Le pauvre Laurent Fabius n’est bien sûr pas responsable des malversations et des turpitudes de son rejeton, Thomas, lequel vient d’être, on le sait, placé en garde à vue pendant une journée, puis a été (provisoirement ?) relâché, en attendant la suite des investigations et des procédures engagées contre lui.
Là où il y a cependant scandale, c’est que tout cela qui éclate aujourd’hui est connu depuis plusieurs années et que, au lieu de « diligenter » la procédure judiciaire ouverte à son encontre comme s’il s’était agi de n’importe quel quidam appartenant au vulgum pecus, on doit constater – c’est tout à fait flagrant ! – que le gouvernement s’est arrangé, d’une façon ou d’une autre, pour faire traîner les choses, pour mettre l’affaire en attente, cachée dans un coin du frigidaire, afin que l’autorité de papa Fabius ne risquât en rien d’être éclaboussée. C’est que celui-ci avait un rôle à tenir dans le grand cirque publicitaire organisé par Hollande à l’occasion de la COP 21 (lequel cirque n’a d’ailleurs apparemment pas passionnée les foules, lesquelles foules sont, à juste raison, plus préoccupées par le terrorisme islamiste que par le réchauffement de la planète !).
Le rideau maintenant retombé, sa mission de M. Loyal dûment accomplie, Fabius va pouvoir se retirer discrètement de la scène. Il est question, parait-il, de le recaser au conseil constitutionnel. Il mérite bien ça ! Dans cette confortable sinécure, il pourra en effet se reposer de ses fatigues et se consoler de ses cuisants échecs de ministre des Affaires Étrangères. Il aura été, en effet, en concurrence avec Kouchner, un des pires occupants du Quai d’Orsay que l’on ait connu depuis bien longtemps.
Notre très clairvoyant ministre a paru constamment naviguer à l’aveuglette, n’hésitant pas à se dédire d’un jour à l’autre et à contredire ce qu’il avait dit la veille, improvisant au jour le jour des initiatives qui aussitôt tombaient à plat. Sa ligne diplomatique n’a cessé d’errer, de divaguer, de zigzaguer, de prendre des virages à 180° ! Incapable de voir et de prévoir le cours pourtant souvent très prévisible des événements, toujours surpris par l’évolution rapide de la situation et des rapports de force, il a été contraint, comme une malheureuse girouette secouée en tous sens par tous les vents vicieux du Proche-Orient, de reconsidérer sans délai ni préambules sa politique d’alliances : renouant avec la Russie qu’il avait battue froid et chercher à isoler pendant des mois, renonçant à la neutralisation préalable de Bachar El Assad dont il avait fait auparavant une condition sine qua non…
Il est alors apparu, aux yeux de tous les observateurs, comme le grand champion des reculades diplomatiques, un va-t-en-guerre presque comique, une sorte de Charlot qui, à force de changer son fusil d’épaule, a considérablement fragilisé, et même ridiculisée les positions de la France, laquelle se retrouve aujourd’hui dépourvue de presque tout crédit. Comme son patron Hollande, pour sa remarquable contribution à l’accroissement considérable du discrédit international dans lequel se trouve aujourd’hui placé notre pays, il aura donc bien mérité de la Patrie reconnaissante.
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