La Ministre de la Justice, grande utilisatrice du vélo, avait récemment dû rétropédaler en catastrophe après avoir proposé de banaliser l’absence de permis de conduire par une simple amende forfaitaire. Tendresse idéologique pour les marginaux qui vivent dans l’illégalité au détriment des autres ? Satisfaction donnée au Syndicat de la Magistrature pour permettre aux juges politisés de se consacrer aux dossiers qui relèvent de l’inquisition politique ou sociale ? Sans approfondir les objectifs, on constatera qu’une fois de plus la politique menée par Mme Taubira se résume à un contre-sens systématique. Si le Bien Commun désigne pour tous les esprits doués d’un minimum de bon sens une mesure nécessaire, on peut être sûr que l’ex-indépendantiste choisira de favoriser le choix inverse. La fragilisation de la famille touche profondément notre société et son avenir : on dissout l’institution matrimoniale en faisant du mariage un symbole affectif entre deux personnes indépendamment de leur sexe et en escamotant la dimension anthropologique de la fondation d’une famille, soit transmettre la vie et assurer le futur d’une communauté. De même, après douze années de progrès, la sécurité routière régresse. Le nombre des morts sur la route a augmenté en 2014, de 3,5% par rapport à 2013 selon un rapport de l’Inspection Générale de l’Administration qui pointe un manque de coopération interministérielle et même de volonté gouvernementale. La divulgation de cette mise en garde a suivi l’annonce par la presse de la hausse inquiétante du mois de Juillet 2015 par rapport au mois de Juillet 2014 : + 19, 2% ! La précipitation du Premier Ministre pour annoncer un Comité Interministériel de la Sécurité Routière à la rentrée, alors qu’aucune réunion n’a eu lieu depuis Mai 2011 résonne comme l’aveu d’un coupable. Manuel Valls rappelle bien les mesures disparates prises en Janvier de cette année, mais l’inversion de la courbe ( tiens donc ?!?) positive des accidents mortels aurait dû donner lieu à une action plus cohérente et déterminée ainsi qu’à une communication plus dramatique que technique. Les habituelles limitations de vitesse proposées ont-elles vraiment pour d’assurer la sécurité ou de taxer les automobilistes au bénéfice d’un Etat impécunieux et dépensier ? Chacun connaît un radar qui en raison de son emplacement est davantage une machine à sous qu’un instrument de sécurité.
La question des deux roues motorisées est particulièrement révélatrice de l’impéritie politique en ce domaine. En Juillet, la mortalité a augmenté de 57 % par rapport à l’année dernière avec 105 morts ! Lors de la mission parlementaire consacrée à la sécurité routière, nous avions déjà souligné ce point sensible. Certes, paradoxalement, le beau temps entraîne mécaniquement le nombre des accidents de deux roues, plus nombreux à circuler, mais aucun gouvernement n’a osé mettre en oeuvre les propositions que nous avions faites : obligation du gilet fluorescent, combinaison airbag pour les engins puissants, immatriculation visible, et évidemment sévérité égale entre automobilistes et motards. A quoi sert de limiter la vitesse, si la limitation ne s’applique pas à chacun. Par ailleurs, si l’Etat doit réprimer, il doit aussi améliorer les conditions matérielles de la sécurité routière, supprimer les points noirs qui causent ou aggravent les accidents. Il doit surtout sensibiliser l’opinion, responsabiliser les usagers de la route par une campagne d’information à la hauteur du problème. Contraindre et punir davantage l’automobiliste que l’utilisateur du « deux roues » ou que le piéton au lieu d’améliorer la signalisation, la protection et l’information des usagers relève du réflexe plus que de la réflexion. Or, le gouvernement, en l’occurrence le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’énergie, vient justement de décider la suppression du Centre d’information routière et de ses antennes régionales ! Le pouvoir actuel, moins futé que le bison, a toujours préféré les débats idéologiques à ce sujet qui intéresse tous les Français, quelque soit leur opinion politique. La sécurité routière est l’affaire de tous et ne pourra être assurée en opposant les uns aux autres, les gentils cyclistes aux méchants automobilistes.
Cette incapacité du pouvoir à s’emparer des vrais sujets et à faire face aux défis réels qu’affronte notre pays est sans doute la marque la plus frappante du mandat présidentiel amorcé en 2012. Il touche aussi bien l’économie que la famille, les migrations que l’éducation, mais c’est sans doute dans le domaine de la sécurité, et donc de la Justice, que la défaillance est la plus grave. C’est un défi permanent au bon sens. Au moment même où Madame Taubira inscrit sa complaisance envers la délinquance dans la loi pénale, l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales révèle une inquiétante montée de la violence dans notre pays, et notamment dans la capitale : +13% pour la violence « gratuite » entre juillet 2014 et Juillet 2015 par rapport à l’année précédente, + 8% pour la violence à l’encontre des détenteurs de l’autorité. Cette tendance lourde à » l’anomie », au recul du sentiment commun de la loi et de l’ordre, n’est pas le fait du hasard : elle est la conséquence de l’idéologie portée avec emphase par la Ministre de la Justice dont la nomination a été un absolu contre-sens.
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