Tribune libre de Gilbert Collard*
Une transe psychologique paralyse les hommes d’aujourd’hui, la peur du qu’en dira-t-on ringardisant. La ringardisation est l’anathème moderne. Il faut s’en foutre comme du premier calembour de cour de récréation.
Cette technique de ringardisation est à l’œuvre dans la discussion sur le mariage pour tous, nouveau prêt à porter de la friperie institutionnelle. Si l’on n’est pas d’accord on est forcément homophobe, inéluctablement inégalitaire, odieusement réactionnaire. On peut tout de même s’opposer à une loi sans avoir tous ces défauts et en respectant la vie des uns et des autres, au seul motif que chacun fait ce qu’il veut dès l’instant où il ne nuit pas à autrui.
Je suis pour les homosexuels et contre leur mariage. Voilà je l’ai dit et que pleuvent les coups sur ma tête coiffée d’une mitre pour seule casque.
Me voilà démodé comme Brassens qui chuintait français sous sa moustache stalinienne : « J’ai bien l’honneur de ne pas te demander ta main, n’apposons pas nos noms au bas d’un parchemin. »
On décrète « le mariage pour tous » au nom de « l’égalité totale » revendiquée par Nicolas Gougain, porte-parole de l’Inter-LGTB. Et vive la révolution des dragées et des bombes glacées unisexes ! Il fallait bien trouver un cliché clivant dans l’arsenal de la langue de bois du droit pour fabriquer un slogan au service de la fausse bonne conscience politique ! Egalité de droit pour tous ! Tape-toi ça dans ta dialectique bourgeoise et démodée ! Il importe peu que l’égalité exige que les termes soient égaux : un homme et un homme, une femme et une femme ne feront jamais un homme et une femme !
Dans l’institution du mariage, la loi, les traditions, les religions, reconnaissent depuis des millénaires pour le seul intérêt de l’enfant, la famille, c’est-à-dire un homme et une femme. On pourrait développer nombre d’arguments respectueux, je m’en tiendrai, pour faire comprendre allons vivre, à la cacophonie référentielle orchestrée par cette loi. Le changement, c’est maintenant… la « Genèse » rose des socialistes ! le bouleversement que nous.
“Idée de cadeau socialiste à faire à l’enfant: une boussole ! Il en aura besoin !!!”
L’univers sémantique de nos sentiments disparaît, les mots d’hier, chargés des émotions immémoriales, s’effacent à la demande d’une minorité qui les gomme au nom de sa vision personnelle du monde.
Adieu mon père et ma mère. Ces mots sont remplacés par les mots « parents » (art. 149) ou « eux » (art. 148) Heu ! Eux !
Adieu grand père et grand-mère. Les mots « aïeules » sont supprimés et remplacés par le seul masculin pluriel, « les aïeuls ».
Aux articles 183, 342-7,460, 462, 731, même le mot parent en prend un coup puisqu’il est remplacé par les mots « membres de la famille ».
À l’article 206 les mots « beau-père et belle-mère » sont remplacés par les mots « beaux-parents ». Enfin, et cela dit tout le de profundis, à l’article 399 les vieux mots « paternelle ou maternelle » s’en vont, honteux d’avoir existé…
À l’article 980, les mots « mari et femme » sont chassés au profit « des époux ». Plus de mari et femme !
Les fêtes des pères, des mères, vont disparaître, sans doute elles aussi, dans un souci d’égalité, au profit de la fête des parents !
Dans peu de temps on fêtera Noël. Dans la cheminée où brule l’autodafé des mots de nos enfances, de nos histoires, de nos références respectueuses descendra un personnage nouveau : le « parent Noël ».
Idée de cadeau socialiste à faire à l’enfant: une boussole ! Il en aura besoin !!!
*Gilbert Collard est avocat et député non-inscrit du Gard.
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