Fin de vie : Hollande veut faire sauter le dernier verrou de l’intégrité humaine

« La loi française devrait-elle autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie de ces personnes atteintes de maladies insupportables et incurables si elles le demandent ? » A cette question commandée à l’IFOP par l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), 96 % des français on répondu oui. La formulation est précise et le timing parfait. On y retrouve la griffe de l’association : vocabulaire ciselé et procédé nauséeux. Il reste, au mieux, deux ans et demi à François Hollande avant de rendre les armes et ses réformettes atterrissent les unes après les autres dans la poubelle de l’Elysée. Quoi de mieux qu’une nouvelle réforme de société pour détourner l’attention, diviser à nouveau la France pour mieux dérouter son exaspération et flatter l’orgueil bouffi d’humanisme factice de son maigre électorat progressiste ?

“Oui, la détresse est réelle, oui, la souffrance peut être insupportable, oui, des êtres humains peuvent n’avoir plus de raison de vivre. Mais jamais une société n’a à les encourager. Bien au contraire.”

En quelques semaines, l’ADMD a lancé sa grande campagne de communication pour la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté. Son président, Jean-Luc Romero a été reçu le 12 novembre par le Premier ministre, après un petit passage au Sénat, l’ami Valls a déjà promis au PRG (Parti Radical de Gauche), en échange d’un soutien au gouvernement, un projet de loi sur le sujet et un reportage TV pro-suicide assisté eut les honneurs d’un prime time il y a quelques semaines. Vendredi dernier, notre cher Président de la république s’est empressé d’annoncer, à peine le rapport Leonetti-Clayes remis entre ses mains, de « prochaines avancées majeures » et « des nouveaux droits » des malades en fin de vie. L’opération est rondement menée et le projet bien calé pour un aller direct au Parlement dès janvier. Après la suppression de la notion de détresse de l’IVG, le droit à l’euthanasie, lâchement emmailloter derrière une sédation profonde, à défaut d’offrir « l’ultime liberté » chère à ses propagandistes, fera sauter le dernier verrou de l’intégrité humaine.

“En légalisant l’euthanasie, et le suicide assisté, ce ne serait pas les souffrances du malade que la société abrégerait, mais les siennes en détournant ses yeux de ceux qui l’appellent à l’aide.”

Le combat de l’ADMD ne date pas d’hier. 34 ans que l’association mène une lutte acharnée, accaparant le désespoir des uns pour tyranniser émotionnellement les autres. 34 ans qu’elle irrigue la France de sa pensée partielle construite sur des raccourcis simplistes. 34 ans qu’elle tente de culpabiliser la société en créant un dilemme à vocation universelle qu’elle tranche d’un claquement de mots. Soit vous souffrez atrocement, soit vous mourez. Donner la mort devient l’ultime recours, le dernier rempart au malheur, le dernier geste d’amour d’une mère à son enfant. Oui, la détresse est réelle, oui, la souffrance peut être insupportable, oui, des êtres humains peuvent n’avoir plus de raison de vivre. Mais jamais une société n’a à les encourager. Bien au contraire. Ce serait d’abord les tuer socialement, les réduisant à ce qu’ils font et plus à ce qu’ils sont. Ce serait accepter une conformité avec une norme déterminée. Ce serait insinuer que certaines vies ne méritent pas d’être vécues. Ce serait les laisser encore plus seuls à la merci des fluctuations de leurs sentiments. En légalisant l’euthanasie, et le suicide assisté, ce ne serait pas les souffrances du malade que la société abrégerait, mais les siennes en détournant ses yeux de ceux qui l’appellent à l’aide.

“Mourir dans la dignité n’est pas, comme le pense l’ADMD, l’élimination du souffrant, mais le combat contre la souffrance jusqu’au dernier moment.”

On ne peut reprocher aux personnes interrogées de répondre positivement à la question posée par l’ADMD. Certains ont probablement subi ces moments infiniment douloureux, pour d’autres, ils leur ont été rapportés, mais ni une association spécialisée dans la fin de vie ni nos législateurs ne peuvent ignorer la loi Leonetti. Votée à l’unanimité en 2005, elle répond aux inquiétudes majeures des Français par l’interdiction de l’acharnement thérapeutique et la sauvegarde de la dignité du mourant par des soins palliatifs. Peu appliquée et très méconnue, elle n’en est pas moins là et propose une solution digne à ces 550 000 personnes qui sont chaque année en fin de vie. Mourir dans la dignité n’est pas, comme le pense l’ADMD, l’élimination du souffrant, mais le combat contre la souffrance jusqu’au dernier moment. C’est considérer un être humain sans un jugement compassionnel selon une apparence physique ou des capacités intellectuelles. C’est soulager la douleur et apaiser la souffrance psychique, sociale et spirituelle. C’est soutenir et accompagner son entourage. Comme toutes les lois, celle de Leonetti peut échapper à des situations particulières comme l’a révélé récemment « l’affaire » Vincent Lambert. Mais d’une loi fondée sur l’exception à un droit fondamentale, il n’y a qu’un pas qui se compte qu’en années comme l’a prouvé l’actualité récente…

En priant François de faire comme la Hollande, ces pro-euthanasies ne masquent plus la vision macabre de la société qu’ils préconisent. Une société qui tue ces prisonniers s’ils le souhaitent, une société qui euthanasie ses enfants, une société qui offre une injection létale comme unique souvenir à ses citoyens atteints d’Alzheimer. Certes, les soins palliatifs et la formation du personnel médical ont un prix. Un prix bien plus élevé qu’un vulgaire marchandage négrier de politiciens à l’agonie.

Related Articles

75 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • marie france , 15 décembre 2014 @ 14 h 25 min

    beaucoup ,ici, n’ont certainement pas eu quelqu’un ,qui souffrait terriblement pour “salir” les autres qui veulent endormir ,ceux qu’ils aiment ,ou “tuer” pour vous qui nous traitez d’assassins !!et bien moi je l’assume !

  • Lorong , 15 décembre 2014 @ 14 h 29 min

    Il est surtout question des patients qui ne peuvent plus le faire eux-même.

  • pas dupe , 15 décembre 2014 @ 14 h 38 min

    @marie france. Ok.

    On conçoit que l’euthanasie ne soit pas la vocation première d’un médecin. Et fort heureusement. Les vocations évoluent et les mentalités aussi. Avec parfois des coups de pouce !!!

    ” L’euthanasie est évoquée dans le serment d’Hippocrate, il précisait jusqu’en 1996 : « je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, même si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion ».”

    Depuis devenu le serment “d’hypocrite” ???

    ” Cette phrase a été remplacée par : « Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. » Grâce à cette modification du Serment d’Hippocrate, l’interdiction de l’euthanasie est désormais clairement inscrite.”
    http://euthanasie-tpe-2012.e-monsite.com/pages/et-la-medecine-dans-tout-ca.html

    Situation, difficile.

  • Paule C , 15 décembre 2014 @ 15 h 22 min

    Exact, et l’ADMD est le bras armé de la franc-maçonnerie sur ce sujet.

  • MIngo , 15 décembre 2014 @ 15 h 38 min

    Ce n’est pas le droit de mourir que nous demandons mais celui de vivre convenablement e.
    Dans l’Allemagne nazie les gens devenu inutiles étaient supprimés, voilà qu’on ressort les vieux démons de la deuxième guerre mondiale!???

  • Cap2006 , 15 décembre 2014 @ 15 h 50 min

    Je partage votre point.

    Je le souhaite pour moi même.

    A l’instant de ma réflexion, je fixe comme “critère” de ma dignité humaine, ma capacité à communiquer et à reconnaitre mes proches.

    Hors de toute conscience de la dimension sociale et familiale, l’être humain, l’enfant taquin, le mari, le père, le collègue, le copain, le gourmand, … tout cela aura disparu au profit d’un corps sans âme… d’un “légume”…

  • Al Nazrani , 15 décembre 2014 @ 16 h 15 min

    La dignité est dans le combat.
    Jusqu’au bout.
    Pas dans l’abandon…

Comments are closed.