Envie de voir ses recettes fiscales baisser ? Le travail au noir exploser ? Davantage de monde demander le RSA ? Ainsi que l’exprimait mercredi Nicolas Doze sur BFM Business, la volonté du Gouvernement de tuer l’autoentreprise est difficilement explicable d’un point de vue rationnel, surtout en période de crise.
D’un point de vue socialiste, c’est autre chose : toute personne qui n’est pas salariée est suspecte car ses revenus sont moins vérifiables par l’État-nounou. Sous la pression des poussins, le Gouvernement Ayrault a choisi de suivre son habituelle stratégie : diviser. En annonçant jeudi matin qu’il allait imposer une limitation dans le temps pour tous les auto-entrepreneurs qui déclarent, sur deux années consécutives, un chiffre d’affaires d’au moins 19 000 euros pour les services et 47 500 euros pour le commerce, il s’en prend à moins de 10% des effectifs (895 000 actifs en février 2013), espérant tuer la contestation dans l’œuf.
Mais il oublie que tous ont dû affronter cette année une hausse de plusieurs points de leurs cotisations sociales et sentent bien que leur statut est menacé. C’est peut-être la raison pour laquelle la pétition des poussins a déjà rassemblé plus de 100 000 signataires. Le projet de loi devrait être discuté en Conseil des ministres vers la « fin juillet et présenté au Parlement à l’automne ». Les premiers basculements vers un régime classique ne pourront intervenir qu’à partir du 1er janvier 2015. Le temps de faire ses valises et laisser derrière soi un pays qui hait ceux qui se prennent en main et qui s’en trouvent un minimum récompensés, si tout se passe comme prévu. Espérons que non et laissons le dernier mot à Grégoire Leclercq, le porte-parole de la Fédération des auto-entrepreneurs : « C’est tout de même incroyable que l’on encadre les revenus de ceux qui n’arrivent pas à en avoir et que l’on recule pour encadrer les salaires des grands patrons ». Incroyable mais vrai en Hollandie !
15 Comments
Comments are closed.