Le personnage de Donald Trump est horripilant pour les uns, dangereux pour d’autres, repoussant pour d’autres encore. Je ne peux m’empêcher de le trouver réjouissant. Cet homme est une incarnation du « politiquement incorrect » qui « bouscule en permanence les codes » selon l’expression convenue. Mais, justement, les premiers à se féliciter des codes qu’on bouscule, des lignes qu’on fait bouger, sont en général les extrémistes du « politiquement correct », les acteurs aveugles de notre décadence en douceur, de notre propre euthanasie dans l’endormissement indolore des sociétés ouvertes et multiculturelles, c’est-à-dire, pour eux multicolores. Trump, c’est l’éléphant plus républicain que jamais, qui piétine avec bonheur les porcelaines du magasin-musée européen, qui vient déranger le ballet des mondanités bruxelloises. Ses adversaires appartiennent à trois catégories.
Il y a d’abord les forcenés, ceux qui manifestaient à Londres contre sa venue en lui reprochant son racisme, son sexisme, son homophobie. On peut ranger parmi eux le maire de Londres le « britannique » Sadiq Khan qui a autorisé le déploiement d’une baudruche du Président américain caricaturé en bébé grincheux. Conversion d’un musulman originaire d’un pays où l’on tue les caricaturistes ou participation volontaire à l’affaiblissement de l’Occident d’un homme dont les rapports avec les islamistes sont pour le moins ambigus ? Les manifestants reprenaient les slogans pavloviens contre les prétendues phobies qui menaceraient la planète alors qu’elles sont, la plupart du temps, l’expression de défenses immunitaires parfaitement légitimes de nos sociétés et de notre civilisation. Donald Trump dérange évidemment puisqu’il restaure le sens du pouvoir politique qui est d’assurer le bien commun de la Cité, aujourd’hui de la Nation, et non de faire triompher des idéologies mortifères : l’Amérique avant tout, les chiens aboient, la caravane passe… D’ailleurs, les Etats-Unis ne se sont jamais aussi bien portés avec un taux de croissance supérieur à 3% et un taux de chômage en-dessous de 4%.
La seconde catégorie de ses adversaires correspond à l’ »establishment », aux détenteurs de pouvoir, direct et indirect, politique, médiatique, judiciaire ou économique qui sont les complices ou les « idiots utiles » de notre décadence. En était le symbole ce cortège des membres de l’OTAN qui accompagnaient la démarche chancelante du « Président » de la commission bruxelloise, champion du pouvoir illégitime, battu dans son minuscule pays, et « représentant des Européens » qui ne l’ont pas élu. Trump leur a rappelé que les USA couvraient 72% des dépenses de l’OTAN et a demandé un effort aux autres Etats qui rechignent à tenir leur promesse de consacrer 2% de leur budget à la défense. Seuls 4 pays atteignent ce pourcentage, et un seul « grand », le Royaume-Uni. La France prévoit de ne l’atteindre qu’en 2025. L’Allemagne se contente d’un modeste 1,24% ! Le Président américain n’a pas hésité à souligner le paradoxe de la riche Allemagne qui exporte ses produits aux Etats-Unis, importe du gaz russe pour subvenir aux conséquences de la sortie intempestive du nucléaire, et reçoit la protection militaire américaine : une double dépendance matériellement confortable, et politiquement contradictoire. Il n’a pas été plus amène à l’égard de Theresa May que d’Angela Merkel, puisqu’il a torpillé verbalement le projet de Brexit adouci, et vanté les mérites du ministre démissionnaire Boris Johnson, partisan, lui, d’un brexit dur. Donald Trump semble imperméable aux commentaires critiques de la presse sur ses « mauvaises manières », de même qu’il passe outre aux manoeuvres assez scandaleuses du « juge » Mueller qui cherche à contrarier la politique internationale de la Maison Blanche. Quoi de plus réconfortant que cette révolution conservatrice qui brise le ballet des « puissants » qui depuis si longtemps témoignent de leur impuissance à résoudre le vrais problèmes et bottent en touche dans la zone des questions « correctes » et que l’on n’est pas près de résoudre : l’égalité des « genres » ou le « réchauffement climatique »?
Non, Donald Trump s’attaque à ses vrais adversaires, qui ne sont pas nécessairement des ennemis. Il s’agit des autres Chefs d’Etat qui, eux-aussi, indépendamment de considérations idéologiques, visent l’intérêt de leur pays, en confondant parfois celui-ci avec la survie de leur régime. Dans cette partie, les Européens sont comme les Chinois des concurrents autant que des partenaires, et il importe, dans un cas comme dans l’autre, pour lui, de servir les intérêts américains. Pékin n’a pas, depuis longtemps une politique différente à son profit. Ce retour au réel est une leçon et peut-être un cadeau faits à la vieille Europe ! Lorsque Trump rencontre le dictateur nord-coréen ou le Président Poutine, il marque cette restauration du réalisme stratégique, qui déchire le voile d’illusions dont les peuples occidentaux sont couverts depuis des décennies. On peut déplorer le style, mais on peut aussi, chez ce conservateur, apprécier au contraire une formidable capacité de briser la pensée unique du progressisme, cet autre nom de la décadence, dont le Président Français se veut le champion. En ce jour de Fête Nationale, il est bon d’en prendre conscience !
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