Sur le terrorisme, Barack Obama est le premier à s’exprimer : « En frappant la communauté gay, l’attaque effroyable d’Orlando nous atteint tous ». Formule convenue suivie d’un couplet anti-lobby-des-armes. Les mots « islam radical » ne sont pas prononcés, observe Donald Trump. En revanche, Trump, lui, se trouve indirectement visé par une dénonciation des « attaques contre tout Américain, quelle que soit sa race, son ethnie, sa religion ou son orientation sexuelle ».
Deuxième discours d’Obama, dans le sillage du premier. Sollicitude appuyée avec la « communauté LGBT » qui a droit à ses « orientations ». La faute est rejetée sur le lobby des armes en particulier et « l’extrémisme » en général. Pas un mot de la probable proximité du tueur avec l’islamiste Moner Mohammad Abu Salha, un Américain formé en Syrie et qui a commis un attentat-suicide. Pas un mot de ses voyages en Arabie saoudite. A noter, toutefois, une concession à Trump, le président Américain prononce, cette fois, à deux reprises, le terme « islamisme ».
Sur ces entre-faits, Donald Trump intervient. Il ignore Hillary et s’emploie à dire des choses plus pertinentes que celles d’Obama. Appelle à renoncer au « nation building » au Proche-Orient et à faire faire une pause à l’immigration. Invoque la Constitution américaine, qui confère au Président la possibilité d’une loi fédérale rendant illégale l’immigration en provenance de certains pays, en l’occurrence les foyers de djihadistes.
Les constitutionnalistes interrogés acquiescent, tout en considérant qu’une restriction pour des motifs religieux pourrait être contrecarrée par la Cour suprême. Les journalistes de CNN ou NBC sont pris à revers : enfin une idée, et elle émane de la personnalité censée ne pas en avoir ! Trump a tenu un discours de présidentiable, qui le hisse au niveau de Barack Obama, par-dessus la tête d’Hillary Clinton, qui n’a rien dit de saillant.
En outre, Trump exhorte les Américains musulmans à expulser de leurs rangs leurs brebis galeuse, à coopérer avec les autorités, à ne plus refuser la dénonciation au nom d’une solidarité islamique. Il instruit le procès de la « political correctness » qui empêche de débattre de certains faits.
On sait, par ailleurs, le tueur enregistré comme électeur du parti démocrate. Il était même impliqué dans l’idéologie anti-discriminations promue par ce parti. Omar Mateen est assez proche du cas des frères Tsarnaïev, responsables des attentats de Boston. Fox news révèle que, sur son lieu de travail d’agent de sécurité, il tenait des propos insultants et menaçait ses propres collègues. La pérennité de son emploi tenait à la peur d’être suspecté de discrimination.
> Marc Crapez est politologue. Sa page Facebook.
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