Si le mot barbare est malheureusement d’actualité ce n’est pas pour commémorer la chute de Rome. Non, les nouveaux barbares ne sont ni incultes ni grossiers, ni même violents. Le philosophe Roger-Pol Droit s’interroge, alors que l’actualité rapporte chaque jour les barbaries de l’Etat islamique, dans Les Echos du 3 octobre 2014, sur ce que l’on appelle «barbarie». Il développe la définition suivante.
« La barbarie consiste avant tout à rompre le lien humain, à faire taire empathie et compassion », il continue « le corps de l’autre n’est plus qu’une chose, un objet, un moyen. C’est là le point décisif ».
La rupture avec l’humanité, le corps objet, sont les caractéristiques de la barbarie. Si cette définition colle parfaitement aux exactions de l’État Islamique – et c’est l’objet de la tribune de Roger-Pol Droit – ou à certains gangs de banlieue, il ne faut en aucun cas réduire la réflexion à cet unique champ. Voici trois barbaries modernes, que l’on appelle respectivement et pudiquement “médecine reproductive”, “libéralisation des mœurs” et “régulation des naissances”.
La médecine reproductive
La PMA, comme la GPA rompent le lien humain en cela qu’elles permettent de créer des enfants sans filiations, des « objets », un « moyen » pour satisfaire un besoin. Le corps de la mère porteuse devient un moyen de se procurer un bien, et il la « mère porteuse » n’aura plus de lien avec le petit d’homme qu’elle aura porté et façonné neuf mois durant. La science, invite l’homme à « ne renoncer à aucun moyen de parvenir à ces fins » ! « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », disait Rabelais.
La libéralisation des mœurs
La sexualité libérée, la prostitution, la déconnexion entre amour et sexualité, entre sexualité et reproduction, conduisent à ce que le corps de l’autre devienne « un objet, un moyen » pour satisfaire son plaisir. Une civilisation qui érige en principe, en valeur, la satisfaction à tout pris, des envies, porte en elle un germe de barbarie.
La régulation des naissances
L’avortement, est une rupture fondamentale du lien humain, le « corps de l’autre » en l’espèce l’embryon, dépend du choix de d’autre de le laisser vivre ou non, et cette rupture sera tellement violente, pour chacun des deux être humains !
D’un côté notre civilisation s’améliore – en prenant les postulats ci-dessus développés – avec, par exemple, la pénalisation de la prostitution ou le refus de la peine de mort – dans les deux cas il s’agit de mieux respecter le corps de l’autre. Par ailleurs elle installe et autorise en modifiant notre droit des comportements barbares, tels la PMA, la GPA, l’euthanasie ou l’avortement. Les progressistes sont à n’en pas douter, des nouveaux « barbares » qui s’ignorent. Ils détiennent à la fois le pouvoir (de légiférer) et l’autorité (de décréter ce qui est bon, bien), à la manière d’une dictature
Mais gardons-nous de tomber dans le piège, la barbarie étant par définition humaine… Humilité.
> Marc de Fubi anime un blog.
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