Tribune libre de Christian Vanneste*
À tous les niveaux, les informations politiques laissent apparaître trois marques de notre temps : l’impuissance d’abord puisqu’aucune solution durable, capable de susciter la confiance ne répond à aucun des problèmes qui se posent à la France ou à l’Europe. À peine a-t-on annoncé le pacte pour la croissance et ses 120 milliards que les questions de savoir où les trouver et qu’en faire se posent cruellement : rogner sur la recherche, c’est-à-dire sur l’avenir ou sur les fonds structurels, c’est-à-dire sur les effets immédiats des travaux publics ? Ensuite, le discrédit des hommes politiques, allant de sommet en sommet, avec pour résultat paradoxal de faire descendre de plus en plus la confiance dans notre économie, et se succédant au pouvoir, dans un zapping impressionnant, faisant et défaisant, sans rien changer d’essentiel. Enfin, la révolte des citoyens devant un monde politique protégé et vivant fort bien à l’abri de ces multiples structures souvent inutiles mais tellement confortables : on apprend aujourd’hui qu’un Français accède à la présidence du Conseil économique européen. On découvre également que le Parlement européen a introduit la règle d’or par un amendement subreptice. Mais le premier ne sert à rien et les gouvernements ont fait comprendre au second qu’il n’était pas là pour se mêler des choses sérieuses : voici qui explique que Rachida Dati s’y ennuie.
Alors que faire ? Comme disait Lénine. Mais la Révolution, bien sûr ! Pas la bolchévique qui a conduit à la tragique et sanglante impasse totalitaire que l’on connaît (à l’exception d’un certain nombre d’intellectuels français). Non, ce qu’il nous faut, c’est une Révolution Conservatrice : une révolution pour mettre fin à la politique-spectacle, à cette chorégraphie, comme le disait De Gaulle, qui, face à la crise devient insupportable. Mais conservatrice, dans la mesure où les joueurs de flûte qui nous dirigent, nous précipitent vers la catastrophe dans une ambiance festive : “malgré les difficultés économiques, le progrès sociétal, lui va s’épanouir », nous disent-ils;
Mille fois non ! C’est justement parce que les valeurs les plus nécessaires à la vie sociale sont remises en cause que nos sociétés déclinent. Les valeurs individuelles en premier lieu : le goût de l’effort, le sens des responsabilités, le courage, la liberté du risque, la volonté de travailler, d’épargner, d’innover. Les valeurs familiales, ensuite, afin de maintenir et de développer cet espace de solidarité et d’amour, qui existe avant que ne s’en mêlent les guichets de l’État protecteur et envahissant. Les valeurs nationales, enfin, pour que le lien social ne soit pas une abstraction reliant des hommes et des femmes, qui ne s’aiment pas, ne sont là que par hasard ou par intérêt, sont devenus français par automatisme et ne sont même plus capables de ressentir qu’ils le sont lors d’un match de football.
Dans deux jours, nous célébrerons la Fête Nationale, nous commémorerons la Fête de la Fédération du 14 Juillet 1790, ce grand moment d’unité nationale auquel Marc Bloch pensait que pas un Français ne devait demeurer insensible. Que ce soit pour nous l’occasion de prendre conscience de l’urgence d’une nouvelle révolution qui nous fasse renouer avec les valeurs qui ont forgé notre Nation, d’une Révolution Conservatrice.
*Christian Vanneste est un ancien député UMP du Nord.
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