Selon SOS Homophobie, les actes homophobes (insultes et agressions) ont augmenté de 78 % l’année dernière. En cause : le débat sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels et les manifestations contre ce projet de loi qui aurait facilité sa recrudescence. Paradoxe : certains reconnaissent que les opposants au mariage homosexuels ne sont pas homophobes. Pour comprendre les accusations d’homophobie, faisons un petit tour d’horizon sur les associations qui la dénoncent, la définition de ce mot et ce que cache cette accusation.
1- Les témoignages et leur authenticité
Le Figaro a affirmé que SOS Homophobie se basait sur des témoignages. Or, rien ne prouve que ces personnes n’ont été agressées dans la rue par quiconque. Comme par hasard, ce sont les mouvements opposés au mariage homosexuel qui sont mis en cause. Bref, on peut se questionner légitimement sur l’authenticité de ce rapport.
2- Qui sont les associations qui dénoncent l’homophobie ?
Commençons par la plus connue : SOS Homophobie. Elle est créée le 11 avril 1994. Elle a beaucoup milité pour le PACS (adopté en 1999) et le “mariage” homosexuel (adopté il y a un an). Par ailleurs, dans une émission où elle se trouvait face à Tugdual Derville, une de ses représentantes avait affirmé que l’opposition au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels était homophobe et que les personnes homosexuelles qui militaient avec la Manif pour Tous étaient, elles aussi, homophobes. SOS Homophobie intervient beaucoup dans les classes et à la mise en place de l’expérimentation des ABCD de l’égalité qui veulent inculquer la théorie du genre.
Il y a aussi l’Inter-LGBT, créée en 1999. Elle milite en faveur de l’identité de genre et le mariage, l’adoption pour les couples homosexuels. Elle est favorable à la PMA mais sa position n’est pas claire pour les mères-porteuses. Elle organise le plus souvent une marche des fierté. Paradoxe : l’orientation sexuelle est considérée faire partie de la vie privée des personnes. Ainsi, l’année dernière, sa revendication était de légaliser la Procréation Médicalement Assistée (PMA) alors que le gouvernement a préféré temporiser pour éviter la mobilisation des opposants. Mais ça n’a pas l’air de fonctionner car une proposition de loi sur ce sujet est apportée par le groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Un de ses membres les plus engagés est Jean-Luc Romero, député PS.
D’autres associations sont actives dans ce milieu, comme Le Refuge, mais elles sont aussi très divisées sur les sujets comme la GPA et la pénalisation de la prostitution. Ainsi, la Coordination Lesbienne a annoncé le 1er mars 2014 qu’elle quittait l’Inter-LGBT parce qu’elle est contre les mères-porteuses et le système prostitutionnelle. L’Inter-LGBT représente aussi des associations qui militent en faveur de ces deux sujets.
“Ce n’est pas la peine de nous rééduquer puisque nous supportons déjà les personnes homosexuelles.”
3- Que cache l’accusation d’homophobie ?
L’accusation d’homophobie cache quelque chose de beaucoup plus subtile que la simple volonté de lutter contre les discriminations et les droits pour les personnes homosexuelles. Déjà, il y a un continuum entre l’agression d’une personne (qui est condamnable parce qu’il y a violence) et le refus du mariage et l’adoption pour les couples homosexuels. Le terme homophobie est apparu dans les années 1970, plus précisément le 23 mai 1969 dans une revue sur la pornographie américaine. Selon cette revue, ce mot signifierais que certains hommes hétérosexuels ont peur de passer homosexuel. Quoi de plus naturel que d’avoir peur de passer d’une orientation sexuelle à une autre ? En fait, ce terme cache une volonté de réduire la liberté d’expression. Dans une tribune au Figaro Vox, le philosophe Thibaud Collin avait défini trois critères concernant la théorie du genre. Le premier est le critère psychiatrique. Il a été établit dans les années 1950-1960 par les psychiatres et désigne le sentiment d’appartenance d’une personne à son sexe opposé. Par exemple, un homme peut se sentir femme. Le deuxième critère est repris par les féministes dont Judith Bluter dans les années 1970. Il a pour but de mettre en cause les rôles qui sont définis entre l’homme et la femme. Ainsi, le sexisme est le refus de toute distinction sociale entre l’homme et la femme. Par exemple : une femme qui refuse de travailler pour rester éduquer ses enfants à la maison est anormale. Le mot clé à retenir est l’interchangeabilité des rôles. Le troisième critère est le critère homosexualiste. Les militants du genre, dont la plupart sont homosexuels, ont la volonté de remplacer ce qu’ils nomment “la norme hétérosexuelle” par la leur parce qu’ils estiment qu’ils ont été discriminés pendant trop longtemps. Le problème est leur volonté de normaliser l’homosexualité et de faire en sorte que l’hétérosexualité ne soit pas normale.
En vérité, ce qui se passe est un simple transfert des normes. Désormais, ce qui est illégal doit devenir légal et si on n’est pas d’accord, alors on doit être rééduqué. C’est la fameuse lutte contre les stéréotypes au travers des ABCD de l’égalité. Pour rendre l’élève tolérant, il faut lui inculquer que l’homosexualité est une orientation parfaitement normale. Or, le sens du mot tolérant a été détourné. Il vient du latin “tolerare” qui signifie “supporter”. Donc, ce n’est pas la peine de nous rééduquer puisque nous supportons déjà les personnes homosexuelles. D’ailleurs, nos dirigeants sont en train de faire de la discrimination entre citoyens puisque les droits sont définis en fonction de critères physiques et psychologiques. Je terminerai en citant le pape Léon XIII dans son Encyclique Rerum Novarum : “à qui veut diriger une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines”.
> Antoine Billot anime un blog.
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