La stratégie de la quenelle

Si la quenelle est un salut nazi inversé, est-ce qu’un nazi inversé est nazi (1) ?

Cette question apparemment saugrenue et un tantinet provocatrice peut se poser, mais l’on peut tout aussi bien s’interroger : pourquoi Monsieur Valls et ses amis – les professionnels de l’antiracisme – continuent-ils à vouloir voir dans ce geste un salut nazi, alors que le premier imbécile venu sait dorénavant qu’il s’agit tout simplement (et vulgairement) d’un bras d’honneur ? Certes, si ce bras d’honneur a d’abord été utilisé comme un geste antisioniste ou antisémite (c’est selon l’interprétation des auteurs ou des observateurs, bien intentionnés évidemment !) et dirigé avant tout contre des symboles liés à la Shoah, il a été très vite et très naturellement réutilisé contre la pensée unique d’un système mondialisé. Ceci n’explique pas cela, mais…

Si cette fameuse quenelle, dont peu de gens connaissaient la signification exacte avant l’affaire Dieudonné et dont l’interdiction n’est qu’une péripétie dans l’escalade de la chasse aux sorcières, sert de prétexte pour Monsieur Valls et ses amis, à condamner toute velléité de contestation, on peut avoir un commencement d’explication et comprendre la stratégie. Et être très inquiet. Mises à part l’hystérie et les délires du ministre de l’Intérieur sur la « question juive » et sur le retour supposé d’une extrême-droite fasciste, on voit très bien le bénéfice que le gouvernement et ses auxiliaires peuvent tirer, à bon compte, des interdits de ce geste, car depuis les lois Gayssot et la prolifération de ses métastases mortifères, tout écrit ou propos, ayant de près ou de loin, un rapport avec la déportation des Juifs par les nazis, est scruté à la loupe et peut vous envoyer devant les tribunaux, selon l’analyse qu’en fera le pouvoir en place. Surtout que ces lois permettent d’utiliser très facilement n’importe quel amalgame, et pas seulement contre l’antisémitisme… C’est très simple et très pratique pour faire taire toute opposition. On comprend mieux la stratégie de la quenelle.

Messieurs et Mesdames, vous, l’élite bien-pensante, des médias, du show-biz, du pouvoir et du reste, dites merci à Monsieur Gayssot !

Les autres, méfiez-vous !

Claude PICARD

1 – Commentaire qui a couru sur la toile pendant l’affaire Dieudonné.