Le mardi, c’est Zemmour. “Dans un très ancien sketch des années 50, le comique Robert Lamoureux contait de manière truculente les mésaventures familiales autour d’un canard qu’on ne parvenait pas à embrocher. Il répétait en leitmotiv, d’un air désespéré : ‘Et le canard était toujours vivant’. On pourrait moderniser le numéro en contant la vie mouvementée des Verts dans un gouvernement de gauche dont il apparaît de plus en plus nettement que François Hollande lui-même aimerait beaucoup s’en débarrasser… mais, jusqu’à présent, Cécile Duflot était toujours ministre.
On se souvient qu’elle a d’abord joué à la rebelle de 14 ans en s’affichant en blue-jean à son premier Conseil des ministres. Elle s’est offusquée ensuite que des députés UMP se moquent bruyamment quand elle est apparue en robe pour la première fois à l’Assemblée. C’était eux les infâmes et elle, la pauvre femme victime du machisme ordinaire. La rebelle poursuivit sa crise d’adolescence en s’affichant pour le joint en vente libre dans tous les Monoprix mais… Cécile Duflot était toujours ministre.
Puis on passa aux choses sérieuses, on présenta devant les députés le traité budgétaire européen avalisé par le Président Hollande alors même qu’il était la copie, à la virgule près, du texte négocié par Nicolas Sarkozy avec Madame Merkel. Les Verts refusèrent de le voter. On interrogea Cécile Duflot qui passa de longues minutes à la télévision pour ne rien dire, sauf qu’elle ne démissionnait pas. Le traité engageait la France et déterminait le budget 2013 que les mêmes députés Verts voteraient comme un seul homme. Le soir, Cécile Duflot tweetait triomphalement qu’elle évacuait la pression en faisant cuire un chili con carne. L’ado avait à peine grandi mais… Cécile Duflot était toujours ministre.
Le meilleur était à venir : la grande loi sur le logement annoncée à coup de trompettes par Cécile Duflot fut aussitôt retoquée par le Conseil constitutionnel. Trop pressée, elle n’avais pas suivi les règles élémentaires de la procédure parlementaire. Celle qui fustige toujours l’autoritarisme de la Ve République, l’apôtre d’une démocratie plus participative, n’avait pas respecté les droits élémentaires de l’opposition… mais Cécile Duflot était toujours ministre.
Enfin, vint Vincent Placé, son vieux compère et complice, celui à qui elle doit ce poste ministériel flatteur. Ce même Placé s’interroge publiquement sur la présence de ses amis verts au Gouvernement après le virage social-libéral d’Hollande à la suite du rapport Gallois. Il est vrai que les Verts ont été particulièrement humiliés par l’annonce d’une fiscalité écologique remise à 2016, autrement dit aux calendes grecques… mais Cécile Duflot était toujours ministre. Pour justifier son maintien au Gouvernement envers et contre tout, Cécile Duflot explique désormais que sa seule présence a empêché le Gouvernement de céder au lobby du gaz de schiste. Pour une fois qu’on avait peut-être dans notre sous-sol des réserves d’énergie qui pourraient relancer la croissance, Cécile Duflot avouait fièrement à quel point sa présence était néfaste au pays. Mais aux dernières nouvelles, Cécile Duflot était toujours ministre.”
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