Concédons lui d’avoir conservé le sens de la formule et d’être un tribun non dénué de talents oratoires, quant à la plèbe, son train de sénateur quoiqu’ il soit le principal relai d’ATTAC au Sénat, et toute sa carrière, contredisent à l’évidence ce qu’il prétend être, il n’est pas Spartacus esclave révolté crucifié pour cela. Sénateur de l’Essonne puis député européen depuis juin 2009, réélu le 25 mai 2014, il goûte les douceurs de la Rome Bruxelloise qui n’est pas avare comme on le sait, des gratifications en tous genres, sauf du temps de parole au parlement. Qu’on se rassure pour Méluche, le sort de Spartacus ne le menace pas. Révolutionnaire en peau de lapin, il concentre sur sa personne et dans ses idées l’archaïsme français dans ce qu’il de plus ringard, avec parfois quelques pépites de lucidité (apprentissage, euro, constitution européenne) et en dépit des apparences, Mélenchon voudrait bien que rien ne change. C’est pourquoi quelques soient ses perspectives électorales, il y a de l’imposture dans sa posture.
Bien au chaud dans le système
Ancien militant trotskyste de l’OCI (tendance lambertiste) sous le pseudonyme de Santerre, le chef de la garde nationale qui conduisit Louis XVI à l’échafaud, Mélenchon est plutôt du côté bourreau voire du côté bourgeois puisqu’il appartient au Grand-Orient de France et à La ligue des droits de l’homme. Entré au Parti socialiste comme la plupart des trotskystes, il incarne l’aile gauche du PS, il anime la Nouvelle Ecole Socialiste puis la Gauche Socialiste (1991) avec Julien Dray et Marie Noëlle Lienemann, (il y aurait donc une gauche non socialiste !). A ce titre, il s’opposa à la volonté de Mitterrand d’intervenir en Irak en 1991 et fut blâmé par la direction du PS pour n’avoir pas voté en faveur de l’euro. De même, en 2005, il vota non au référendum sur la constitution européenne, rejoignant ainsi Fabius qu’il avait combattu. Entré au gouvernement de Jospin comme ministre de la formation professionnelle (2000) il se prononça pour l’interdiction pure et simple du FN. Il quitte le PS en 2008 et fonde le Parti de Gauche. Aux élections de 2012, il réalise un score plus qu’honorable de 11,1% en quatrième position derrière le PS, l’UMP et le FN.
L’archaïsme français partagé au delà de ses électeurs
Le voila donc qui nous remet ça comme candidat de la « France insoumise », l’ennui pour lui est que les insoumis, certes de plus en plus nombreux, ce sont les Français eux-mêmes qui ne supportent plus la classe politique et leur nombre dépasse largement le nombre de ceux qui voteraient pour lui : “Soyez des révolutionnaires pour changer la société de fond en comble”. On se permettra d’en douter car, à l’entendre, on découvre surtout qu’il veut enrayer les évolutions en cours. Il propose de remettre 100 milliards d’euros dans les services publics (Philippot fait moins bien). La bureaucratie française, sa sous productivité chronique, a de beaux jours devant elle, voila qui n’est pas révolutionnaire, mais sordidement soviétoïde (quand un trotskyste parle de pouvoir il redevient stalinien, logique !). Révolutionnaire ejusdem farinae, Méluche demande à ses électeurs de rêver place Stalingrad, et de quatre millions qu’ils étaient en 2012 de devenir huit millions. En fait de rêve, il en caresse un, celui de dépasser Hollande s’il est candidat. Pour cela, on devine qu’il acceptera les votes des bobos qui se donnent le frisson prolétarien mais, plus secrètement, il rêve aussi de ravir au FN ceux qui votent pour lui, assez logiquement d’ailleurs tant certaines propositions de ce parti sont à gauche, parions même que l’habile homme mettra sous le boisseau son immigrationisme, hérité de l’internationalisme trotskyste. Il ratisse large le Méluche, intermittents, profs, taxis, chômeurs, agriculteurs écolos, cheminots, Nuit debout et lycéens, tous, sauf les lycéens qui n’on rien compris au film qui se joue à leurs dépends, sont dans une position conservatrice, comme révolution mise à part la violence, il y a mieux ! Pour l’heure, les sondages lui donnent sensiblement le même score qu’en 2012, autour de 12%, ce qui n’est pas négligeable mais insuffisant, surtout si, demain, Montebourg et Duflot sont candidats à leur tour, cela fera beaucoup de monde sur le créneau du conservatisme archaïsant. D’autant qu’il part sans l’appui du Front de Gauche et du PC, tout ceci annonçant l’élimination de la gauche au premier tour. Mais Mélenchon pense déjà à l’après 2017, où le champ de bataille va laisser de nombreux cadavres à gauche.
Méluche l’imposteur, une modalité du mal français
Les PME en ruine, les grandes entreprises voguent au large, les entrepreneurs quittent la France, la jeunesse formée fait de même, bref les Français quittent leur pays par milliers, rien là-dessus chez Mélenchon, restons bien au chaud entre nous autour de la flamme de la pseudo révolution, flamme pauvre en carburant. La haine du chef d’entreprise et des entrepreneurs, des supérieurs hiérarchiques, le mépris pour l’innovation et l’initiative privée sont le vrai carburant du mélenchonisme, alimenté par la passion de l’égalité, la détestation de la richesse, surtout celle des autres, 75% de pénalité sur les salaires des cadres la plus brillants çà plaît mais çà nuit, y compris à ceux à qui ça plait. Que dit M. Mélenchon de ce sondage pourtant de 2013 : 51% des 25/35 ans quitteraient la France s’ils le pouvaient ? Pendant ce temps là, à l’étranger, on recrute les plus qualifiés, les plus dynamiques qui ne veulent pas vivre dans un univers de fonctionnaires indolents, de ponctionnaires arrogants de tout poil, la France des URSSAF du RSI, de l’ISF de l’IR, de la CAF, de la SS, qui font fuir les employeurs et les futurs employés que Mélenchon recyclera dans les nouveaux emplois créés par les 100 milliards pour les Sévices publics (l’oubli du r est volontaire). N’en jetez plus ! Une vision du monde, d’un homme qui, comme tous les politiques, n’entend rien à l’entreprise, qui s’imagine que les revenus sont toujours fixes et non liés à l’activité, tout un système qui ignore souverainement les lois de l’économie en France, d’ailleurs très mal enseignées à l’école. Avec Mélenchon, c’est la décadence à grande vitesse, ce serait faire de la France un grand service public, gris, triste comme un jour sans pain, morne comme un guichet de l’assurance sociale. Ce qui est révolutionnaire en France aujourd’hui, c’est de vouloir respirer politiquement et économiquement, sans la pensée unique, et son clergé, sans la religion des droits de l’homme et ses juges prêtres, sans les journalistes à la plume serve, sans le show-biz qui rit de tout et méprise les français, même s’il est vrai Mélenchon bouscule un peu des petit monde de la presse aplatie. C’est enfin disposer librement des fruits de son travail sans une armée de ponctionnaires et de taxateurs dont l’inventivité n’a d’égale que leur stérilité. Monsieur Mélenchon les français veulent la liberté, vous leur vendez l’égalité, vous roulez à contresens, je vous conseille la sortie ou la bande d’arrêt d’urgence.
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