Le bon sens, cher lecteur, vous poussera à penser qu’il a peur du djihadisme, du terrorisme, de l’islam radical de l’immigration déferlante. Détrompez-vous ! Il a peur des Français et, cette peur, il l’avait avant le vendredi 13. Ainsi les événements de ce funeste vendredi vont constituer le moyen de réprimer cette peur et… les causes de celle-ci.
Allons donc me direz vous vous exagérez ! Ils sont nuls, ils ont une mentalité de collabos et de lâches mais face à l’événement, ils veulent agir manifestement. En politique tout fait ventre, même le pire ! Voyez Erdogan en perte de vitesse aux dernières législatives, le voila remonté après les sanglants attentats d’Ankara, d’aucun diront qu’il les aurait provoqués, il n’est guère besoin de cette hypothèse, il a gagné de toute façon les élections.
“Ils prônent l’unité nationale mais la redoutent contre eux…”
En politique tout fait ventre même le pire
Dans le cas du pouvoir en France certains signes, à 24 heures de l’événement ne laissent pas d’inquiéter. Bien entendu nous ne faisons pas l’hypothèse que ces attentats ont été provoqués, quoiqu’une faille dans le dispositif de sécurité pourrait être révélée par la suite. Mais si la politique du pire est la pire des politiques, on ne mesure pas assez le degré de panique qui s’emparait des milieux du pouvoir, le voilà donc sur le pied de guerre avec un arsenal de restriction objective des libertés et quelques coups tordus en perspective. Première mesure l’état d’urgence : fort bien mais c’est un arsenal dont va disposer le pouvoir et l’on peut craindre à bon droit qu’il en abusera. Il ne peut plus, en effet jouer les Charlies, là il a grillé son joker, mais la gourmandise avec laquelle Cambadelis a approuvé l’état d’urgence fait un peu froid dans le dos. Procès d’intention, m’objectera-t-on. En attendant, certaines réunions, ventes de livre, sont interdites, toujours bon à prendre si l’on peut éviter au peuple de trop réfléchir sur les responsabilité du pouvoir, en attendant les perquisitions (planquez le fusil de chasse de grand-père !) interdictions des sites, blogs, librairies, journaux mal-pensants, Taubira va encore s’en donner à cœur joie avec la complicité de magistrats idéologues. De même, pas de manif, cette fois les manifestations contre le terrorisme, susceptibles de rassembler les français sont interdites. Ils prônent l’unité nationale mais la redoutent contre eux…
“La chasse aux islamophobes, aux patriotes, était déjà ouverte et l’on peut craindre que l’occasion soit trop belle pour les pouvoirs d’organiser un safari à grande échelle.”
Coup fourré en vue ?
Quelle utilité à la réunion du congrès à Versailles, au mieux une grande messe républicaine, mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, il est avéré qu’il ne peut y avoir de vote, le président veut parler à la représentation nationale, fort bien, l’usage républicain, tout à fait justifié, veut qu’il ne se présente jamais devant les chambres sauf congrès. Mais que va-t-il leur dire ? Qu’il demande à repousser les élections régionales à 2016 étant donné les circonstances… c’est en tout cas ce qu’affirme un député de la Creuse. Tout cela nous laisse à penser qu’il y a du coup fourré dans l’air (coup fourré n’est pas coup d’état quoique…). Aussi bien on ne prête qu’aux riches quand un premier ministre déclare qu’il faut tout faire (y compris par des moyens légaux ?) pour qu’un parti ne gagne pas les élections, on peut s’attendre à ce qu’il tire profit des évènements. Bien sûr, me direz vous, tout cela n’est pas sans risque et peut se retourner contre le pouvoir mais son degré d’abaissement étant au moins équivalent à son degré de panique, le pire n’est pas exclu.
Un but un seul : fuir ses responsabilités
Enfin un état d’urgence permet non seulement de créer une unanimité affective (et affectée) mais permet de s’exempter de ses responsabilités, un politique étrangère criminelle par le soutien à certains mouvements terrorises réputés opposants à Bachar al-Assad, l’allégeance quasi féodale aux pétro-monarchie, la minimisation des effets de la vague migratoires, la diminutions des effectifs de police et de l’armée, la réduction des budgets (commencée il vrai sous Sarkozy), bref la liste n’est pas close qui atteste la responsabilité du pouvoir dans ces évènements. La chasse aux islamophobes, aux patriotes, était déjà ouverte et l’on peut craindre que l’occasion soit trop belle pour les pouvoirs d’organiser un safari à grande échelle. La France risque de se transformer en camp de rééducation pour peuple indocile. Quousque tandem ?
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