Un billet d’André Pouchet*
J’ai reçu, envoyé par un ami de gauche avec qui j’ai l’habitude d’échanger des controverses à propos de questions d’actualité (questions sur lesquelles bien sûr, de façon quasi systématique, nous nous retrouvons en complète opposition) cette image, laquelle émane d’un journal de gauche nommé Politis.
Je ne sais si, pour sa part, au fond de lui-même, mon ami trouve ça vraiment drôle. Je veux quand même espérer que, quelque part, il est un peu gêné par la flagrante bassesse de ce dessin (lequel pour moi s’apparente ni plus ni moins à du racisme franc, lequel relève clairement de l’incitation à la haine et de l’appel à la violence caractérisés) et qu’en fait, il n’a fait ça que pour me taquiner impunément…
Pour ma part, je trouve qu’il s’agit là d’un dessin très éloquent et qui donne grandement à réfléchir. C’est un dessin qui pour moi, irrésistiblement, évoque celui de la célèbre affiche antibolchévique des années 20, vous savez celle où l’on voit se présenter, hideux, terrible, menaçant, « l’homme au couteau entre les dents ». Une affiche que les manuels d’histoire ont pris l’habitude de proposer aux élèves comme l’exemple canonique de la propagande « bestiale », d’une propagande rendue odieuse et totalement grotesque par son exagération même.
Alors, que ce soit véritablement ainsi que ces gens-là voient les « hitléro-fâcho-catho-homophobes » que nous sommes, ou en tout cas ainsi qu’il leur plait de nous représenter, voilà en effet qui, pour moi, en dit long sur ce que vaut la fameuse « ouverture à l’Autre » dont si volontiers ils se targuent et sur ce que il en est chez eux, tout simplement, de l’honnêteté intellectuelle. Et ça, je pense, ça fait vraiment peur !
*André Pouchet est professeur de Lettres retraité.
24 Comments
Comments are closed.