Et un et deux zéro pour les islamistes. Paris vit à nouveau des scènes de guerre. Les médias s’emballent enchaînant les gros titres, les superlatifs et les « alertes infos ». On cherche l’exclusivité ou l’image choc. Les citoyens s’affolent dans les rues et consultent frénétiquement leur Smartphone. Les politiques s’agitent dans tous les sens à coup de déclarations et de tweets. Par correction, ayons bien sûr une pensée pour les familles des victimes qui n’ont rien demandé.
Dans les jours qui viennent, on va nous ressortir les experts en terrorisme nous expliquant que la menace est permanente et que les forces de l’ordre ont fait preuve d’un grand professionnalisme. D’autres justifieront ces actes en ressortant la jeunesse difficile de ces pauvres types livrés à eux-mêmes et que la société a rejetés. On interrogera la vieille du coin qui nous dira qu’Ahmed ou Kader étaient des gens biens, tout à fait intégrés et serviables. Hollande prendra un ton grave, Valls un ton martial, Cazeneuve un ton technocrate pour nous expliquer que toutes les mesures ont été prises pour assurer la sécurité des Français, que des plans rouge, jaune, violet ou indigo ont été activés. On va réunir des conseils de guerre en cascade et convoquer les ministres à l’Elysée pour donner l’impression que tout est sous contrôle. On va déployer policiers et militaires à tous les coins de rues.
“Hollande, l’ami de l’Arabie Saoudite et du Qatar, va reprendre de l’altitude dans les sondages. Il sait tellement bien surfer sur le sang.”
Puis viendra le temps des commémorations, des marches blanches, des discours creux et de l’émotion. Ah l’émotion ! Le point névralgique qui permet de neutraliser toute réflexion, de tuer tout débat, de soumettre tout dissident. Vous allez les voir défiler en boucle ces images de visages fermés, en larmes, de citoyens bras dessus, bras dessous. On nous serinera le pas d’amalgame. On nous rappellera les valeurs de la république. Il faudra afficher « Je suis Bataclan » ou « Je suis Stade de France ». On sera prié de jouer l’unité nationale. Tous ceux qui penseront différemment seront insultés et voués aux gémonies. Hollande, l’ami de l’Arabie Saoudite et du Qatar, va reprendre de l’altitude dans les sondages. Il sait tellement bien surfer sur le sang.
Quand les esprits se seront calmés et que d’autres sujets d’actualité auront pris le relais, le ministère de l’Intérieur confessera discrètement qu’il s’agissait d’individus fichés. Celui de la Justice avouera que certains sortaient de prison. Mais Valls voudra reprendre l’avantage et annoncera une énième loi antiterroriste… C’est-à-dire ? Une loi pour remettre l’ordre dans les banlieues et envoyer l’armée affronter le trafic d’armes ? Une loi pour contrôler définitivement les frontières ? Une loi pour renvoyer les illégaux chez eux ? Une loi pour autoriser les citoyens à s’armer et leur donner une chance de se défendre face aux islamistes ? Non, vous n’y pensez pas. Ce sera une loi pour surveiller et restreindre un peu plus les libertés des honnêtes gens. Bref, une loi inutile contre nos adversaires, comme d’habitude.
“Après avoir séché ses larmes, une majorité de citoyens va continuer de refuser la réalité par lâcheté. La société multiculturelle ? C’est bien. L’immigration ? C’est sympa. L’islamisation ? C’est une vue de l’esprit.”
Puis, le plus important sans doute, après avoir séché ses larmes, une majorité de citoyens va continuer de refuser la réalité par lâcheté. La société multiculturelle ? C’est bien. L’immigration ? C’est sympa. L’islamisation ? C’est une vue de l’esprit. Non, ces attentats, c’est la faute à pas de chance ma pauvre Lucette… On était un vendredi 13 je vous rappelle. Puis avec l’extrême droite qui souffle sur les braises, ça ne peut pas s’arranger.
Bizarrement, je ne croirai pas à tout ce cirque. Je continuerai d’être un affreux fasciste qui considère l’arrêt de l’immigration comme une priorité vitale et qui supplie nos gouvernants d’admettre que nous sommes en guerre avec l’islam. Bizarrement, comme rien de tout cela ne sera envisagé, je m’attends à d’autres événements du genre. Et si le prochain attentat était un 11 septembre à la française ?
> Henri Dubreuil est diplômé en économie et en finance.
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