Éditorial d’Éric Martin* paru dans le n°4 des Nouvelles de France
LA DROITE MALADROITE,
ÇA SUFFIT !
LE 6 MAI 2007, 18 983 138 FRANÇAIS faisaient élire Nicolas Sarkozy. Souvent enthousiastes, nombre d’entre eux pensaient que c’en était fini de la fausse droite. Cinq années ont passé et le bilan de Nicolas Sarkozy, catastrophique, montre le contraire :
– Aucune ligne directrice ni la moindre cohérence ne sont observables. Exemple : apôtre d’un « New Deal écologique en France » en octobre 2007, le président jugeait en mars 2010 que « toutes ces questions d’environnement, (…) ça commence à bien faire »… Et comme le remarquait Éric Zemmour en janvier 2012, Claude Guéant « n’ose pas dire que, face à la délinquance étrangère, c’est son propre patron (Nicolas Sarkozy, ndlr) qui l’a privé d’une arme efficace : l’expulsion du territoire, la fameuse double peine que Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, fut si fier d’avoir supprimé »…
– Une fascination inquiétante pour la gauche a été constatée. Pour rester sur l’exemple précédent, on se demande ce que le terme « New Deal » vient faire dans la bouche d’un président soi-disant de droite : il fait référence à la politique interventionniste du président démocrate Franklin Delano Roosevelt, dont il n’est pas prouvé qu’elle ait eu un quelconque effet contre la crise qui touchait alors l’Oncle Sam. Nicolas Sarkozy sait paraphraser Maurice Thorez (« Il faut savoir finir une guerre ») pour annoncer le retrait d’un quart des troupes françaises d’ici à la fin de l’année. Qu’est-ce que son fameux plan de relance à 26 milliards sinon un réflexe keynésien acceptable, à la rigueur, au PS, mais pas à l’UMP ? Je ne parle pas de « l’ouverture » (comme s’il n’y avait pas assez de talents de droite) ou de l’obstination de son ministre de l’Éducation nationale (à quand son dégraissage puis son démantèlement ?) à accepter que les manuels scolaires de sciences de la vie et de la terre évoquent l’idéologie du gender comme une vérité scientifique… Ou des 19 taxes créées par ce président « de droite » les deux premières années de son mandat !
Restent les belles paroles pour consoler et tenter de rassurer un électorat furieux d’avoir été trompé – une fois de plus ! – et désorienté. Hors de question de voter pour la gauche, y compris la soi-disant modérée, dont les promesses font froid dans le dos. Apporter son suffrage à Marine Le Pen ? Pour donner un coup de pied dans la fourmilière, pourquoi pas. Avec deux bémols :
– Un second tour Marine Le Pen/François Hollande aboutirait sans doute à la victoire du second.
– Le programme de Marine Le Pen est un programme économiquement davantage étatiste et, plus généralement, moins de droite que celui défendu par son père.
Reconnaissons-le, l’électeur français de droite n’a pas de candidat de second tour à l’élection présidentielle de 2012. Contrairement à l’électeur états-unien conservative, on ne lui a pas demandé son avis sur le candidat censé défendre ses idées. A quand une primaire ouverte à tous les Français, à l’image de celle organisée en octobre par le Parti socialiste en octobre 2011 ? A quand l’émergence de candidats comme le député Droite populaire Philippe Meunier, qui n’hésite pas à affirmer que « non, l’immigration n’est pas une chance pour la France »[1], contre les habituels modérés et leurs vulgaires pitbulls imposés par l’establishment de l’UMP ?
*Éric Martin est rédacteur en chef du bimédia Nouvelles de France.
[1] Libération du 27 janvier 2012.
Sommaire du n°4 (FÉVRIER 2012) :
3 LE GRAND ENTRETIEN
L’Archiduc Georges de Habsbourg dénonce « un tsunami d’informations négatives » contre la Hongrie
6 RENCONTRE
Jean-Marie Le Méné : « Il n’y a jamais eu autant d’enfants trisomiques dans les films que depuis qu’il n’y en a plus dans les berceaux ! »
9 POINT DE VUE
Le vent de la liberté souffle de l’Est, par John Laughland
11 LIVRESQUE
L’apport capital de la France dans la
victoire des alliés, 14-18/39-45
12 ÉCONOMIE
La TVA sociale s’invite dans le débat, par Thibault Doidy de Kerguelen
14 DÉLIT D’IM@GES
15 LA RELÈVE
Benjamin Izarn, pro-vie en paroles et en actes
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