J’ai compris en écoutant l’homélie dominicale de l’évêque qui officie pendant ses vacances à l’Île de Ré que la propagande macronienne avait fait de terribles ravages dans les cerveaux même ceux supposés les plus imperméables !
Quelques semaines auparavant, j’avais déjà écouté notre brave curé terminer sa messe par un tonitruant « en marche », mais là, ce « celles et ceux » se répercutant à travers les enceintes de notre église, je l’ai mal ressenti. Bon, il est vrai que sur le parvis de Notre-Dame de l’Annonciation, a été gravé pour célébrer le premier anniversaire de la Révolution la maxime républicaine : Liberté, Égalité, Fraternité. Mais si les villageois de l’Île de Ré d’alors avaient voulu ainsi marquer leur ancrage à gauche (déjà ?), comment admettre qu’un évêque puisse utilise la novlangue inventée par la brillant équipe de communication du candidat Macron.
Écoutez les radios, comme RMC, dont les invités et leurs hôtes emploient à longueur d’antenne ce « celles et ceux ». Une invention linguistique exigée par la parité chère à nos politiciens imprégnés de culture gauchisante. Même si cette expression de « celles et ceux » soit parfaitement français, elle doit tout à l’obligation de la mixité. Avant Macron, qui décidément veut tout bouleverser de nos habitudes, on nous avait enseigné à parler de ceux. Le masculin dominant le féminin, quitte à en oublier même qu’il existât ! Ce « ceux » incluaient sans les nommer, les hommes et les femmes, et même les enfants. D’ailleurs je suggérerait à Benjamin Griveaux de détailler ce « celles et ceux » en leur rajoutant, en cs de nécessité descriptive « et leurs enfants », façon faire-part de mariage…
Ah et puis j’allais oublier que la novlangue macronienne, et Macron le premier utilise aussi et mais oui, c’est bien sûr, « Toutes et tous ». Toujours au nom de la mixité et de la parité, celle-là même qui nous a amené une assemblée nationale à la composition absolument unique ressemblant plus à un amphi de fac, qu’à un Parlement… pour rallonger son discours, d’ailleurs, notre Premier ministre peut aller jusqu’à parler de toutes celles et tous ceux.
Interrogez Google, et le nombre de citations dans lesquelles Macron et son entourage de ministres ou de conseilleurs utilisent cette expression, démontre qu’il s’agit là vraiment d’une nouvelle façon de communiquer. Dans la droite ligne de la féminisation des professions. Marguerite Yourcenar est une auteure, plus un auteur. L’artisan est devenu une artisane. Et la professeure, dénomination que l’Académie Française n’a pas du tout aimé. La prof, c’était tout de même plus viril, non ? Le « la » n’ayant nul besoin d’un « e » terminal.
Vous imaginez notre Président saluer le courage de celles et ceux, sapeuse-pompières et sapeurs-pompiers lors des embuscades auxquelles elles et ils sont affrontés ? Tiens, d’ailleurs pourquoi privilégiés le masculin pluriel lorsque l’on mentionne celles et ceux. Celles étant toujours citées en premier( ou en première?) sans doute par souci de galanterie bien masculine, elle, plus que par effet musical. Ceux et celles pourraient,en effet, choquer nos oreilles. Non, précisons : celles et ceux à qui la primeur masculine sonnerait mal aux oreilles.
Et puis nous l’avons échappé belle lors de la fracassante sortie de notre président devant les jeunes invités Xavier Niel : que celles et ceux n’auraient-on dit s’il avait déclaré « celles et ceux qui ne sont rien ». Ce jour là, les « sont rien »’ n’étaient que ceux.
Mais le Président semble s’être rattrapé lors de sa courte “homélie” à l’issue du défilé majestueux du 14 juillet puisqu’ils n’a employé que le seul déterminant démonstratif “ceux” en parlant de nos soldats…
Floris de Bonneville
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