Le socialisme est le vivant paradoxe d’une société en train (sic) de mourir. Il habitue à tout exiger, à tout attendre de l’Etat. Ce dernier rendu obèse et impuissant prend beaucoup pour faire de la graisse et perdre de son énergie. Il ne peut plus donner là où il est indispensable. Le socialisme est donc un mensonge d’Etat, une imposture qui fait élire, dont les élus les plus lucides cherchent à se libérer de façon plus ou moins adroite (resic).
L’exécutif exécute donc son programme, au sens pénal du terme : une balle dans la nuque. Laurence Boone qui fustigeait la politique économique va conseiller le Président. Elle vient de Bank of America. Tout un programme ! Elle était membre du C. A. de Kering, ex-PPR, replié sur le luxe et incapable de faire évoluer la Redoute. Les salariés de celle-ci, notamment à Roubaix-Tourcoing, qui perdent leur emploi, ne regretteront pas d’avoir boudé le PS. La dame a des « inclinations de gauche », sans doute dans le genre « bobo » , l’électorat « tendance » du PS. Manuel Valls, lui, constate que la loi Alur avait un drôle de genre. Mme Duflot cette jeune ex-ministre aux idées antédiluviennes voulait bloquer les loyers. Elle a bloqué la construction et l’offre de logements. Les Français sont donc gouvernés par des gens qui se font élire en se trompant ou en les trompant, et leur disent : » Pas de souci : on reste, on va changer de politique ».
Alors, le peuple de gauche se rebiffe. Les vraies victimes n’ont que leur bulletin de vote et devront attendre six mois de plus, les régionales étant retardées. Mais il y a les « aristos » du système, les massacreurs patentés de notre économie, les syndicats des services prétendus publics, toujours prêts à dégainer la grève avant de « causer ». Pendant des années, ils ont ralenti les réformes nécessaires en faisant croire que leur immunité statutaire leur permettait d’exprimer l’opinion collective. Désormais, ils sont tout nus. C’est la mode. Ceux qui ont empêché l’Etat et ses gouvernements légitimes de procéder à des réformes non seulement justes, mais indispensables, menées tambour battant à l’étranger, se moquent de la vie des autres et bien sûr, de l’intérêt du pays. La sauvegarde des avantages est l’unique préoccupation. Gag : CGT et Sud-rail se livrent à une concurrence syndicale effrénée pour entraver l’ouverture du Fer à la concurrence. Non pour protéger les usagers, mais pour leur interdire de devenir des clients, capables de choisir où est leur intérêt. Et au nom du service public, l’une de nos idoles au pied de laquelle trois génuflexions s’imposent.
Le Service Public est une expression-piège typique de l’idéologie française. Que l’Etat ou les collectivités assurent la continuité du fonctionnement de services vitaux pour le pays et l’égal accès des Français à ceux-ci est un impératif. Cette mission, en dehors des fonctions régaliennes, peut être concédée à des opérateurs privés. Le rail est déjà en concurrence avec les autres moyens de transport. L’arrivée de celle-ci sur le rail y introduira plus de liberté et d’économies pour les clients, plus de productivité pour les opérateurs. Même si l’Europe ne l’imposait pas, il faudrait le faire. L’hypocrisie du système actuel est totale. La SNCF, à travers ses satellites, pratique la concurrence à l’étranger et freine des quatre fers (sic), lorsqu’elle tente son entrée en France. L’enjeu de la grève est politique. En voulant restaurer une société unique, les syndicats grévistes veulent maintenir la SNCF, et à travers elle, le sacro-saint statut, à l’abri des autres opérateurs, auxquels on imposerait le même carcan statutaire. Or, la consanguinité entre les frères siamois actuels, leur séparation en trompe l’oeil sont responsables des retards et des déconvenues. En 1997, le gouvernement Jospin a mis la poussière du déficit SNCF (20 milliards) sous le tapis de RFF. 44 milliards d’Euros, à ce jour !. Ce sont les agents de la SNCF qui entretiennent les voies en facturant cet entretien au prix fort alors que la productivité est scandaleusement faible, de 30% inférieure au privé, et le sérieux parfois contestable comme à Brétigny/Orge où sur une voie, un tiers des boulons étant défectueux, il y eut sept morts. Le fret est ouvert au marché, mais alors que le transport par rail a grandi en Allemagne, de 300 Mt à 366, il a régressé chez nous de 120 à 87. Au nom d’un « service public » peu efficace, les syndicats veulent priver les Français de la liberté de choisir leur opérateur, comme ils le font pour l’avion ou le téléphone avec bénéfice, et maintenir l’inégalité flagrante entre les détenteurs du statut et les salariés lambda. Mieux payés, travaillant moins et moins longtemps, sûrs de de leur emploi, ils n’hésitent pas à nuire à ceux qui ont besoin de se déplacer pour leur travail ou pour en trouver. Et c’est au nom du « service public » que la grève coûte 100 millions chaque jour à l’économie nationale.
Mesure-t-on l’aberration qui consiste pour des agents de l’Etat à refuser une réforme voulue par celui-ci en le faisant chanter sous la menace de grève ? La grève est légitime lorsqu’une négociation est bloquée dans l’entreprise, pas avant. Ici, il s’agit d’employés d’une entreprise publique qui veulent bloquer une loi, s’estimant sans doute plus légitimes que les élus du peuple ! Et devant ce scandale, on a un Etat penaud qui bricole. La majorité précédente avait timidement instauré un service minimum. On en voit la portée. L’actuelle veut recréer la SNCF en séparant mieux ses deux fonctions au lieu de créer vraiment deux entités indépendantes. On la somme de revenir à la case-départ de 1997. La grève va perturber le Bac, une autre idole de la République. Le Ministre va allonger les épreuves d’une heure, en augmentant les risques de tricherie. On touche là à la nécessité d’une révolution culturelle dans notre pays, que, seul le recours au Référendum pourrait accomplir de manière démocratique. La comparaison avec l’Allemagne est une fois encore édifiante. La grève du service public y est impossible. Mais les employés des opérateurs du ferroviaire, y compris la Deutsche Bahn sont soumis au droit commun. Pas de grève. Pas de statut privilégié. En voilà une révolution !
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