Nicolas Lecaussin en est sûr : l’Education nationale ne souffre pas d’un manque de moyens et les professeurs d’être mal rémunérés. “L’école française n’a jamais eu autant d’argent à disposition”, note le directeur du développement de l’Institut de recherches économiques et fiscales : “son budget (45,5 milliards) est le deuxième derrière celui du service de la dette (47,7)”. Mais “il est vrai que l’Education Nationale abrite un nombre considérable de salariés « administratifs » : près de 125 000 pour 850 000 enseignants”, soit “1 bureaucrate pour 5 enseignants” !
De plus, selon Nicolas Lecaussin, “le personnel de l’Education nationale n’est pas à plaindre”. En effet, “d’après le Rapport Eurydice, le salaire maximum dans l’enseignement primaire est de 44 518 euros/an en France” contre “39 109 euros/an en Finlande”, en tête du dernier classement PISA sur les résultats scolaires. Et “pour le secondaire, la différence est presque aussi importante : 47 477 euros/an contre 34 700 euros/an”. En Grande-Bretagne, “le salaire maximum est de 40 327 euros dans le primaire comme dans le secondaire”, rappelle-t-il tout en reconnaissant qu’en Allemagne ou aux Pays-Bas, les professeurs sont beaucoup mieux payés. “Toutefois”, note-t-il, “les auteurs du rapport précisent que le salaire moyen des enseignants en France n’est pas connu et que les primes n’apparaissent pas dans leurs calculs. Plus encore, il faudrait donner le temps effectif de travail des enseignants dans les pays membres. Les différences seraient peut-être plus significatives.”
Enfin, le Rapport Eurydice montre “qu’à part quelques pays dont l’Espagne, l’Irlande et la plupart des pays de l’Est de l’Europe, les enseignants n’ont pas été touchés par la crise de 2008 et n’ont pas subi de perte de salaire. Au contraire, leur pouvoir d’achat a augmenté malgré la crise” et “c’est le cas en France”. En ces temps économiques moroses, les professeurs feraient-ils partie des enfants gâtés de la République ?
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