Un Président d’une exceptionnelle médiocrité

En entendant François Hollande, le jour de la fête nationale, le début des Mémoires de Guerre du Général m’est revenu à l’esprit :  « Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France… S’il advient que la médiocrité marque, pourtant, ses faits et gestes, j’en éprouve la sensation d’une absurde anomalie… » Qu’un homme désespérément banal, dont le talent oratoire a tenu dans une anaphore que la suite a rendue comique, étale sa satisfaction à bon marché, en s’appuyant sur des résultats d’une honnête moyenne, qu’il aligne des mots vidés de leur substance comme « confiance », « optimisme », « reprise »prononcés sans conviction ni vigueur, dans un contexte qui les rend incongrus, donne de notre pays une image , rapetissée comme notre AAA chez Fitch, ratatinée, comme notre poids en Europe, rabougrie, comme l’idée que s’en font, désormais les autres pays du monde. Il fut un temps où les performances technologiques et économiques françaises, supérieures à celles des Allemands ou des Britanniques, permettaient au Président Pompidou de rencontrer d’égal à égal Richard Nixon. C’était l’époque où le prévisionniste américain Herman Kahn pronostiquait le rattrapage de l’Allemagne, et son doublement par la France. C’était en 1973, à la veille de  la crise pétrolière… Nous ne sommes pas les seuls à l’avoir connue, mais les seuls à n’avoir jamais vraiment refait surface, malgré le choix intelligent et courageux du nucléaire. Pour le reste, l’exception française, prise à tort pour la clef de la réussite, a continué d’être chantée à gauche et même « à droite » par le bonapartiste Philippe Séguin ou son autoproclamé fils spirituel Henri Guaino, la plume « gaulliste » républicaine, la trompette de l’État volontariste, le Déroulède du sarkozysme hostile à la repentance mais auteur de la légende dorée de la France généreuse et éternelle de Hugo à Guy Mocquet en passant par Jaurès. Notre addiction à ce discours enchanteur que notre prosaïque Président promettait de réenchanter, doit prendre fin.

Il y a quatre manières d’en sortir. La première, c’est par le bas. Un Président normal nous habitue à la discrète médiocrité de l’élève que personne ne remarque, au milieu du tableau, avec des résultats proches de la moyenne. Mais cette sortie-là maintient deux écueils : un État obèse et impuissant, et un lent déclin économique, social, culturel qui nous entraîne vers le bas du tableau, par exemple pour les résultats scolaires ou pour la délinquance, notamment en raison de l’absence de politique forte en matière de maîtrise de l’immigration. La seconde consiste à dissoudre l’identité nationale dans le « machin » européen ouvert au mondialisme. C’est la solution Barroso. Le 9 septembre 1965, le Général De Gaulle lors d’un conférence de presse évoquait cette construction de l’Europe où « les pays perdraient leur personnalité nationale » et « seraient régis par quelque aréopage technocratique et irresponsable. » Nous y sommes : un continent, une passoire consommatrice dont la population vieillissante sera remplacée par une autre, avec d’autres valeurs et qui parlera de plus en plus anglais. Que celui qui aspire désormais à une irresponsabilité mondiale considère l’exception culturelle comme « réactionnaire » n’a rien d’étonnant. La troisième réponse nous incite à nous arrimer avec force à l’exception culturelle. Parce qu’elle présente la face politiquement correcte de la défense de la diversité, et qu’elle peut être partagée par les nations qui ont aussi une langue et une identité à sauver, sa résistance face à l’hégémonie atlantique peut encore tenir, comme l’a montré l’exclusion de l’audiovisuel du mandat de négociation de la Commission européenne pour le libre échange avec les États-Unis. Mais cette citadelle est minée de toutes parts. La loi Toubon qui voulait endiguer la pénétration de l’anglais est oubliée depuis longtemps. La littérature pour la jeunesse, les mythes et les sagas qui structurent l’imaginaire, les contenus des jeux vidéo débordent les quelques succès cinématographiques français. L’exception culturelle n’est-elle pas avant tout ce cocktail typiquement français qui fait qu’au nom de l’intérêt général, un certain nombre de privilèges soient maintenus pour des minorités ? Celui des intermittents du spectacle et de leur régime dérogatoire, financé par les autres sous la forme d’une subvention qui ne dit pas son nom, celui des artistes, qui à l’abri du marché bénéficient de revenus plus que confortables, celui des « décideurs publics » qui font régner dans la culture française la pensée unique de leur choix et de leur copinage, avec ce parfum nostalgique de soviétisme si suave aux narines de ceux qui continueront à préférer Sartre à Aron. Il y aurait donc une quatrième sortie de l’exception. Celle-ci se ferait par le haut. Un homme aurait sans doute pu l’incarner en 1995, c’est Édouard Balladur pour qui le mot « réforme » était essentiel et qui avait témoigné en 1986 de son courage à en faire une réalité. La droite française a été réformatrice durant six mois jusqu’à Malik Oussékine. Depuis, elle a vu se succéder l’immobilisme paresseux en majesté et l’agitation stérile et mensongère. Les exemples de réussite sont nombreux et variés. La France n’a qu’à faire son « benchmarking » : réduire le poids de son État et de sa dépense publique comme les Britanniques, les Canadiens ou au moins comme les Suédois, oser une réforme définitive des retraites et une libération du statut désuet de la fonction publique, si grotesque en matière de recherche, par exemple, comme les Suédois également, dynamiter une bonne fois le mammouth pour obtenir à l’école des résultats comparables à la Finlande ou à Singapour, s’inspirer de la Cité-État pour la sécurité, imiter enfin l’Allemagne et le Danemark pour le financement de notre sécurité sociale en faisant passer celui-ci de la production sur la consommation. La TVA sociale, cette réforme adoptée en 1988 par les pays scandinaves, repoussée en France depuis 20 ans, serait le meilleur moyen de maintenir la seule exception française dont on puisse se vanter, la politique familiale que le pouvoir socialiste est en train de détruire !

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30 Comments

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  • LUC+ , 16 juillet 2013 @ 17 h 41 min

    C’est un pantin manipulé et dirigé par l’oligarchie mondialiste rien de plus évident ! Regardez en Espagne le bonhomme est empétré dans des affaires dignes des politiques de France et il ne démissionne pas !!! ils sont protégés et financés par les AUTRES !

  • mariedefrance , 16 juillet 2013 @ 19 h 10 min

    Encore ?

    nous avons déjà quasiment tout dit.
    Heu….
    Sauf qu’il est devenu le premier dictateur-républicain.

    HEU……..et il mouline ses petits poignets.
    Hé…Heu……..

    J’ai honte.
    il fait honte à la France.

  • monhugo , 16 juillet 2013 @ 19 h 49 min

    Un président médiocre pour un pays médiocre : “raccord” ! Performances économiques médiocres, taux d’emploi (très) médiocre, “gouvernance” très médiocre (tous azimuts), sécurité publique (biens comme personnes) ultra médiocre, libertés dites publiques au top de la médiocrité (pour tout “opposant”), “information” au-delà du médiocre (puisque informant le moins possible, et dégoulinante de propagande sur ce peu), niveau de “l’instruction” atterrant de médiocrité, système de santé et retraites en berne, défense en déroute, image à l’étranger dans les chaussettes. Petit panorama ne prétendant évidemment pas à l’exhaustif. En revanche, faisant montre d’une éclatante expansion : impôts et taxes divers (pour payer les intérêts de la dette, et assurer le quotidien d’un Etat obèse). Le pays aurait-il le président qu’il mérite, finalement ?

  • DODIE , 16 juillet 2013 @ 20 h 03 min

    Pour une meilleure compréhension de notre situation:
    http://jcjeveritas.canalblog.com/

    Il faut sortir du système, le changer par le bas. Et cela commence par une intelligence plus éclairée et moins formatée. Ne soyons pas des autruches consentantes…
    Penser global, agir local.

  • theofrede , 16 juillet 2013 @ 20 h 53 min

    qu’est-ce que le statut Thorez ?
    si c’est celui de la Fonction Publique, il y a longtemps qu’il est aux oubliettes et qu’on en a changé

  • theofrede , 16 juillet 2013 @ 20 h 57 min

    avec Sarkozy, on croyait avoir touché le fond, et c’est à cette sensation qu’il a du d’être élu, et bien non : on a trouvé pire

  • Goupille , 16 juillet 2013 @ 21 h 59 min

    Et ses petits doigts boudinés…
    Et ses yeux ronds de Ravi de la Crèche…
    Et ses phrase qui sortent comme d’un tuyau qui crachote…

    Le Pouvoir doit être un puissant aphrodisiaque, V.T, parce qu’à ce degré-là, cela ne peut pas être l’aveuglement de l’Amûûûûr…

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