “À Rome fait comme les romains” par “En France fais comme chez toi”. Cet angélisme qui nie donc le réel et refuse de comprendre que l’immigration peut-être une chance qu’à la condition que son assimilation soit réussie. Et le pire, c’est que ça continue. Une partie des élèves de France a refusé de s’associer au deuil national, des incidents en banlieues ont éclatés pour « fêter » les terroristes mais, selon ces adeptes de la politique de l’autruche, le problème reste minime. Coupable !
“Jouir sans entraves”
Individualisme enfanté par un libéralisme devenu véritable religion d’État qui porte au pinacle l’individu, et ses désirs, au détriment de la nation. Cet individualisme qui alimente le communautarisme et contribue à l’éclatement de la seule communauté pourtant reconnue par la République : la communauté nationale. Et le pire, c’est que ça continue. Avec les « je suis Charlie », « je suis juif », « je suis musulman » quand nous aurions tous dû scander « Je suis Français ». Coupable !
Comment ne pas voir que l’affirmation “il y a un ennemi de l’intérieur” est incomplète ? En réalité, il y a deux ennemis de l’intérieur : l’islamisme et cette “France coupable” qui sont les deux faces d’une même médaille.
Nous devons nous affranchir de l’une pour mieux combattre le second.
Cela commence par définir la menace.
Le terrorisme n’est pas l’ennemi, il est son moyen. L’ennemi est le fondamentalisme islamiste.
Malheureusement, le 7 janvier 2015, jour du premier attentat, le Président de la République dans son allocution solennelle n’a pas cité une seule fois le terme “islamiste”. Il y préfère le terme “terroriste” pour ne pas faire d’amalgame. La boucle est bouclée, la “France coupable” récidive.
Les mots ayant un sens, parler d’islamisme n’est pas parler de la majorité pacifique des musulmans. Cette dernière phrase a vocation à rassurer les éventuels danseurs fous du bal des hypocrites qui liraient cette tribune en se bouchant le nez et en fermant les yeux s’ils le pouvaient.
Et comme il s’agit ici d’ignorer ces idiots utiles de l’islamisme, ayons le courage d’aller au cœur du problème.
Il est fondamental d’admettre que les terroristes ne se réclament pas plus de Jésus Christ que de Bouddha, ils se réclament de l’islam.
Ainsi, les autorités islamiques doivent s’interroger et oser l’autocritique : pourquoi la barbarie terroriste revêt très majoritairement le masque de l’islamisme ? Pourquoi une telle porosité entre la lecture rigoriste des textes et le djihadisme ? Les questions du Coran entre Mecque et Médine, de la loi de l’abrogation (Mansoûkh) et des Hadiths semblent centrales. Le Coran est, pour les musulmans, le verbe incréé de Dieu. Il ne peut pas être modifié. Cette réflexion sera donc complexe mais indispensable.
La France, quant à elle, doit imposer une grande consultation des autorités musulmanes pour qu’elles épousent définitivement les valeurs républicaines.
La France de 1807, sous Napoléon, a su le faire avec les juifs de France par le concordat : “Rien aux juifs en tant que nation, tout aux juifs en tant qu’individus”.
La France de 2015 doit oser l’assimilation concordataire de l’islam. Voilà l’enjeu fondamental : permettre que chrétiens, juifs, musulmans et athées se retrouvent dans une communauté qui les dépasse et les unisse : la France !
Naturellement, les mesures d’urgence sont indispensables faces à la gravité de la situation. Déchéance de la nationalité, contrôle aux frontières, durcissement et stricte application de la loi pénale, contrôle des imams etc.
Mais tout cela n’est qu’une rustine qui menace déjà de sauter sous la pression grandissante de nos deux ennemis maintenant identifiés.
Il faut les combattre sur le terrain idéologique. Mettre un terme au bal des hypocrites, rompre radicalement avec sa pensée libertaire et repenser notre modèle de société. Au regard de la profondeur de la déliquescence et de la fracture sociétale, il faudra une génération entière pour gagner cette guerre idéologique et cicatriser les blessures infligées par la génération précédente.
Sur tous les fronts, entrons en résistance !
Concluons donc sur ces vibrantes paroles de Jules Monnerot, membre du Conseil National de la Résistance : “La France doit être voulue à chaque génération, vous qui me lisez c’est votre tour”.
> Charles Aslangul est conseiller municipal et conseiller national UMP.
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