Tribune libre de Frédéric d’Orval*
Les dernières polémiques ont fait apparaître les faiblesses des catholiques dans leur manière de réagir aux attaques dirigées contre l’Eglise et contre Dieu lui-même. Loin de faire front pour nous défendre efficacement, nous préférons étaler nos divisions sur la place publique, tels un père et une mère se disputant devant leurs enfants quant à l’éducation à leur donner.
La polémique autour de la pièce de théâtre de Romeo Castellucci, “Sur le concept du visage du Fils de Dieu”, a montré une nouvelle fois cette carence.
Il aurait dû être possible de concilier les positions de l’abbé Pierre-Hervé Grosjean, jeune prêtre dynamique du diocèse des Yvelines, et des associations qui ont piloté la mobilisation, notamment l’Institut Civitas, sans que ces positions ne se retrouvent antagonistes sur la place publique. L’échauffement des esprits aurait dû être évité, pour empêcher les médias de pouvoir villipender “les fondamentalistes” et “les intégristes”, qui se retrouvent de façon trop manichéenne exclus du camp des “gentils”, subitement occupé par les “modérés”.
Nos divisions nous rendent faibles. Ainsi, les élites politiques, culturelles et médiatiques peuvent tranquillement continuer leur entreprise d’éviction de l’Eglise et de son influence sur la société, alors même que son message est universel.
Cette pièce a heurté beaucoup d’entre nous, blessés de voir leur Sauveur sali, et peu dupes d’une scène hypocritement et lâchement supprimée entre Avignon, dont le public est largement anticlérical, et Paris. Peu importe l’ambiguité, cette pièce, grassement subventionnée par la mairie de Paris et le Conseil régional d’Île-de-France, fut ressentie comme humiliante pour beaucoup de catholiques, ce qui explique cette mobilisation peut-être trop spontanée.
Mais comment peut-il en être autrement, alors nos évêques, également divisés, font preuve de si peu d’autorité et se montrent si passifs et évasifs quant à la réponse à donner à cette polémique ? Nous avons peut-être foncé tête baissée dans le piège médiatique, faute de concertation préalable et d’unité de parole.
Pourtant, l’histoire récente a montré que les catholiques, notamment les jeunes générations, étaient capables de s’unir pour défendre ce en quoi nous croyons.
En 2009, le pape s’est exprimé sur l’efficacité relative du préservatif comme moyen de lutte contre le SIDA, et a mis en avant des méthodes dont l’efficacité n’est plus à démontrer : la chasteté et la fidélité. Comme d’habitude, nos élites se sont déchaînées contre le Saint Père, allant jusqu’à le qualifier d’assassin. Plusieurs organisations de gauche et lobbies homosexuels se sont mobilisés, organisant dans toute la France des distributions de préservatifs sur les parvis des cathédrales de France.
Un réseau de jeunes catholiques s’est créé en réaction à ce mouvement, et une bannière est apparue, notamment suite aux échauffourées du parvis de Notre Dame de Paris qui se sont déroulés sous l’œil attentif des caméras, le 22 mars 2009. Cette bannière, certains s’en rappellent encore, c’était le collectif “Act’Hope”, qui connut de fortes retombées médiatiques aux côtés de l’association “Touche pas à mon Pape”, avant de se faire nettement moins entendre.
Alors qu’une pièce de théâtre ne souffrant, semble-t-il, d’aucune ambiguïté, se prépare à être jouée à Toulouse puis à Paris, notre collectif Act’Hope tient à redonner de la voix. Il constitue désormais une association loi 1901 et un site internet va être lancé dans les prochaines heures, et pourquoi pas, à long terme, des structures plus territoriales.
Nous souhaitons nous mobiliser contre la pièce “Golgota Picnic”, dont le réalisateur espagnol, Rodrigo Garcia, n’hésite pas à qualifier le Christ de « putain de diable terroriste ».
Avant dimanche prochain, un argumentaire précis sera publié, texte à l’appui, pour dénoncer efficacement cette pièce.
La grille de lecture de notre action se fera autour de cinq fondamentaux, que vous retrouverez sur notre site :
I/ Défendre notre Saint Père et son Eglise ;
II/ Promouvoir l’unité des catholiques autour du Pape, autorité morale et spirituelle ;
III/ Défendre notre Foi et le message du Christ ;
IV/ Lutter contre les attaques dirigées contre l’Histoire et la Culture de la France fille aînée de l’Eglise ;
V/ Lutter contre les dérives de l’art contemporain visant à détruire 2000 ans de christianisme.
Malgré notre jeunesse, nous croyons que les catholiques peuvent se mobiliser dans une optique de combat. En revanche, le combat nous semble indissociable d’un comportement catholique. Notre lutte est avant tout spirituelle, elle passe par la prière de tous. Elle est ensuite intellectuelle, nous devons nous former pour combattre à armes égales avec la part des élites qui nous vilipendent.
Enfin, l’action sur le terrain sera toujours exemplaire. En tant que catholiques, nous devons resplendir de nos valeurs, notre mission est également évangélisatrice, et la violence n’a pas lieu d’être. Comme l’a enseigné Notre Sauveur Jésus Christ, nous devons aimer nos ennemis.
Nous ferons au mieux pour faire preuve, avec vous, d’inventivité et d’humour, pour attirer l’œil des médias sans cultiver l’image de l’“intégrisme”, si néfaste à notre cause.
Unissons-nous, formons-nous, prions et combattons !
Rejoignez-nous !
“Le mépris du sacré et du sacrilège est le plus court chemin vers la barbarie” Jean Clair
*Frédéric d’Orval est porte-parole de l’association Act’Hope ([email protected], 06 68 31 83 27).
> la page Facebook d’Act’Hope.
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