Il ne faut pas être très perspicace pour comprendre que les Gilets Jaunes ont déchiré le rideau. Sauf les aveugles et ceux qui s’affairent derrière le rideau refusent l’évidence. Les Français savent maintenant combien leur régime s’est éloigné de la démocratie, c’est-à-dire d’un pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Le pouvoir est détenu par une oligarchie, un microcosme qui n’est pas seulement politique, mais aussi économique et médiatique, une caste qui n’est pas seulement française ou même binationale, mais carrément étrangère à travers les influences des Etats riches, des institutions européennes, des organisations mondialistes et des ONG aux financements obscurs, mais aux intentions très clairement antinationales.
Les citoyens en ont majoritairement pris conscience. Un sondage du Cevipof réalisé par Opinion Way et publié par le Figaro, indique un fort recul de la confiance dans les élus. Le Président s’effondre à 20 %, le Premier Ministre recule à 22%, les députés décrochent à 31%, les partis stagnent à 9%. Seuls les Maires tirent leur épingle du jeu avec 58%. De manière générale, c’est la proximité et ses services de protection qui ont l’affection du public avec 78% pour les hôpitaux, 74% pour la police, 69% pour l’école. Dans le domaine économique, la population préfère les « petits » (78%) et se méfie davantage des banques (27%) et des grandes entreprises privées (36%) et publiques (40%). Les médias suscitent également la méfiance avec 23% seulement d’opinions favorables. Pourtant, ils continuent d’influencer plus sourdement la tendance que les institutions ou les élus : l’actualité est sans doute pour beaucoup dans le fort recul de l’Eglise catholique à 38%, et dans le crédit apporté aux réformes sociétales comme le mariage unisexe et la PMA pour les célibataires ou les homosexuels : les opposants au premier ne sont plus que 23% et le soutien à la seconde bondit de 3 points à 48%. L’individualisme et le communautarisme prônés par l’idéologie dominante dans les médias progressent non sans contradiction : les Français considèrent à 75% qu’ils vivent dans une République où tout le monde a le droit de s’exprimer, même si cela déplaît à certaines communautés, mais « en même temps », ils sont 59% à penser que la France est constituée de communautés avec des droits qui doivent être respectés, fût-ce en restreignant certaines libertés. Les procès qui poussent au silence les « phobes » en tout genre devraient inquiéter davantage l’opinion. De même, 46% des Français font confiance aux chiffres sur le réchauffement climatique, mais 33% à ceux de l’immigration. En fait, la majorité continue à mêler aux effets des modes médiatiques plutôt libertaires, et des manipulations gouvernementales comme celles de la justification écologique de la fiscalité, un vieux fond national qui préfère le public au privé, et considère à 48% seulement qu’il faut réduire le nombre des fonctionnaires et à 72% que l’économie privilégie les patrons au détriment des travailleurs. La conclusion qui s’impose est que ce déficit de confiance dans les élus nationaux met en cause notre démocratie, et sans doute davantage encore que les Français n’en ont conscience, puisqu’ils demeurent déterminés par le rouleau compresseur médiatique dont ils mettent globalement en doute l’honnêteté. Mais, globalement, la défiance envers notre démocratie représentative s’est installée : à l’égard de la politique c’est 37% de méfiance, 32% de dégoût, 8% d’ennui, 4% de peur… et 17% de sentiments positifs !
Pour accentuer le désarroi, il est frappant de constater que le pouvoir actuel, expression caricaturale de l’oligarchie, veut lancer un débat national en excluant d’emblée que les « valeurs » de son idéologie soient contestées. Ainsi, le mariage unisexe, l’avortement et la peine capitale ne peuvent être l’objet d’une discussion, selon le « petit marquis » qui sert de porte-parole à « notre » président. C’est la « démocratie du cliquet » qui fait qu’un « progrès », qui permet de tuer les foetus ou de sauvegarder la vie des tueurs en série, serait un acquis définitif. Une véritable démocratie, qui allierait la représentation par des élus et le référendum, devrait pourtant pouvoir débattre de tout. Sans doute, l’Etat de droit doit-il encadrer la souveraineté populaire afin de protéger nos libertés fondamentales. Mais la vie d’un assassin récidiviste est-elle une liberté fondamentale ? La liberté d’expression, elle, est fondamentale dès lors qu’elle évite l’injure, la diffamation ou l’appel à la violence. La trilogie infernale de la pensée unique, du politiquement correct et du terrorisme intellectuel, l’a étranglée dans la presse et devant les tribunaux, avec la complicité du législateur. L’Etat de droit est, de plus en plus, un leurre utilisé pour museler la volonté populaire et son expression, pour leur imposer un carcan de règles internationales, et pour leur substituer l’idéologie de la super-classe mondialiste en couvrant les intérêts des plus riches par le voile d’intentions morales pour le moins discutables comme le droit des migrants à aller là où ils veulent.
Les Français veulent plus de démocratie. Ils doutent de celle au sein de laquelle ils vivent. 55% (-6%) placent encore leur espoir dans les élections, mais 42% (+16%) croient désormais que les manifestations de rue sont plus utiles. On ne pourra sortir de cette grande dépression démocratique que par un vote décisif, après la démission du président ou la dissolution du parlement, ou encore en prenant la bonne habitude du référendum d’initiative populaire ou citoyenne !
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