Cesare Battisti, habituellement qualifié d’écrivain pour les quelques romans qu’il a écrits en France est avant tout un terroriste et un assassin qui a été jugé et rejugé comme tel par la Justice d’une grande démocratie voisine et amie, l’Italie. Pour celle-ci, la participation à quatre assassinats mérite la prison à perpétuité. Mais, Cesare Battisti a un sauf-conduit : il est de gauche, de la gauche la plus extrême, ce qui justifie son immunité, son innocence et la liberté confortable dont il jouissait au Brésil avant son arrestation récente pour expulsion vers le Mexique ou la France, pas vers l’Italie. Le juge brésilien dont la conscience s’est réveillée n’est pas allé jusque là, et la gauche brésilienne au pouvoir, avec les scandales que l’on sait, n’a pas dit son dernier mot pour le tirer d’affaire.
L’affaire Battisti n’est pas celle d’une personne. C’est un réquisitoire vivant contre l’insupportable hypocrisie de la gauche, l’outrecuidance des donneurs de leçon de morale pris en flagrant délit de protéger un assassin, d’insulter la Justice d’une démocratie, de bafouer l’équité au nom de la préférence idéologique. Comment ? Mitterrand instaure en 1985, par le fait du Prince, une protection particulière pour les terroristes italiens d’extrême gauche, qui les soustrait à la Justice de leur pays.. En 2004, Chirac annonce son intention de mettre fin à ce scandaleux privilège. La CEDH et le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe avalisent la décision de la Justice française qui suit. Les inquisiteurs d’aujourd’hui, les chasseurs de sorcières réacs, les pourfendeurs des intentions coupables de l’extrême-droite, naturellement exclue de la République et de la Nation, bref, BHL, Bedos, et compagnie, volent à son secours. Delanoë le soutient. Hollande va lui serrer la louche en prison. Et ce sont les mêmes qui prétendent définir et défendre la République et en exclure les suspects de mauvaises pensées ! Comme par hasard, la police de Sarkozy détourne son regard et, profitant de ce regrettable moment d’inattention, Battisti s’envole pour le Brésil où il est accueilli à bras ouverts par Lula, l’icône de la gauche mondiale.
Au moins, ce triste personnage a-t-il un mérite. Son aventure dévoile la réalité de la gauche et singulièrement de la nôtre. Pour s’en faire une idée précise, il suffit d’inverser systématiquement ses principes. Elle est attachée à la justice ? Non ! Elle pratique l’arbitraire en faveur de ses amis. Elle est passionnée d’égalité ? Non ! Elle cache sous ses discours une soif infinie de privilèges à son profit. Elle est compatissante envers les victimes ? Non ! Elle n’a que faire des quatre morts italiens, un policier, un gardien de prison, deux commerçants, ni du fils de l’une d’entre-elles, tétraplégique après l’attentat. Sa compassion est univoque. L’imagine-t-on pleurer des journalistes d’extrême-droite ? Elle aime la République, ce Bien Commun de tous les citoyens ? Non, elle lui préfère la gauche, cette qualité particulière qui donne une supériorité manifeste à ceux qui la possèdent. Elle veut l’Europe ? Non, elle n’hésite pas à mépriser la Justice d’un de ses membres fondateurs. Quant à aimer la France, la question ne se pose même pas : elle n’est qu’un territoire qui peut et doit accueillir n’importe qui, même les assassins… de gauche, bien sûr !
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