Comment les sectateurs du «mariage pour tous» voient leurs adversaires

Un billet d’André Pouchet*

J’ai reçu, envoyé par un ami de gauche avec qui j’ai l’habitude d’échanger des controverses à propos de questions d’actualité (questions sur lesquelles bien sûr, de façon quasi systématique, nous nous retrouvons en complète opposition) cette image, laquelle émane d’un journal de gauche nommé Politis.

Je ne sais si, pour sa part, au fond de lui-même, mon ami trouve ça vraiment drôle. Je veux quand même espérer que, quelque part, il est un peu gêné par la flagrante bassesse de ce dessin (lequel pour moi s’apparente ni plus ni moins à du racisme franc, lequel relève clairement de l’incitation à la haine et de l’appel à la violence caractérisés) et qu’en fait, il n’a fait ça que pour me taquiner impunément…

Pour ma part, je trouve qu’il s’agit là d’un dessin très éloquent et qui donne grandement à réfléchir. C’est un dessin qui pour moi, irrésistiblement, évoque celui de la célèbre affiche antibolchévique des années 20, vous savez celle où l’on voit se présenter, hideux, terrible, menaçant, « l’homme au couteau entre les dents ». Une affiche que les manuels d’histoire ont pris l’habitude de proposer aux élèves comme l’exemple canonique de la propagande « bestiale », d’une propagande rendue odieuse et totalement grotesque par son exagération même.

Alors, que ce soit véritablement ainsi que ces gens-là voient les « hitléro-fâcho-catho-homophobes » que nous sommes, ou en tout cas ainsi qu’il leur plait de nous représenter, voilà en effet qui, pour moi, en dit long sur ce que vaut la fameuse « ouverture à l’Autre » dont si volontiers ils se targuent et sur ce que il en est chez eux, tout simplement, de l’honnêteté intellectuelle. Et ça, je pense, ça fait vraiment peur !

*André Pouchet est professeur de Lettres retraité.

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24 Comments

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  • France , 13 avril 2013 @ 13 h 57 min

    Mais vous n’avez pas compris que pour nous, il n’y pas “de tolérance pour les intolérants?” sic.

  • France , 13 avril 2013 @ 13 h 58 min

    pour être plus clair dans mon précédent post, pour eux, nous somme des ontolérants et donc “pas de tolérance pour les intolérants”. Voilà, c’est plus clair! :)

  • alain , 13 avril 2013 @ 13 h 58 min

    Manipulations lexicales et transfert de haine.

    a) Les manipulations lexicales

    Pour ce qui est des “manipulations lexicales” tous les politiques, sans parler des journalistes, se livrent à des “manipulations lexicales ” de diverse nature.

    Prenons par exemple le mot “putsch” : Saviez-vous qu’il y avait eu un “putsch” à la mairie d’Angers moi pas.

    Ouest France reprend le terme. Or il s’agit d’un truc tout simple, et tout à fait normal.

    http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Angers.-La-polemique-enfle-autour-de-la-succession-du-maire-%5Bvideos%5D_39382-2036060_actu.Htm

    « Passation à la hussarde », « déni de démocratie », «putsch», du côté de la mairie d’Angers, la prise de pouvoir de Frédéric Béatse après la démission de Jean-Claude Antonini a été mouvementée. Retour sur une succession polémique.

    Vendredi, après une journée folle, un vote a eu lieu en soirée et le groupe majoritaire a désigné, par 28 voix sur 45, le socialiste Frédéric Béatse, jeune cadre du PS. Douche froide pour son rival, Jean-Luc Rotureau, 54 ans, ancien responsable de la CFDT, qui pensait avoir la légitimité de succéder au maire.

    Cela n’a rien d'”un putsch” ou d’un déni de démocratie” juste d’un changement de majorité et de direction au sein du PS local. Comme dans une banale réunion de copropriétaires.

    Naturellement personne n’a vu de chars ni de transports de troupes blindées dans les rue d’Angers.

    Personne n’a été arrêté. Ni la Mairie, ni la Préfecture n’ont été occupée. Aucun couvre-feu n’a été décrété.

    Mais “putsch” pour la minorité socialiste battue au sein d’une élection interne d’un conseil municipal socialiste c’est plus accrocheur et plus disqualifiant (pour les socialistes majoritaires) que “on a été minoritaire lors d’un vote interne pour choisir le nouveau maire.”.

    b) Le transfert de haine

    Pour ce qui est des histoires de “groupes fascistes” et de « fanatiques » utilisés par Harlem Désir pour décrire les manifestants de la manif pour tous devant le Sénat, c’est du même tonneau que les termes ” nazi” « fasciste » « extrême-droite » et maintenant « islamophobe » « homophobe ».

    Ce sont des termes disqualifiants utilisés par la gauche au sens large pour disqualifier et diaboliser toute personne ou idée qui n’a pas l’heure de lui plaire.

    Le processus est d’une grande simplicité.

    On part d’une pétition de principe (un axiome logique), d’un postulat implicite :

    Le parti communiste (l’extrême-gauche) est la “gauche” réalisée (le camp du Bien).

    La distance au parti communiste et à l’extrême-gauche, et donc au Camp du Ben, suffit à mesurer au temps T le degré de “sinistrisme” d’une formation politique.

    Les communistes et l’extrême gauche constituent donc le nec plus ultra de la gauche. La “gauche” est déterminée à partir de là.

    On met a priori dans la “gauche” ce qu’on va y chercher à posteriori.

    Celui qui est le plus loin de la “gauche réalisée” – l’extrême gauche se retrouve ….. à l’extrême-droite, donc dans le camp du MAL.

    Après le système fonctionne par contamination successive :

    – le centre -droit “dérive” vers la “droite” ,
    – la droite “se radicalise”,
    – puis elle s'”extrémise”
    et pour finir tout ce qui n’est pas “à gauche ” ou ne fait pas la révérence à ses “fondamentaux” se trouve pourvu d’une capote noire et d’une casquette à tête de mort qui rappellent “les heures les plus sombres de notre histoire”

    L’effet de ce tour de passe-passe et de cette nomination affective est de transférer par continuité successive la haine que le propagandiste (ici propagateur) conscient ou inconscient répand d’une personne à une autre personne, et de reporter en fin de course de transfert en transfert sur par exemple Sarkozy (ou Alain,les rdacteurs de NDF, la Manif pour Tous, le Printemps Français, le Front National, civitas etc) l’aversion initiale qu’un homme de “gauche” vouerait à Hitler, Mussolini, Franco ou Pinochet (liste non limitative).

    L’identité de nomination a pour fin d’étendre le même sentiment hostile à 2 personnes (ou 2 organisations ) artificiellement et abusivement liées.

    En ce sens la magie – car il s’agit d’une opération de type magique – a des effets réels.

    Car si ce “transfert de haine” réussit :

    – faire passer par exemple sur la dernière en date des “droites” , la Manif Pour Tous, les sentiments de haine déjà investis par exemple sur le régime nazi aujourd’hui disparu et historiquement daté, il a des effets réels, il motive des votes, des manifestations, des postures, des actes éventuellement violents.

  • hector galb. , 13 avril 2013 @ 14 h 10 min

    A force de rire de tout, les gauchistes finissent par ne plus savoir distinguer entre fiction et réalité. D’où leur délire perpétuel et leur “quête” de sens (réalisée par l’usage préalable de la table rase).

  • Tintin , 13 avril 2013 @ 16 h 14 min

    Bruxelles est ainsi.

  • Elchardus , 14 avril 2013 @ 11 h 22 min

    Dommage, on a raccourci, il y a un dernier couplet: Nous entrerons dans la carrière/ quand nos aînés n’y seront plus/ Nous y trouverons leur poussière et la trace de leur Vertu, / Aux armes, etc…
    Citoyennement!!

  • Elchardus , 14 avril 2013 @ 11 h 36 min

    à lire, l’analyse extrêmement pertinente d’Alain Brossat, “le sacre de la démocratie.Tableau clinique d’une pandémie “Editions Anabet 2007: “…La doxa démocratique d’aujourd’hui présente cette caractéristique insolite de combiner la plus grande des intolérances, jusqu’aux confins du fanatisme, avec une tolérance sans bornes ni principes, une tolérance de maison de tolérance…au temps de la démocratie mondialisée, au temps du nouvel Impérium démocratique, toute différence principielle d’avec le dogme de la vraie Foi politique va tendre à être traitée comme une héresie…”
    Il est très urgent de penser!

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