Tribune libre
13 mai ! Cette date marque symboliquement le cinquantième-quatrième anniversaire de la naissance de la Ve République. Symboliquement parce que réellement la Ve n’est née que le 4 octobre, mais qui se souvient de cette date ? Tandis que le 13 mai contient en lui tout l’esprit de la Ve.
Le 13 mai, c’est le jour d’un coup d’État, mené par des autorités civiles et militaires. Tous ou presque tous seront ensuite pourchassé par la police gaulliste. Coup d’état qui va ramener De Gaulle “aux affaires” comme on disait à l’époque, le tirant d’une longue période d’isolement où il s’était placé lui-même, persuadé que la France éplorée allait venir le rechercher après sa démission du gouvernement provisoire d’après guerre.
Coup d’État née d’une ambiguïté, les putchistes ayant été convaincu par les petites mains gaullistes que le Grand Homme entrait parfaitement dans leurs vues de garder l’Algérie française.
Au lieu de cela on a eu une seconde tentative de putsch en réaction contre le mensonge, marque de fabrique de la Ve, une épuration politico-militaire, l’Algérie indépendante, larguée, les massacres de Pieds-Noirs, l’exil, l’épuration ethnique et en prime les Algériens puis tout le Maghreb et ensuite l’Afrique noire en France. Et ça continue. Merci Grand Homme !
Comment cette république née sous des hospices aussi néfaste pouvait-elle accoucher d’une autre France que celle d’aujourd’hui ?
Les jours où je crois en Dieu, je me dis que cette république et ce Grand Homme, c’est un châtiment pour nous faire expier nos erreurs et nos fautes. Les autres jours je me demande ce qui peut bien pousser une classe politique composée — encore pour un bref laps de temps — d’une majorité d’enfants de ce pays, à œuvrer ainsi durablement pour la destruction du pays et le malheur de leurs concitoyens.
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