Y aura-t-il bientôt un nouveau corps de légionnaires combattant sous un drapeau tricolore : blanc, bleu, rouge ?
Tel est le sens de la récente proposition que le parlementaire russe Roman Khudyakov a adressée au ministère de la Défense de Russie. L’idée a été largement reprise par les média russes.
Le rôle de cette nouvelle Légion Etrangère serait d’assurer la stabilité en Asie Centrale et de contrer toute action de l’Etat Islamique dans cette région.
Plus particulièrement, son objectif serait d’augmenter la profondeur stratégique de la Russie au-devant de sa frontière avec le Kazakhstan, frontière longue de près de 7000 km, qui débute, dans sa partie occidentale, sur les rivages de la mer Caspienne et s’étend jusqu’à la Chine. Cette frontière, séparant la Fédération de Russie des ex-républiques soviétiques musulmanes, situées plus au sud, a une importance stratégique pour la sécurité de la Russie.
Ainsi, la nouvelle Légion étrangère aurait pour mission principale d’arrêter toute tentative d’agression de la part de l’Etat Islamique et des mouvements alliés à l’EI en Asie Centrale, avant que celles-ci n’atteignent le sol russe.
La Légion Etrangère ferait partie intégrante des forces armées russes, tous ses officiers seraient Russes. Les légionnaires seraient majoritairement recrutés dans les ex-républiques soviétiques d’Asie Centrale, devenues Etats indépendants. Ils recevraient un salaire équivalent à celui des soldats professionnels russes et ils pourraient obtenir la nationalité russe après six années de service.
Le gouvernement russe n’a pas, pour l’instant, donné de réponse à la proposition de Khudyakov. Certains média russes soulignent le danger de défection de légionnaires de confession musulmane, qui pourraient être tentés de rejoindre les rangs des djihadistes.
Quoi qu’il en soit, cette proposition est révélatrice de la préoccupation grandissante des autorités russes mais aussi des Etats d’Asie Centrale tels que la Kirghizie, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan face au danger islamiste.
L’inquiétude du Kremlin paraît d’autant plus justifiée quand on considère que de La Russie compte aujourd’hui 20 millions de musulmans pour 142 millions d’habitants, ce qui fait de l’islam la deuxième religion du pays ; un million d’entre eux vit à Moscou.
Même si la situation intérieure en Russie semble assez bien contrôlée, les Russes n’ont pas échappé à de sanglants et spectaculaires attentats commis par des islamistes, dont les derniers ont eu lieu à Volgograd en décembre 2014, entraînant la mort de 34 personnes.
Les terroristes islamistes, malgré leurs menaces, n’ont pas réussi à perturber les jeux olympiques de Sotchi en février. Cependant, les membres de l’Etat Islamique ont publié en septembre un message personnel au Président Poutine, le menaçant d’entrer en guerre contre la Russie dans la région agitée du Caucase du Nord.
« Si Allah le veut, nous libérerons la Tchétchénie et tout le Caucase ! L’État islamique est ici et restera ici, et il se répandra avec la grâce d’Allah ! », annonce un combattant islamiste dans une vidéo, publiée sur YouTube et sous-titrée en russe.
S’adressant à M. Poutine en personne, le combattant ajoute : « Ton trône a déjà été ébranlé, il est menacé et il tombera quand nous arriverons (en Russie)… Nous sommes déjà en route, avec l’aide d’Allah ! ».
L’État islamique est particulièrement gêné par le soutien que la Russie accorde au régime syrien, le seul à opposer à Daech sur le terrain une armée régulière.
Quand nos dirigeants accepteront-ils enfin l’idée que la Russie est un allié précieux de l’Occident dans la lutte contre le djihad mondial qui menace la survie de notre civilisation commune fondée sur des racines chrétiennes ?
En 1941, les Etats-Unis et la Grande Bretagne n’ont pas hésité à s’allier à l’Union Soviétique de Staline, pays aussi totalitaire et barbare que l’Allemagne nazie, pour mener un combat commun contre Hitler.
Aujourd’hui, la Russie, débarrassée du délire idéologique et des démons du passé, ô combien plus démocratique et respectueuse des libertés que celle de Staline, est boudée par nos élites qui n’y voient qu’obscurantisme, autoritarisme et danger supposé d’un militarisme renaissant.
Les mêmes élites qui fermaient les yeux sur le Goulag et ses dizaines millions de victimes et qui considéraient avec une bienveillante sympathie Staline et ses successeurs, considèrent aujourd’hui M. Poutine comme un affreux dictateur.
Est-il permis de rêver qu’un jour des légionnaires sous les drapeaux bleu, blanc, rouge et blanc, bleu, rouge feront front commun pour défendre notre civilisation contre les islamistes ?
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