15 août : la Barjot a encore frappé !

Pardon d’être vulgaire, mais elle ne peut pas nous lâcher un peu le slip, la Barjot ? Que sa réputation de fille à pédés lui soit utile dans le tout-Paris médiatique, c’est entendu. Mais maintenant que cette réputation est solidement établie, elle pourrait peut-être laisser les homos tranquilles, non ?

Car, visiblement, c’est Frigide Barjot qui est derrière le manifeste publié ce 15 août par huit homos cathos qui demandent à l’Église catholique “davantage de reconnaissance“. Du pain béni pour les médias ! En relayant, France-info explique que ces homosexuels expriment leur “ras le bol” face à une Église qui “continue à les ignorer“. Je ne sais pas si c’est exactement le message que les rédacteurs voulaient faire passer, mais, en tout cas, c’est celui qui atteindra le grand public. Et c’était bien prévisible.

Prévisible et désolant. C’est d’ailleurs l’ensemble de ce texte qui est désolant : le ton, le son, le fond et même le bon.

Le ton, d’abord. Il se veut “solennel“. Pompeux. Je dirai : pompier. Dès le premier paragraphe, les homos sont présentés comme “ceux sans qui le mouvement historique de cette année n’aurait jamais existé“. En avant la fanfare ! Nous sommes “fiers d’êtres ces homosexuels qui sauvent l’essentiel de l’humanité“. Car nous, homosexuels, nous “donnons notre réputation, notre famille, nos amis pour sauver le mariage et la filiation humaine“. Fermez le ban.

Le pompier trompettiste est aussi syndicaliste : ayant, nous homos, vaillamment lutté, nous venons, une fois la bataille perdue, demander gentiment (mais en ameutant les médias) la récompense qui nous est due…

On voit la délicatesse du procédé. Un autre homo catho, “Weshouldtryon“, l’a immédiatement noté sur le site de “La Vie” :

« Le côté “on vous a donné ça (LMPT), vous nous devez ça (reconnaissance)” est assez gênant, et à mon avis assez contre-productif. L’Église ne nous doit rien sous prétexte qu’on aurait participé à LMPT, c’est un raccourci pour le moins rapide. D’autant plus que LMPT n’avait officiellement rien à voir avec l’Église : je n’y ai pas participé en tant que catho, mais en tant que citoyen. Surtout, les auteurs de la tribune, sûrement par souci de concision, utilisent alternativement les termes “homosexualité”, “homosexuels” et “gay”, dont chacun a pourtant une signification assez distincte. Par ailleurs l’emploi par le Saint-Père du terme “gay” ne doit pas être considéré comme un blanc-seing, c’était dans un contexte très particulier, pas dans un texte pastoral. »

Au delà du ton, le son. Les chorales de pompiers, même cégétistes, jouent généralement juste. Mais ce texte sonne faux. Et même faux cul.

Quand il s’agit d’encenser les personnes  – nos évêques, ou le pape François – on y va. “Vous êtes nos pasteurs bien-aimés. […] Nous avons confiance en chacun de vous“. Mais on laisse entendre, à côté, que l’Église, elle, est injuste depuis 2 000 ans. Car enfin, si les mots ont un sens, que signifie d’autre la demande d’être “enfin” (je souligne cet enfin), “justement” (je souligne ce justement) “reconnus par l’Église” ?

Mais dans ce cas, si vraiment c’est une question de justice, pourquoi, en même temps, demander cette “reconnaissance” comme une sorte de remerciement pour la participation à la “Manif pour tous” ? On nage dans la contradiction. Le texte reste d’ailleurs très vague, très équivoque, sur la nature de cette “reconnaissance” qui est attendue de l’Église. S’agit-il seulement de bienveillance pour les personnes, ou bien d’une remise en cause de la doctrine catholique selon laquelle les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés ? Cette doctrine, en tout cas, le communiqué se garde bien de la rappeler. Elle n’est pas niée, mais on demande de travailler à “changer les mentalités“, sans préciser clairement la nature de ce changement. Tout est flou, visqueux, fuyant.

Officiellement, le texte se rapporte à la prière : il demande aux pasteurs de prier et faire prier pour les homos. Très bonne idée. Mais qui n’est qu’un prétexte. Le premier paragraphe du texte en parle, le dernier y revient laborieusement, mais tout l’entre-deux parle d’autre chose. Visiblement, la prière est là pour faire passer le reste (un peu comme dans l’hypocrite “prière à Dieu” de Voltaire, qui devient très vite un sermon anti-chrétien). Le fond est ailleurs. Et ce fond n’est pas bon.

Le fond n’est pas, comme une lecture trop rapide pourrait le faire croire à un esprit mal tourné, une apologie de Frigide Barjot (même si l’on insiste lourdement sur les mérites des fondateurs du Mouvement pour tous, “dans des voies médiatiques criblées d’embûches“). Mais le fond, c’est quand même le projet-fétiche de Barjot : pas de mariage gay, mais une union civile des homosexuels. L’Église a déjà clairement condamné cette idée, mais ça ne fait rien, Barjot revient à la charge. Après avoir loué la “sagesse de l’Église” (faisant mine de s’y soumettre au moment même où elle la remet en cause), elle demande hypocritement :

« Quelle réponse la sagesse de notre Église apporte-t-elle dans cette défense du mariage et de la filiation à la désormais légale reconnaissance des droits de vie commune des adultes homosexuels non catholiques ? »

On lui a déjà expliqué des dizaines de fois, à la Barjot, que la société n’a aucune raison de légaliser les unions homosexuelles. Mais, visiblement, ça la dépasse. Pour elle, et pour les auteurs du manifeste, la loi Taubira n’est pas vraiment mauvaise, mais “excessive” : elle n’est qu’une “réponse excessive à la légitime demande des gays, jusque-là dans le déni juridique de toute vie affective“. Apparemment, pour Barjot et ses comparses,  le Droit n’est plus centré sur le bien commun objectif, mais sur la “vie affective” des particuliers. Rêverie juridico-sentimentale qui, prise à la lettre, pourrait mener à de graves dérives totalitaires. Mais en même temps, méprise psychologique. Car les revendications homosexuelles, chez beaucoup d’homos, ne traduisent pas un réel besoin de ce qui est demandé, mais un profond sentiment de frustration qu’aucune loi, aucune reconnaissance sociale, aucun dispositif juridique ne pourra guérir. C’est l’âme qu’il faudrait atteindre. Les revendications gay peuvent donc se succéder indéfiniment, l’une appelant l’autre, sans jamais satisfaire une âme blessée qui, au fond, cherche tout à fait autre chose.

– Mais il y a quand même du bon, dans cette déclaration ?

– Ah, certainement ! pour la bonne raison qu’on peut trouver du bon partout. Même dans les bagages d’un terroriste : du beau linge, de beaux livres, de magnifiques souvenirs, servant à emballer, entourer et cacher l’engin infernal qui va faire exploser l’avion. Dans cette bombe elle-même, d’ailleurs, que de bonnes choses quand on y regarde de près !

Du bon, oui, il y en a. Notamment, cet appel, qui me touche beaucoup, à ce que l’Église s’engage davantage dans la pastorale envers les homosexuels, pour éviter que de jeunes homos se tournent vers des associations LGBT nuisibles au salut de leur âme. Appel très justifié. Mais pourquoi le lancer de cette manière, publique et “solennelle” ? Ce genre de problème pastoral gagnerait à être plutôt évoqué personnellement et en privé, avec les pasteurs concernés.

Du bon, oui. Mais dans un contexte subversif. Je n’accuse personne : l’un ou l’autre des signataires de ce manifeste m’a avoué l’avoir signé presque sans le lire, et sans vraiment se soucier de son but. Les rédacteurs eux-mêmes ont certainement d’excellentes intentions. Mais il n’est pas sain, il n’est pas prudent et il n’est n’est pas respectueux de la nature de l’Église (qui n’est pas une démocratie) d’exercer ainsi une pression publique sur les autorités de l’Église, par l’intermédiaire de médias qu’on sait très hostiles à l’Église (voir la réaction citée supra de France-Info).

Des associations d’aide aux homosexuels, il en faut. Mais il faut d’abord et surtout qu’elles soient pleinement fidèles à l’esprit de l’Église. Il faut relire, à ce sujet, le compte-rendu d’un congrès sur l’aide aux homosexuels organisé il y a quelques années par les catholiques américains. On s’y aperçoit que la France a un certain retard en ce domaine (je regrette notamment que nous n’ayons pas, à ma connaissance, des antennes du mouvement Courage, qui fut fondé aux Etats-Unis par le père John F. Harvey (1918-2010), un des pionniers de l’aide aux homosexuels).

En retard, mais aussi en avance. Car la France peut mettre en avant de très beaux exemples de catholiques homosexuels ayant vaillamment lutté pour se sanctifier dans leur état, notamment Henri Ghéon (qui fut ami et complice de Gide, avant de se convertir) ou Max Jacob, ce poète homo qui se fit ermite. Ils mériteraient d’être davantage mis à l’honneur. Et l’on remarquera qu’aucun d’eux ne se posa jamais en accusateur, en interpellateur ou en victime de l’Église.

À tous mes frères homos qui ont cru bon de signer le manifeste Barjot, je veux, avant de conclure, exprimer ma sympathie. Sympathie au sens originel du mot : douleur partagée. Car, homo moi-même, je partage leur souffrance, et je ne doute pas de leurs intentions. Qu’ils ne prennent pas ma réaction pour une attitude de rejet ou de jugement. Mais je veux dire : attention ! Lorsque le communisme attaquait l’Église, beaucoup de mouvements catholiques ouvriers se sont laissés plus ou moins contaminer par la dialectique communiste (à tel point que l’archevêque de Lyon, après la chute du mur de Berlin a cru devoir demander publiquement pardon pour la “connivence” de certains mouvements “catholiques” avec le marxisme). Aujourd’hui que l’idéologie gay a remplacé le marxisme (car le lobby gay est aux homos ce que le communisme fut aux travailleurs), sachons résister fermement à la dialectique gay. N’entrons surtout pas dans l’erreur fondamentale qui consiste à diviser l’humanité entre “homos” et “hétéros”. À cet égard, à quoi rime de demander une “place dans l’Église” pour les homosexuels ? Est-ce que l’Église n’accueille pas tous les hommes ? Pour elle, il n’y a plus ni juif, ni grec, ni homme, ni femme (Gal 3, 28). Alors, a fortiori, ni gay ni straight !

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Homo pas gay rédige le blog Homo pas gay

Du même auteur :
> Le lobby gay est aux homos ce que le Parti communiste fut aux travailleurs
> Colère d’un homo contre Hollande, le président au cœur sec

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  • 0 / 10
  • JSG , 16 août 2013 @ 14 h 39 min

    Très drôle le god français ….

  • Trois plumes , 16 août 2013 @ 14 h 50 min

    Pour une fois, Nouvelles de France me déçois.
    Le commentateur n’a pas compris la tribune du 15 août.
    S’il n’y avait pas eu un seul homosexuel du côté de LMPT, le lobby LGBT s’en serait donné à coeur joie de nous accuser d’homophobie, avec le gvt qui s’en serait délecté.
    Il faut du courage pour être homo et contre le mariage gay. Ce sont pourtant les premiers à être les soit-disant bénéficiaires de la loi Taubira, ne pas oublier. Et ils ont combattu cette loi avec forte conviction.
    Attaquer ainsi Frigide Barjot par un coup de colère est fort dommage. D’autant que si on comprend son combat, on se tourne volontiers contre notre vrai adversaire.
    J’invite tout le monde à plus de sérénité, de discernement. Au nom des millions qui ont manifesté, pour lutter contre les projets mortifères qui s’abattent sur notre pays.
    Il y a de la diversité parmi les adversaires de la loi Taubira, c’est normal. Utilisons notre énergie à combattre cette loi, et non à combattre ceux qui combattent cette loi… Même si on en a envie.

  • monhugo , 16 août 2013 @ 14 h 55 min

    “Moi, j’ai dit bizarre, bizarre, comme c’est étrange ! Pourquoi aurais-je dit bizarre, bizarre ?”. De Louis Jouvet en évêque anglican à son cousin Irwin Molyneux, alias Michel Simon, dans l’excellentissime “Drôle de Drame” (réalisation de Marcel Carné, adaptation d’un roman anglais par Jacques Prévert, qui signe aussi les dialogues – 1937).
    Pourquoi, aujourd’hui, dirions-nous “bizarre, bizarre”, à propos du vent résolument homosexualiste qui souffle en Europe politique (28 états), étendue (évidemment, en la matière) à la Norvège et à l’Islande ? Être “gay friendly”, à défaut de “marier” nos “ZamislesZomos” (du Barjot dans le texte), c’est un “must” pour tous ces pays. Il y a bien quelques résistances, en Pologne par exemple. Patience, l’UE a décidé, ce sera dénaturation des mariage et filiation pour tous les membres. Ce sera plus ou moins rapide, avec des nuances (terminologiques – “union civile”, ou “partenariat civil”, pouvant ainsi remplacer le terme “mariage”), mais c’est INELUCTABLE, et avec les mêmes conséquences sur la filiation. Exemple récent : le Portugal avait admis le “mariage” homo depuis mai 2010, mais en écartant expressément l’adoption au profit des “zomos” convolant. Recadré, le Portugal ! Depuis mai de cette année, l’adoption plénière conjointe par paire homo, c’est fait.
    Alors, “bizarre”, c’est-à-dire “déroutant”, ce déferlement d’idéologie relativiste en droit civil du mariage (et de la filiation), ou “incohérent” – 2 des sens du mot “bizarre” ? Pas du tout. Au contraire : délibéré, planifié, et très cohérent, hélas, comme s’inscrivant dans un mouvement plus vaste de démolition systématique de la famille, cette empêcheuse de manipuler les citoyens en rond.
    “Incroyable”, “invraisemblable” ? Pas davantage, et franchement tout cela se voyait bien, depuis pas mal de temps : aucune réelle surprise sur le principe, tout au plus un (vague) étonnement quant à l’accélération du processus. Sarkozy bis, n’en doutons pas un instant, aurait fait comme Hollande, sauf à baptiser “union civile” (le CUC, cher à Barjot) la promotion homo que le culbuto a demandé à la Taupe d’appeler “mariage”, et à le faire sans doute avec moins de précipitation. En 2017, on ne changera rien, même si l’UMP revient en charge. Mieux, on “améliorera” (comme pour le PaCS, sous la “Droite” en 2006 et 2007) – si d’aventure Hollande n’avait pas déjà “amélioré”, avec la révision des lois sur la bioéthique bloquant l’AMP, “pour tous”).
    Reste le sens “farfelu”, voire “fou” ou “grotesque”. Voilà qui convient mieux, évidemment, à l’hégémonie “zomosexualiste”, dont les barjoteries diverses ne sont qu’un menu relais. Mais peut-on encore émettre cette sorte de jugement de valeur en 2013, sans être aussitôt frappé du sceau de l’infamie – celui de “l’homophobie” ? Poser la question, c’est désormais y répondre, la liberté d’expression et de manifestation en ce sens se réduisant comme peau de chagrin.
    Alors, “bizarres”, ces Slovènes qui précisent dans leur documentation touristique grand public les lieux plus précisément “gay friendly” ? Non, simplement “européens”.

  • Trois plumes , 16 août 2013 @ 15 h 01 min

    Personnellement, je crois que ce que demandent ces homosexuels comme “place dans l’Eglise”, c’est de savoir précisément ce que l’Eglise les invite à faire pour avancer dans leur foi. C’est une demande, une question, non une revendication.
    Je fais confiance à l’Eglise pour leur donner l’écoute et la réponse inspirée de l’Esprit Saint.

  • François Desvignes , 16 août 2013 @ 15 h 02 min

    Toutes les obédiences ont cela de commun de dire que l’Homme est Dieu.

    En aucun cas, Fils de Dieu.

    Chez eux ce qui fait de l’Homme un Dieu c’est la Raison (la Connaissance) : l’Homme est Dieu par sa connaissance et sa raison, indépendamment de Dieu qui soit n’existe pas, ou, s’il existe,et est l’égal de l’Homme et l’Homme son égal.

    Chez nous ce qui fait de l’Homme un Dieu c’est Sa Filiation et sa Foi : il est Fils de Dieu à l’image de Dieu, futur dieu avec son Dieu.

    Le premier discours est celui du Serpent dans la Génèse : si vous mangez de cette pomme vous serez l’égal de Dieu. l’homme devient dieu en étant contre son Dieu

    Le deuxième discours est celui de la Croix : c’est parce que vous avez cru (être Fils de Dieu) que vous avez été sauvé. l’Homme devient dieu avec Dieu pour avoir cru et aimer son Dieu.

    Comme vous pouvez le constater les adhérents de la FM ne sont pas plus malins qu’Adam et Eve.

    Même frranchement plus cons : ils renoncent à leur filiation pour un plat de lentilles..

  • monhugo , 16 août 2013 @ 15 h 06 min

    Nouvelle “barjoterie” (la Frigide en nette inspiratrice du “Manifeste” du 15 août) : sans les “Zomos”, pas de MPT. Du même tonneau que : sans les incendiaires, pas de pompiers.

  • Sacha , 16 août 2013 @ 15 h 29 min

    Deux remarques :
    a) l’homosexualité n’est pas un péché, mais une maladie. Ergo, on ne peut pas davantage accabler l’homo que la cancéreux, ce serait idiot.
    b) Mais la nomenklatura nie cette maladie et en fait un “projet de vie”, comme si c’était un choix, alors que c’est une souffrance.
    Il s’ensuit que tout de débat est faussé. En particulier lorsqu’on le dirige vers de prétendus “droits”.

    Quant à FB… Eh bien, elle suit la pente des politicards, elle a elle aussi soif d’une parcelle de pouvoir. C’est honteux, certes, mais c’est ainsi./

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