C’est clair et net. Dans une interview accordée le 14 août au vieux quotidien lyonnais Le Progrès, historiquement anticlérical, le Primat des Gaules Philippe Barbarin réaffirme sa défense du mariage face aux revendications du lobby gay, et rappelle les fondements de la doctrine chrétienne vis-à-vis des personnes homosexuelles.
L’archevêque défend le droit de l’Église à formuler une prière publique sur des thèmes de société, n’en déplaise aux laïcistes bigots :
“Une société ne peut pas être conçue de telle sorte que prier devienne impossible. Et en même temps, notre prière ne peut pas être désincarnée. On prie pour les Roms, pour la Syrie ou pour les échéances qui approchent…”
À la question des journalistes lui demandant s’il demeure opposé à “l’égalité des droits”, le cardinal répond:
“Nous l’avons déjà rappelé en février 2007 avec Richard Wertenschlag, grand rabbin de Lyon, et Azzedine Gaci, recteur de la mosquée Othmane de Villeurbanne : le mariage est l’union d’un homme et d’une femme. C’est écrit sur la première page de la Bible.”
Par ailleurs, le prélat prend vivement ses distances d’une loi civile “toute-puissante” :
“Notre désir est que la loi n’entre pas dans des domaines qui dépassent sa compétence. Un Parlement est là pour trouver du travail à tout le monde – en voilà, une priorité !- pour s’occuper de la sécurité, de la santé ou de la paix. Mais un Parlement, ce n’est pas Dieu le Père. Il ne peut pas proclamer : « À partir d’aujourd’hui, nous décidons qu’une femme n’est plus ce que vous croyez, et nous décidons que le mariage devient autre chose ».”
En essayant de mener l’archevêque sur le terrain du “rejet” des homosexuels par l’Église, Le Progrès se voit répondre:
“… nous ne voyons pas qui nous aurions l’intention de rejeter ! Chacun sait qu’il est aimé à l’intérieur de l’Eglise. (…) Je leur dis ce que je dis à tous : dans nos vies, l’amour et la souffrance se mélangent toujours. Mais nous savons que l’amour peut être victorieux. A l’intérieur de l’Eglise, beaucoup d’homosexuels ont laissé un héritage extraordinaire, de Michel-Ange à Max Jacob… Les homosexuels sont ce qu’ils sont et ils essaient comme moi d’être fidèles au Christ et de servir leurs frères.”
Le journaliste rappelle alors un fait ignoré de beaucoup de catholiques : le 16 mai 2010, la conférence des évêques de France avait proposé aux fidèles une prière contre l’homophobie, une initiative que même Louis-George Tin, militant gay notoire, fondateur de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, avait salué. Le cardinal poursuit:
“… je trouve curieux le mot d’homophobie car il ne s’agit pas de combattre une peur mais bien le mépris d’autrui. Rappelons-nous le commandement premier de la Bible : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Jésus en a même fait un commandement nouveau : « Aimez-vous les uns les autres, comme moi je vous ai aimés ». Il n’y a aucun doute sur le fait qu’il faille aimer l’autre comme Jésus l’a fait. Mais ce n’est pas pour cela qu’on peut dire « oui » à tout. Il arrive que des parents disent « non » aux désirs de leurs enfants. C’est pour leur bien, et au nom de l’amour qu’ils leur portent !”
En quelques mots, Mgr Philippe Barbarin, récemment accusé de “récidive » homophobe, a clarifié la position de l’Église catholique sur l’homosexualité : la désapprobation des actes et de “l’identité » LGBT, terriblement réductrice, et le rejet ferme du mépris, des attaques et des discriminations prenant pour cible les personnes.
Ces paroles seront sans doute dures pour les extrémistes de tous bords, mais elles constituent la doctrine officielle de l’Église catholique, en France ou ailleurs – doctrine que “les gays n’ont pas lu », me confiait récemment un ami, homosexuel et beaucoup plus proche de la chasteté que de nombreux catholiques pratiquants.
De leur côté, les activistes politisés demeurent aveuglés par leur idéologie. Têtu titre : “L’Église catholique prépare son attaque contre les droits homos ». Quant au groupe LGBT “chrétien” David et Jonathan, dont les dirigeants m’avaient un jour expliqué représenter “une autre Église », ils proposent sur leur site des “prières alternatives pour le 15 août ». Sans surprise, deux d’entre elles émanent d’un pasteur de l’Église réformée de France, majoritairement libérale et dont certains ministres sont déjà acquis au mariage homosexuel, et d’une “paroisse catholique de l’Ouest de la France »…
Comme l’écrivait le Père Thierry-Dominique Humbrecht dans son dernier ouvrage, “le dernier communiste sera un prêtre breton ».
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