M. Cazeneuve, l’intrépide ministre de l’Intérieur de Crampon 1er, vient de s’exprimer sur les récents événements qui agitent aujourd’hui le pays. Au lieu de se positionner clairement et franchement sur le légitime terrain de la défense de l’ordre républicain face aux menées violentes des commandos anarchistes, il s’est ingénié à faire profil bas et à noyer subrepticement le poisson.
D’abord, en allant lâchement prétendre que jamais, au grand jamais, il n’avait donné de consignes pour qu’une répression ferme et rigoureuse soit mise en œuvre à l’encontre des manifestants écolo-anarchistes mais que, bien au contraire, il avait explicitement prescrit à ses subordonnés l’emploi de méthodes douces et indolores. Les gendarmes mobiles, qui se voient ainsi publiquement désavoués par leur patron, apprécieront !
Ensuite, en décidant que l’emploi de la grenade offensive serait désormais proscrit et que cette arme devrait donc être retirée de l’arsenal jusque là mis à la disposition des forces de l’ordre afin de leur permettre de repousser efficacement les assauts les plus assassins des fauteurs de troubles les plus déterminés.
Fort bien. Mais par quoi va-t-on les remplacer, ces malheureuses grenades qui, accidentellement, ont provoqué la mort d’un malheureux manifestant ? Je n’ose imaginer qu’en haut lieu on ait pu décider sereinement que les gendarmes devraient désormais s’exposer aux jets d’acide, de pierres, de boulons et de cocktails Molotov sans pouvoir se défendre et riposter. Seront-ils alors autorisés, eux aussi, à se fabriquer des cocktails Molotov afin de se trouver à arme égale en face d’adversaires aussi féroces ?
On trouve beaucoup de gens pour déplorer le sort cruel réservé à Rémi Fraisse, lequel nous est présenté comme un homme pacifique, un non-violent, avant tout passionné de botanique. Peu d’entre eux semblent cependant se demander ce qu’il pouvait bien trouver à herboriser, en pleine nuit, au milieu d’un commando de casseurs en train d’assaillir les gendarmes, ce pacifique botaniste. N’en ont-ils pas, un peu trop vite, fait un martyr ?
En tant qu’ancien guérillero du Quartier Latin, ayant moi aussi, en compagnie d’autres petits crétins qui se prenaient pour Che Guevara, manié la barre de fer et le cocktail Molotov (ce dont je ne tire – que chacun en soit parfaitement convaincu – aucune fierté, bien au contraire !), je puis aujourd’hui assurer que, si, à l’occasion de mes grotesques et coupables agissements, il m’était arrivé un regrettable « accident », il ne serait jamais venu à l’esprit de mes pauvres parents (que ceux-ci reposent en paix !) l’idée saugrenue d’aller porter plainte contre les vilains policiers.
38 Comments
Comments are closed.