Nouvelles de France a rencontré Antoine Mellies, conseiller municipal FN à Givors (69) et initiateur du collectif Audace, à destination des jeunes professionnels, qui sera officiellement lancé lors d’un congrès le 18 octobre prochain :
Pourquoi la création de ce collectif et quels sont ses buts ?
Ce collectif est né de la rencontre entre plusieurs jeunes actifs qui posent le même diagnostic : la France est en train de devenir, pour une partie non négligeable de notre génération, une terre d’émigration. Notre pays est confronté à un nouveau phénomène en plein essor : l’exil de ses jeunes, particulièrement ceux dont l’insertion professionnelle relève du parcours du combattant. Deux chiffres résument assez bien le danger qui nous guette: selon une étude de la Maison des français de l’étranger publiée en 2013, près de 41% des 18-34 ans envisagent de s’établir à l’étranger. Dans le même temps, la part des chômeurs jeunes diplômés est passée de 14% en 2004 à 22% en 2013.
Nous considérons tout d’abord que cette situation relève de la responsabilité des élites politiques qui ont dirigé notre pays depuis trente ans, mais également du discours dominant “francophobe” et décliniste véhiculé par nos élites médiatiques et culturelles. Plutôt que d’aggraver le phénomène en incitant les jeunes à se “barrer”, comme le proclame un certain Félix Marquardt, nous préférons appeler nos jeunes compatriotes à reprendre en main leur destin professionnel et à se battre pour l’avenir de leur pays.
Comment justement allez-vous inciter les jeunes à se battre en France pour améliorer leur situation professionnelle ?
Justement, notre démarche est positive dans le sens où elle a vocation à valoriser les réussites individuelles, afin de susciter chez d’autres des vocations. Nous allons mettre en avant des profils atypiques pour élargir le panel des réussites françaises. Par exemple, nous comptons parmi nous un repreneur d’entreprises en liquidation âgé d’à peine 27 ans, un créateur d’une marque de polos 100% Made in France, ou encore un artisan joaillier. Nos autres membres sont des professions libérales, des cadres, des spécialistes en recrutement et RH ou encore des jeunes fonctionnaires catégorie A.
Par ailleurs, nous allons profiter des expériences de chacun ainsi que de leurs engagements respectif dans la société civile, pour travailler sur 3 thèmes centraux : l’entreprenariat chez les jeunes, l’essor du Made in France, l’insertion et la formation professionnelle. Notre objectif, c’est de développer des liens avec les acteurs de la société civile comme les clubs d’entrepreneurs, les syndicats professionnels, les chambres de commerce pour afin de faire remonter le maximum d’informations venant du terrain et mûrir des propositions audacieuses, concrètes et chiffrées.
Comptez-vous influencer la ligne du FN et, si oui, comment ?
Je tiens à rappeler que notre collectif est affilié au Rassemblement Bleu Marine et qu’il participera de concert avec les autres collectifs, à la réflexion nécessaire autour des idées et aux propositions qui seront défendues par le mouvement patriote dans les années à venir. Évidemment, nous jouissons d’une certaine autonomie pour aborder des thèmes qui peuvent susciter le débat au sein de notre mouvement. Ce qui est sûr, c’est que nous défendrons la liberté d’entreprendre pour nos jeunes entrepreneurs et travaillerons autour des mécanismes permettant de créer un environnement favorable à la création d’entreprises.
Faut-il être encarté FN pour vous rejoindre ? Concrètement, pourquoi un jeune professionnel qui lit NDF.fr a-t-il intérêt à vous rejoindre ?
Pas du tout. Nous avons déjà parmi nos membres, des jeunes actifs qui ne sont encartés nulle part. Un jeune professionnel qui lit NDF ne peut que nous rejoindre s’il souhaite réconcilier son désir de réussite personnelle avec son amour pour la France. Nous disons aux jeunes actifs : soyez libres et audacieux, mais soyez patriotes !
En lançant ce collectif, n’empiétez-vous pas sur la société civile, par définition (et au moins théoriquement) a partisane ?
J’ai toujours eu du mal avec le terme “apartisan”. Écoutez, on ne peut pas à la fois déplorer le manque d’implication de la société civile en politique et maintenir une barrière étanche entre ces deux mondes. Bien au contraire, je suis persuadé que la dimension éthique des entreprises sera de plus en plus valorisée sur le marché de la consommation car les ménages français deviennent de plus en plus exigeants. La réussite des jeunes actifs en France est un enjeu éminemment politique qui doit être pensé à la fois avec la société civile, mais également avec un mouvement politique qui peut être appelé demain, aux plus hautes responsabilités.
Vous rejoindre n’expose-t-il pas à des problèmes professionnels, notamment dans certains secteurs ?
Demandez à ceux qui nous ont déjà rejoints et qui assument leur appartenance à Audace. Tout se passe très bien et il serait malvenu que nos membres soient sanctionnés par leur patron au motif de leur engagement pour la réussite professionnelle des jeunes en France. Pour la petite anecdote, au mois d’avril mon patron a découvert mon engagement politique en tant que conseiller municipal d’opposition RBM, un mois seulement après mon entrée en fonction. Sa réaction a été celle-ci: “Tu m’as fait changer le regard que je portais sur le FN”. Je crois que tout est dit…
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