Bien sûr, il y a l’antifascisme grossier et quelque peu pathologique des antifas mais il s’agit là d’une singerie du fascisme des années vingt et trente : vociférations, brutes cagoulées, barres de fer, vitrines cassées. Il est fascinant de remarquer que ceux-là même qui vandalisent des librairies, des permanences ou des salles de réunions n’imaginent pas un seul instant qu’ils eussent pu faire partis des agresseurs lors de la Nuit de cristal. Pire, lorsqu’ils partent caillasser des « commandos anti IVG » – constitués en règle général de trois retraités et de deux mères de familles armés de chapelets – ils se perçoivent sérieusement comme des partisans boutant les commandos de la Wehrmacht ! Passons, les incohérences des miliciens du régime n’impressionnent guère au-delà du périphérique intérieur.
“Le fascisme adulait les valeurs viriles et méprisait les faibles ; l’antifascisme révère le féminisme et les victimes autoproclamées.”
En dépit de sa collusion avec le premier, l’authentique antifascisme, celui de la classe dirigeante, est au contraire tout à fait cohérent. Il se présente toujours et se perçoit souvent sincèrement comme l’opposé du fascisme. Or, au-delà de quelques troublantes ressemblances comme l’illusion de la toute-puissance ou la volonté de formater les enfants dès l’école primaire, il faut avouer qu’il s’oppose bien point par point au fascisme historique. Le fascisme vénérait l’Etat, l’antifascisme l’affaiblit au maximum dans ses fonctions régaliennes. Le fascisme sanctifiait la nation et justifiait toutes les agressions pour la renforcer; l’antifascisme déteste la nation et encourage toutes les attaques contre elle. Le fascisme avait le culte du chef et du groupe ; l’antifascisme adore les anti-héros et vénère l’individu. Le fascisme rêvait d’une purification ethnique et culturelle ; l’antifascisme loue le métissage et le multiculturalisme. Le fascisme adulait les valeurs viriles et méprisait les faibles ; l’antifascisme révère le féminisme et les victimes autoproclamées. Sa justice excuse le criminel – forcément rendu mauvais par sa famille ou la société – mais sanctionne le courage et la légitime défense.
“Si le fascisme justifiait le crime de masse, l’antifascisme encourage le suicide de masse qu’il maquille en acte charitable après avoir créé lui-même les causes du désespoir.”
Faut-il en conclure comme ses thuriféraires que l’authentique antifascisme est aussi noble que le fascisme fut ignoble ? Si le fascisme fut bien une peste criminogène, l’antifascisme est un SIDA qui attaque les défenses immunitaires de la société et de la civilisation. Si le fascisme justifiait le crime de masse, l’antifascisme encourage le suicide de masse qu’il maquille en acte charitable après avoir créé lui-même les causes du désespoir. Si au temps du fascisme, le plus aimable des citoyens courait le risque d’être battu à mort dans un commissariat par les forces de l’ordre, au temps de l’antifascisme il court le risque d’être frappé à mort par les forces du désordre à peu près partout à l’exception d’un commissariat. Que faut-il alors conclure de ce jeu de miroir ? Simplement que le symétrique du mal, ce n’est pas le Bien, mais le mal opposé et que lorsqu’un monstre se regarde dans la glace, il se voit certes avec les traits inversés, mais ce qu’il voit, c’est bien toujours un monstre !
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